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Un ancien stratège du parti affirme que le prochain chef pourrait avoir du mal à gagner des appuis au Québec sans une solide maîtrise du français.
Les candidats à la direction du NPD perfectionnent leurs compétences en français en prévision de leur premier débat, le 27 novembre à Montréal.
Les candidats officiels maîtrisent le français à divers degrés, mais aucun ne se décrit comme parfaitement bilingue.
Toutefois, il est reconnu dans tous les milieux qu'il est important de perfectionner ses propres compétences en français pour diriger un parti national dans un pays où deux langues officielles sont parlées.
Les candidats sont le documentariste Avi Lewis, la députée albertaine Heather McPherson, le dirigeant syndical Rob Ashton, la travailleuse sociale Tanille Johnston et l'agriculteur biologique Tony McQuail.
Lors du forum à la direction du NPD mercredi dernier, Lewis a répondu à la première question en français, mais un porte-parole de son organisation a qualifié son niveau de langue de «bilingue insuffisant» tout en ajoutant que le candidat pouvait tenir une conversation et accorder des entrevues.
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«Nous avons deux langues officielles, a lancé M. Lewis après l'événement de mercredi. Il existe des centaines et des centaines de langues dans ce pays, mais pouvoir communiquer en français est essentiel pour un chef fédéral. Nous trimons dur. Je vis en Colombie-Britannique où il est plus difficile de vivre dans une culture française, mais c'est essentiel.»
Mme McPherson a reconnu qu'elle ne parlait pas très bien le français. Améliorer la connaissance de la langue est très important pour elle. Elle dit s'exercer chaque jour avec sa fille en plus d'écouter des téléjournaux et de lire des journaux en français.
M. Ahston a déjà employé un langage coloré pour ses problèmes de maîtriser le français. Il dit travailler fort pour s'améliorer avec l'aide de francophones travaillant de son organisation. Il compte suivre des cours intensifs l'an prochain.
Un porte-parole de l'organisation de M. McQuail a indiqué par courriel que le candidat apprenait le français et comptait se servir des deux langues officielles du pays pour son introduction et sa conclusion au débat de Montréal.
Un porte-parole de l'organisation de Mme Johnston a assuré l'engagement de la candidate à continuer à apprendre le français. Elle a rappelé qu'une grande partie de sa vie d'adulte a été consacrée à l'apprentissage du kwala, une langue bantoue parlée au Congo, qui est sa langue natale.
L'ancien stratège du NPD, Karl Bélanger, affirme que le prochain chef du parti pourrait avoir du mal à gagner des appuis au Québec sans une solide maîtrise du français.
«Si les gens ne peuvent pas comprendre ce qu'on dit, peut-on gagner ? On aura beau avoir le meilleur programme, si l'on n'est pas capable de leur parler dans leur langue, on n'établira pas de contact. C'est aussi simple que ça.»
Alexandre Boulerice, le seul député néo-démocrate du Québec, a dit jeudi qu'il souhaitait voir les candidats s'intéresser aux enjeux plus spécifiques au Québec, notamment la question linguistique.
«Ils font de leur mieux. Nous pourrons mesurer leur réussite dans l'apprentissage de la langue à la fin de novembre à Montréal. Il y aura un début qui se déroulera principalement en français. J'attends donc ce débat. Je veux voir leur prestation et, ensuite, peut-être je vais appuyer quelqu'un.»
M. Bélanger estime que Mark Carney «a baissé les attentes» des Québécois envers la maîtrise du français par un premier ministre fédéral. Toutefois, il croit qu'aucun des candidats ne parle aussi bien le français que le chef libéral.
«Il n'y a aucun doute dans mon esprit: si le NPD veut aspirer à former un gouvernement fédéral, il devra obtenir l'appui des Québécois. Et cela n'arrivera pas si le chef est incapable de communiquer avec les Québécois francophones.»