À un an des prochaines élections, le Parti québécois (PQ) chasse sur les terres caquistes. La formation politique souverainiste compte marteler la nécessité de mettre au pas la fonction publique afin que l’État québécois recentre ses activités sur ses missions fondamentales.
«L'argent coule à flots pendant qu'on soigne pas notre monde correctement. (...) Ce n'est pas normal qu'on mette 8 milliards $ par année dans des subventions à des entreprises inefficaces qui multiplient les échecs. Ce n'est pas normal que les structures bureaucratiques explosent et qu'on augmente de près de 50 % le nombre de cadres», a affirmé le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, mercredi à l’Assemblée nationale, en marge du caucus présessionnel de son parti.
M. St-Pierre Plamondon a indiqué que la «bureaucratie a grossi deux fois plus vite que la taille de la population» sous le règne caquiste.
Le PQ compte d’ailleurs déposer dans les prochains mois un projet de loi afin de rendre la «haute fonction publique plus imputable, plus transparente et plus efficace». Une réponse au fiasco SAAQclic, notamment.
«Dans la quasi-totalité des cas d'incompétence, d'ingérence ou de dilapidation des fonds publics, on a des hauts fonctionnaires qui commettent des erreurs graves, mais qui n'ont aucune conséquence. Ils sont simplement replacés dans un autre poste», a expliqué le chef péquiste.
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Le projet de loi vise également à «rendre plus fréquents les exercices périodiques de reddition de comptes et d'évaluation de la fonction publique et de ses organismes».
Au moment du remaniement ministériel il y a deux semaines, le premier ministre, François Legault, a dit que ça prenait un «traitement choc» afin de «couper profondément dans la bureaucratie» et qu’aucun ministère ne serait épargné.
«Convenons que la CAQ va tenter de solutionner un problème qu'elle a elle-même créé sur une période de sept ans en augmentant la taille de la fonction publique et en se fermant les yeux puis en se bouchant les oreilles», a réagi Paul St-Pierre Plamondon.
Le chef péquiste s'est dit ouvert à ce que le gouvernement vienne piger dans son projet de loi afin de déposer le sien qui irait dans le même sens.
«Une fois qu'on pense que quelque chose doit être fait, que ce soit le gouvernement actuel, ou nous dans un an qui le faisons, l'important c'est que ça se fasse», a-t-il expliqué.
Duhaime et Chassin
Le PQ n'est pas le seul parti à vouloir inspirer la CAQ dans son virage à droite.
Le chef conservateur, Éric Duhaime, a tenu un point de presse mercredi à l'Assemblée nationale avec l'ancien député caquiste Youri Chassin où ils ont fait cinq propositions au gouvernement Legault: libéraliser le commerce de l’alcool; abolir des quotas de véhicules électriques; instaurer le vote secret pour l’accréditation syndicale; mettre fin à la permanence des hauts fonctionnaires; ramener la Société d'assurance automobile (SAAQ) à sa mission d’assurance.
«Moi, aujourd'hui, je vous invite à regarder ce qu'on a comme propositions qui sont très constructives. On est prêt à se les faire voler, puis pas juste par le gouvernement, à la limite», a affirmé Youri Chassin.
«Tout le monde est conscient qu'on n'en a pas pour notre argent. On est ici aujourd'hui pour dire qu'il faut que les services publics au Québec redeviennent efficaces, que la taille de l'État soit réduite, que les Québécois en aient plus pour leur argent, que les Québécois soient plus libres», a ajouté Éric Duhaime.

