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Les Canadiens ayant des proches au Moyen-Orient reprennent espoir

Une Montréalaise, dont le fils a été tué par le Hamas, s'est dite impatiente de voir les otages israéliens libérés.

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Raquel Ohnona Look, dont le fils a été tué par le Hamas lors d'un festival de musique le 7 octobre 2023, attend depuis longtemps le plan avancé par les États-Unis pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza. 

«Nous accepterons n'importe quel accord, car nous avons besoin que nos citoyens reviennent chez eux», a déclaré Mme Look, qui vit à Montréal.

Après deux ans de guerre, Israël et le Hamas ont convenu d'une pause dans les combats. Le Hamas affirme qu'il libérera les 20 otages encore en vie dans les prochains jours en échange de prisonniers palestiniens, tandis que l'armée israélienne entamera un retrait de la majeure partie de Gaza. Mais si l'administration Trump espère qu'une suspension des hostilités mènera à une fin progressive de la guerre, les détails du plan à moyen et long terme sont encore en discussion.

Mme Look, quant à elle, se dit «ravie» pour les familles des personnes retenues captives par le Hamas depuis octobre 2023, et même pour celles des quelque 28 otages que l'on croit morts.

«C'est une douleur atroce de ne pas avoir le corps d'un être cher à enterrer», a-t-elle affirmé.

Son fils, Alexandre, un Montréalais de 33 ans, figurait parmi les spectateurs assassinés par des militants du Hamas lors du festival de musique Supernova, près de la frontière entre Israël et Gaza. La Ville de Côte-Saint-Luc, sur l'île de Montréal, a donné son nom à un espace vert.

Le plan proposé par le président américain Donald Trump prévoit qu'Israël maintienne une présence militaire illimitée à Gaza, le long de sa frontière avec Israël. Une force internationale, composée en grande partie de troupes de pays arabes et musulmans, serait responsable de la sécurité à Gaza. Les États-Unis dirigeraient un vaste effort de reconstruction financé par la communauté internationale.

Mercredi, Affaires mondiales Canada a déclaré qu'il était trop tôt pour annoncer le rôle que jouerait le Canada pour obtenir un cessez-le-feu ou une trêve à Gaza. Mme Look espère que la présence de troupes canadiennes sur le terrain ne sera pas nécessaire.

David Solomon, qui vit à Montréal, a de la famille élargie en Israël. Bien qu'il craigne que le Hamas ne revienne sur l'accord, il se dit optimiste quant à l'avenir de la région. «Pour la première fois de ma vie, je peux vous dire qu'il y a un sentiment d'optimisme, a-t-il exprimé. L'idée que ce jour soit arrivé est surréaliste.»

Il a expliqué que sa famille en Israël resterait en état d'alerte maximale jusqu'à la libération de tous les otages. «Tant que toutes les phases ne seront pas terminées, je ne pense pas que les Israéliens se reposeront», a-t-il indiqué à propos de l'approche progressive de Donald Trump pour mettre fin à la guerre.

Son rêve est qu'un jour, Israéliens et Palestiniens cohabitent, avec la possibilité d'un État palestinien. «Il n'y a pratiquement aucun Israélien aujourd'hui qui ne souhaite pas la paix», a-t-il déclaré. «Nous voulons tous la paix. Nous voulons vivre en paix avec nos voisins.»

Optimisme prudent

Omar Mansour, basé à Vancouver, a de la famille dans la bande de Gaza. Tout plan susceptible de mettre fin aux attaques contre des civils innocents est le bienvenu, a-t-il souligné. «Nous pourrons alors parler d'une solution à un ou deux États, a-t-il dit. Pour l'instant, du moins, arrêtons les massacres.»

Il ne souhaite pas non plus que le Canada envoie des troupes dans la bande de Gaza; il estime plutôt que le gouvernement devrait entreprendre des démarches diplomatiques pour faire pression sur le gouvernement israélien afin qu'il autorise l'existence d'un État palestinien.

M. Mansour essaie de rester en contact avec sa famille à Gaza aussi souvent que possible et affirme que c'est un miracle que les personnes qu'il aime soient encore en vie. «Ils pleurent, car ils ont juste besoin de temps pour se remettre de cette épreuve. Ils ont besoin de souffler et de faire leur deuil», a-t-il raconté.

Il souhaite que le Canada fasse davantage pour soutenir la population de Gaza, notamment en rouvrant le programme spécial de visas créé pour aider les personnes fuyant la guerre. Le gouvernement fédéral a fermé ce programme, qui était limité à 5000 demandes, en mars.

Nariman Ajjur, qui vit à Surrey, en Colombie-Britannique, se dit prudemment optimiste. Ses parents et ses six frères et sœurs sont toujours bloqués à Gaza. «Nous essayons de garder espoir, mais nous craignons que cela ne fonctionne pas», a-t-elle déclaré à propos du plan de fin de guerre, ajoutant qu'elle doute qu'Israël s'engage à un cessez-le-feu.

Elle souhaite que la communauté internationale exerce une pression sur Israël pour qu'il respecte le cessez-le-feu et autorise l'entrée d'une aide humanitaire accrue sur le territoire. «Nous vivons dans la peur depuis deux ans, voyant nos proches déplacés et affamés», a-t-elle déclaré. «J'espère que cela prendra bientôt fin.»

Les militants du Hamas ont tué quelque 1200 personnes, principalement des civils, et pris 251 otages lors de l'attaque du 7 octobre 2023. La guerre qui a suivi a fait plus de 67 000 morts parmi les Palestiniens de Gaza, principalement des femmes et des enfants, a déclaré le ministère de la Santé de Gaza plus tôt ce mois-ci. Le ministère ne fait pas de distinction entre civils et combattants.

- Avec les informations de l'Associated Press