Le ministre de la Justice et des Relations canadiennes, Simon Jolin-Barrette, va déposer, dans les prochains jours, son projet de constitution du Québec afin de «renforcer» l’autonomie et les institutions de la province.
«Cette constitution sera à la fois le miroir et le bouclier de la nation québécoise. Le reflet du Québec tel que nous l'avons reçu des générations qui nous ont précédés et comme il se doit d'être demain: fier, fort et uni», a affirmé Simon Jolin-Barrette dans une vidéo mise en ligne sur le réseau social X, lundi en fin de journée.
Le ministre présente la constitution comme «la loi des lois».
«Elle regroupe en un seul et même document tous les principes et fondements d'un État», ajoute-t-il.
Cette initiative fait suite aux travaux du Comité consultatif sur les enjeux constitutionnels qui a déposé son rapport en novembre dernier.
La première recommandation de ce rapport était de doter le Québec d’une constitution dans le but d’accroître l’autonomie de la province dans le Canada.
«Vous savez comment c'est important pour nous, notre autonomie surtout pour défendre notre langue et nos valeurs. Donc, c'est beaucoup de ça dont il va être question dans la constitution», a dit le premier ministre François Legault lundi en point de presse à Québec.
«Aucun impact»
Le Parti québécois (PQ) ne veut pas d’une constitution québécoise «écrite en vase clos par Simon Jolin-Barette, sans consultation et à des fins strictement partisanes».
«Ce gouvernement de la CAQ nous a habitués à du travail bâclé et à beaucoup de communications à des fins électoralistes. (...) On ne peut pas laisser le ministre Simon Jolin-Barrette faire la même chose avec la constitution, qui est la loi fondamentale d’un pays», a affirmé le député péquiste Pascal Paradis par voie de communiqué lundi.
Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon affirme qu’une constitution québécoise au sein du Canada «n’aura aucun impact».
«Elle n’a de sens que si elle devient la loi fondamentale d’un nouveau pays de manière à se débarrasser de la constitution canadienne désuète de 1867», a-t-il affirmé.
Pour sa part, le PQ s’engage à mettre en œuvre «une constitution transitoire dès son arrivée au pouvoir».
Elle débouchera ensuite sur des «consultations auprès des autres partis, de la société civile et des Premières Nations en vue de l’élaboration de la constitution permanente du Québec, une fois la proclamation d’indépendance du Québec faite».
Le PQ doit rendre publique sa proposition en matière constitutionnelle dans les prochaines semaines dans le cadre de la présentation des chapitres de son livre bleu.
Rappelons que le PQ, qui caracole dans les intentions de vote, assure qu’il tiendra un référendum dans un premier mandat.
Plombée dans les sondages à un an des prochaines élections, la Coalition avenir Québec veut ramener les enjeux identitaires à l'avant-plan.

