La livraison du courrier devrait reprendre de façon limitée après que le syndicat représentant les employés de Postes Canada a annoncé le passage d'une grève nationale à des grèves tournantes à compter de samedi matin.
La livraison du courrier devrait reprendre de façon limitée après que le syndicat représentant les employés de Postes Canada a annoncé le passage d'une grève nationale à des grèves tournantes à compter de samedi matin.
Cette décision, annoncée tard jeudi soir, permettra de relancer l'acheminement du courrier et des colis, même si le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a annoncé que les grèves tournantes débuteraient à 6 h, heure locale.
Le syndicat a indiqué que les succursales locales seront informées de leur tour de retrait du service à l'approche de cette date.
«Cette mesure relancera le traitement et la livraison du courrier et des colis tout en maintenant notre lutte pour de bonnes conventions collectives et un service postal public robuste», a déclaré Jan Simpson, présidente nationale du STTP, dans un communiqué.
Bien que Postes Canada ait salué la fin de la grève générale dans un communiqué, la société d'État a averti que «l'incertitude» et «l'instabilité» causée par la grève tournante continueront de nuire à la qualité du service postal.
«Notre capacité à offrir un service fiable à la clientèle est toujours mise à l’épreuve lorsqu’il faut fermer et redémarrer des parties de notre réseau national intégré en raison de grèves tournantes. Par conséquent, toutes les garanties de service demeurent suspendues», a affirmé Postes Canada.
Selon la société, le service devrait reprendre à partir de la semaine prochaine.
Cette mesure est utile aux petites entreprises qui dépendent du service postal, mais elle ne leur offre pas encore la certitude dont elles ont besoin, a argué Dan Kelly, président de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante.
«La stratégie du STTP visant à inciter davantage de clients à délaisser Postes Canada au profit de solutions de rechange plus fiables était étrange», a-t-il indiqué dans un communiqué.
«Bien que la reprise du service soit une bonne nouvelle, les grèves tournantes entraîneront une incertitude persistante, des retards, des livraisons retardées et une frustration des clients. Nous exhortons le gouvernement à mettre fin à la grève et à aller de l'avant avec les réformes annoncées dès que possible.»
Le STTP, qui représente 55 000 membres du service postal, a déclaré la grève nationale le 25 septembre, quelques heures après que le gouvernement fédéral a annoncé des changements au modèle d'affaires de Postes Canada.
Ces changements comprenaient la fin éventuelle de la livraison du courrier à domicile pour presque tous les foyers canadiens.
Parmi les autres mesures gouvernementales, on compte la fin du moratoire sur la conversion vers des boîtes postales communautaires. Cette mesure autorise Postes Canada à convertir les quatre millions d'adresses restantes qui bénéficient encore de la livraison à domicile, ce qui permettrait d'économiser près de 400 millions $ par année.
Le gouvernement a également annoncé la fin du moratoire sur la fermeture des bureaux de poste ruraux, en vigueur depuis 1994 et qui touchait près de 4000 localités.
Par ailleurs, le courrier non urgent sera acheminé par voie terrestre plutôt que par voie aérienne, ce qui reflète une baisse des volumes de livraison. Ottawa a indiqué que cela permettrait à Postes Canada d'économiser plus de 20 millions $ par année.
Le syndicat a rencontré Lightbound
Joël Lightbound, ministre des Services publics et de l’Approvisionnement responsable de Postes Canada, s'est dit encouragé par l'annonce du STTP.
«Les Canadiens comptent sur la livraison du courrier, et c’est positif que le service reprenne pendant que les discussions avec Postes Canada continuent», a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
L'annonce a été faite un jour après que M. Lightbound a rencontré le syndicat, qui a exprimé ses inquiétudes concernant les changements récemment annoncés au mandat du service postal visant à restructurer ses opérations.
«Nous ne pouvions pas rester les bras croisés alors que le gouvernement annonçait son plan permettant à Postes Canada de démanteler le service postal et de supprimer des milliers d’emplois», a déclaré Jan Simpson.
«D’une ronde de négociation à l’autre, Postes Canada a cherché à réduire les services, les droits des travailleuses et travailleurs et les bons emplois, et les dernières offres patronales constituent une attaque en règle contre le service postal public, a-t-elle ajouté dans son communiqué. De plus, l’annonce du gouvernement du 25 septembre dernier a encouragé Postes Canada à continuer de tourner en dérision le processus de négociation.»
Mme Simpson a déclaré que le syndicat prévoyait de rencontrer à nouveau le bureau du ministre Lightbound la semaine prochaine.
Pour sa part, Postes Canada a indiqué que le syndicat n'avait toujours pas répondu à l'offre déposée par l'entreprise le 3 octobre.
Des médiateurs fédéraux demeurent disponibles pour aider les deux parties à conclure une entente, a déclaré Jennifer Kozelj, porte-parole de la ministre de l'Emploi, Patty Hajdu.
«Le monde du travail évolue rapidement, sous l'effet des nouvelles technologies, de l'influence mondiale et de l'évolution des besoins en matière de services», a-t-elle écrit dans un communiqué envoyé par courriel.
«Le STTP et Postes Canada ont la responsabilité de trouver un terrain d'entente pour protéger les bons emplois et assurer l'avenir du service postal national du Canada. Les Canadiens comptent sur eux.»
— Avec des informations d'Alessia Passafiume, à Ottawa
