Économie

Le président de Stellantis interrogé à Ottawa sur la délocalisation de la production

«Nous sommes conscients des répercussions de ces décisions», a affirmé Jeff Hines.

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Cette photo de l’usine de Stellantis à Brampton, en Ontario, a été prise le 15 octobre 2025. Le président de Stellantis a affirmé mercredi que la décision de délocaliser la production du Jeep Compass vers l'Illinois «n'a pas été prise à la légère». Cette photo de l’usine de Stellantis à Brampton, en Ontario, a été prise le 15 octobre 2025. Le président de Stellantis a affirmé mercredi que la décision de délocaliser la production du Jeep Compass vers l'Illinois «n'a pas été prise à la légère». (Nathan Denette/La Presse canadienne)

Le président de Stellantis affirme que la décision de délocaliser la production du Jeep Compass de Brampton, en Ontario, vers l'Illinois, aux États-Unis, «n'a pas été prise à la légère».

S'adressant mercredi aux députés lors d'une réunion du Comité permanent de l'industrie et de la technologie de la Chambre des communes, Jeff Hines a déclaré que l'entreprise étudiait des solutions pour réintégrer les travailleurs licenciés.

«Nous sommes conscients des répercussions de ces décisions», a expliqué M. Hines, qui a précisé que des mesures de soutien étaient en place pour les employés touchés et que l'entreprise offrait des possibilités de mutation vers d'autres usines.

Le gouvernement fédéral a indiqué la semaine dernière qu'il limitait le nombre de véhicules que Stellantis et General Motors peuvent importer en franchise de droits de douane après que les deux entreprises ont réduit leurs activités au Canada.

Ottawa a annoncé une réduction de 24 % du quota de remise de droits pour GM et de 50 % pour Stellantis. 

En avril, le gouvernement Carney a imposé des droits de douane de rétorsion sur certains produits américains, tout en accordant des exemptions à des constructeurs automobiles pour l'importation d'un certain nombre de véhicules au Canada, dans le cadre du quota de remise de droits.

Ottawa a précisé que l'accès à ce quota exempté de droits de douane était conditionnel au maintien des emplois et des investissements canadiens par chaque entreprise.

 

M. Hines a souligné que Stellantis offre des possibilités de mutation à ses employés et souhaite trouver une solution pour assurer aux travailleurs mis à pied à Brampton un emploi durable à long terme.

L'usine de Brampton, à l'arrêt depuis début 2024 pour préparer la nouvelle chaîne de production, employait environ 3000 personnes avant sa fermeture.

M. Hines a affirmé que l'usine n'est pas fermée et que, malgré le licenciement des employés, l'entreprise maintient son engagement envers eux.

«Ce dont nous avons besoin, je crois, pour l'ensemble du secteur, c'est clairement de stabilité dans les négociations commerciales afin de pouvoir nous adapter et investir en conséquence», a expliqué M. Hines.

Il a souligné que l'entreprise n'envisageait pas de réduire sa présence et qu'elle allait créer 1500 nouveaux emplois canadiens à son usine d'assemblage de Windsor. Il a précisé que les employés de Brampton seraient prioritaires pour ces nouveaux postes.

«Nous voulons continuer à fabriquer des véhicules à Brampton et mettre en place un système performant, mais nous avons besoin d'un environnement qui nous le permette», a affirmé M. Hines, ajoutant que l'entreprise avait discuté avec le gouvernement fédéral au cours des neuf derniers mois des difficultés rencontrées en raison des droits de douane.

Il a expliqué que, si le plan initial prévoyait la production du Jeep Compass à Brampton, la dynamique du marché apparue il y a neuf mois a nécessité des ajustements.

Sans entrer dans les détails, M. Hines a dit avoir envisagé plusieurs options pour l'usine de Brampton.

«Lorsque la situation se stabilisera, je pense que cela sera bénéfique pour l'usine et pour nos clients partout au Canada», a-t-il conclu.

— Avec la collaboration de Dylan Robertson

Catherine Morrison

Catherine Morrison

Journaliste