«Occasion unique», «réussite», «profond soulagement»: les premières réactions à l’accord de cessez-le-feu imminent trouvé en Égypte entre Israël et le Hamas sous l’égide du président américain Donald Trump saluent la libération annoncée des otages et insistent sur le besoin d’acheminer l’aide humanitaire à Gaza.
Canada
Sur le réseau social X, mercredi soir, le premier ministre Mark Carney a félicité le président américain, Donald Trump, pour avoir orchestré cet accord.
Il a également remercié le Qatar, l'Égypte et la Turquie «d’avoir travaillé sans relâche pour faire avancer les négociations».
M. Carney a fait savoir que le Canada «fait appel à toutes les parties afin de rapidement mettre en œuvre toutes les conditions convenues et (de) favoriser une paix juste et durable». «Je suis soulagé d’apprendre que les otages seront bientôt réunis avec leurs familles. Après des années d’intenses souffrances, la paix semble enfin à portée de main», s'est réjoui le premier ministre.
Toujours sur X, la ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, a appelé à ce que de l'aide humanitaire soit acheminée immédiatement et sans entrave vers le territoire assiégé. Elle a également assuré que le Canada «appuiera tous les efforts visant à transformer cette avancée positive en une paix durable pour les Israéliens et les Palestiniens».
Autorité palestinienne
Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, le président palestinien Mahmoud Abbas a «exprimé l’espoir que ces efforts soient le prélude à une solution politique permanente (…) conduisant à la fin de l’occupation israélienne de l’État de Palestine et à l’établissement d’un État palestinien indépendant.»
Pays médiateurs et de la région
Le chef de l'État turc Recep Tayyip Erdogan souhaite que son pays, dont une délégation est présente en Égypte dans le cadre des négociations en cours, «participe au groupe de travail qui surveillera» sa mise en œuvre sur le terrain.
«Il est crucial d'apporter d'urgence une aide humanitaire complète à Gaza, d'échanger les otages et les prisonniers et qu'Israël cesse immédiatement ses attaques», a-t-il ajouté.
«Pour permettre à Gaza de se relever, nous soutiendrons les efforts de reconstruction aux côtés de la communauté internationale», a encore dit M. Erdogan.
«Un cessez-le-feu, le retour des prisonniers et des détenus, la reconstruction de Gaza et le l'ouverture d'un processus politique pacifique menant à l'établissement et à la reconnaissance de l'État palestinien signifient que nous sommes sur la bonne voie vers une paix et une stabilité durables», a commenté le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
«Le cessez-le-feu à Gaza est une étape clé pour mettre fin à la guerre, afin que les Gazaouis puissent vivre en sécurité et recevoir une aide sans entrave. (...) La Jordanie continuera de soutenir la quête de liberté et d'un État des Palestiniens sur leur sol national», a réagi le roi Abdallah II de Jordanie
L'Arabie saoudite a souligné «le début d'une action sérieuse et urgente pour alléger les souffrances du peuple palestinien».
«L'Iran a toujours soutenu toute action ou initiative destinée à mettre fin à la guerre génocidaire, (à obtenir) le retrait des forces d'occupation, l'acheminement de l'aide humanitaire, la libération des prisonniers palestiniens et la réalisation des droits fondamentaux du peuple palestinien», a assuré son ministère des Affaires étrangères.
Les Émirats arabes unis espèrent que «cet accord constituera une avancée positive vers la fin des souffrances humanitaires» dans la bande de Gaza et «ouvrira la voie à un règlement juste et durable qui (...) rétablira la sécurité et la stabilité dans la région».
Chine et Russie
La Chine espère «qu’un cessez-le-feu permanent et complet sera obtenu au plus vite à Gaza afin d’atténuer dans les faits la crise humanitaire et d’apaiser les tensions régionales», a déclaré Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, ajoutant que son pays «prône le respect du principe de la gouvernance de la Palestine par les Palestiniens et promeut la mise en œuvre de la solution à deux États».
«Le fait qu’un cessez-le-feu soit constaté actuellement à Gaza ne peut que susciter une satisfaction générale. On peut saluer tous ces efforts. Nous espérons néanmoins que les signatures seront apposées aujourd’hui et qu’ensuite des actions suivront pour l’application des accords», a réagi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
Europe
Le président français Emmanuel Macron souhaite que l'accord permette «l'ouverture d'une solution politique fondée sur la solution à deux États», appelant Israël et le Hamas à «respecter strictement les termes» de l'accord.
«L'accélération» de la colonisation en Cisjordanie est toutefois «une menace existentielle» pour un État de Palestine, a-t-il mis en garde.
Il faut que cet accord, une «première étape cruciale», «s'accompagne de la levée immédiate de toutes les restrictions pesant sur l'aide humanitaire», a déclaré le premier ministre britannique Keir Starmer.
«Les développements en Israël sont encourageants», a relevé le chancelier allemand Friedrich Merz.
«Il est maintenant temps de dialoguer, d'aider la population civile et de se tourner vers l'avenir», a lancé le premier ministre espagnol Pedro Sánchez.
L'Italie «est prête à contribuer à la stabilisation, à la reconstruction et au développement de Gaza», a affirmé la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni.
L'Union européenne «continuera à soutenir l'acheminement rapide et sûr de l'aide humanitaire à Gaza. Et le moment venu, nous serons prêts à contribuer à la reprise et à la reconstruction», a promis la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.
ONU
L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens rappelle qu'elle dispose «de médicaments et d'autres produits de première nécessité pour Gaza» et «de quoi nourrir l'ensemble de la population pendant les trois prochains mois».
L'OMS, l'agence spécialisée dans la santé publique, est «prête à monter en puissance dans ses efforts pour répondre aux besoins sanitaires urgents des patients à Gaza et à soutenir la réhabilitation du système de santé détruit».
«153 camions d'aide humanitaire ont été acheminés par la route secondaire du poste de Rafah en direction du point de passage de Kerem Abou Salem pour être livrés à la bande de Gaza», selon le Croissant-Rouge égyptien.
Autres réactions
«Nous sommes reconnaissants au président Trump et aux États-Unis pour leur leadership, ainsi qu'à tous les pays et dirigeants qui apportent leur aide», a souligné le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
«La Russie demeure aujourd'hui la principale source de guerre et de terrorisme dans le monde, et nous attendons une pression internationale juste et ferme sur cet agresseur afin d'instaurer une paix durable et une sécurité garantie», a-t-il poursuivi.
