Des frappes israéliennes sur la bande de Gaza ont fait au moins 93 morts vendredi, alors que le président américain Donald Trump achevait sa visite au Moyen-Orient sans se rendre en Israël.
Des frappes ont touché Gaza dans la nuit de vendredi, notamment les faubourgs de Deir al-Balah et la ville de Khan Younès. Le ministère de la Santé de Gaza a indiqué que des centaines d'autres personnes avaient été blessées, en plus des morts.
Ces attaques généralisées sont survenues alors que M. Trump terminait sa visite dans les États du Golfe sans faire d'arrêt en Israël.
Beaucoup espéraient que son voyage dans la région pourrait déboucher sur un accord de cessez-le-feu ou, à tout le moins, sur la reprise de l'envoi d'aide humanitaire dans la bande de Gaza.
S'adressant aux journalistes lors d'un forum économique à Abou Dhabi, M. Trump a assuré qu'il cherchait à résoudre une série de crises mondiales, dont celle de Gaza.
«Nous nous penchons sur Gaza, a-t-il soutenu. Et nous devons régler ce problème. Beaucoup de gens meurent de faim. Beaucoup de gens. Il se passe beaucoup de choses terribles.»
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Israël a déclaré vendredi poursuivre ses opérations contre les militants à Gaza et avoir frappé 150 cibles au cours de la journée, dont des postes de missiles antichars et des structures militaires. Dans le nord de Gaza, l'armée israélienne a éliminé plusieurs militants qui étaient dans un poste d'observation.
Les frappes ont duré des heures jusqu'à vendredi matin et ont provoqué la fuite des habitants du camp de réfugiés de Jabaliya et de la ville de Beit Lahiya. Elles font suite à des attaques similaires qui ont fait plus de 130 morts pendant plusieurs jours, selon le ministère de la Santé de Gaza.
Après les frappes, une fumée noire s'élevait au-dessus de Jabaliya, tandis que les habitants s'emparaient de leurs biens et s'enfuyaient sur des charrettes tirées par des ânes, en voiture et à pied.
Un avertissement
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a promis en début de semaine de poursuivre l'escalade militaire promise dans la bande de Gaza afin d'atteindre son objectif de détruire le Hamas.
Selon un responsable israélien, les frappes de vendredi étaient des mesures préparatoires en vue d'une opération de plus grande envergure et visaient à envoyer un message au Hamas. Ce responsable n'était pas autorisé à s'adresser aux médias et s'est exprimé sous couvert d'anonymat.
Le même responsable a déclaré que les membres du cabinet israélien se réunissaient vendredi pour évaluer les négociations au Qatar, où se déroulent les pourparlers de cessez-le-feu, et pour décider des prochaines étapes.
Le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a confirmé vendredi à l'Associated Press que l'armée israélienne intensifiait ses opérations, comme elle le fait depuis que le Hamas a cessé de libérer des otages.
«Notre objectif est de les ramener chez eux et d'amener le Hamas à renoncer au pouvoir», a-t-il expliqué, ajoutant qu'Israël continuerait à faire pression sur le Hamas tout en négociant.
Vendredi, les familles des otages ont dit avoir «le cœur lourd» à l'annonce d'une recrudescence des attaques. Elles ont appelé M. Nétanyahou à «s'associer» aux efforts de M. Trump pour libérer les otages.
La guerre a commencé lorsque des militants du Hamas ont tué 1200 personnes lors d'une incursion dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023. L'offensive de représailles israélienne a tué plus de 53 000 Palestiniens, dont beaucoup de femmes et d'enfants, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui ne précise pas combien d'entre eux étaient des combattants.
Près de 3000 personnes ont été tuées depuis qu'Israël a rompu le cessez-le-feu le 18 mars, a indiqué le ministère.
Le Hamas détient toujours 58 des quelque 250 otages qu'il a pris lors de son attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, dont 23 seraient encore en vie, bien que les autorités israéliennes aient exprimé leur inquiétude pour le sort de trois d'entre eux.
Troisième mois de blocus
Ces attaques surviennent alors qu'Israël entame son troisième mois de blocus à Gaza, empêchant l'entrée de nourriture, de carburant, de médicaments et de toute autre fourniture, aggravant ainsi la crise humanitaire. Israël affirme que le blocus vise à faire pression sur le Hamas pour qu'il libère les otages.
En début de semaine, une nouvelle organisation humanitaire, bénéficiant du soutien des États-Unis pour prendre en charge l'acheminement de l'aide, a annoncé son intention de commencer ses opérations avant la fin du mois, après ce qu'elle a décrit comme des accords clés avec les responsables israéliens.
Dans un communiqué, l'organisation, appelée Gaza Humanitarian Foundation, a identifié plusieurs vétérans de l'armée américaine, d'anciens coordinateurs humanitaires et des agents de sécurité qui, selon elle, dirigeraient l'acheminement de l'aide.
De nombreux acteurs de la communauté humanitaire, y compris l'ONU, ont déclaré que le système n'était pas conforme aux principes humanitaires et ne permettrait pas de répondre aux besoins des Palestiniens de Gaza, et qu'ils n'y participeraient donc pas.
