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«Je ne vais jamais écouter Pierre Poilievre et les conservateurs.»
Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh, n'entend pas suivre les conseils de Pierre Poilievre après que le chef conservateur l'a mis, ainsi que le chef bloquiste Yves-François Blanchet, au défi de faire tomber le gouvernement.
Plus tôt dans la journée, M. Poilievre a affirmé que son parti forcerait «le plus vite possible» un vote à la Chambre des communes sur une motion de censure envers le gouvernement. Il n'a pas révélé le texte sur lequel il entend demander aux élus de se prononcer.
«Est-ce que le Bloc va voter pour les Québécois en déclenchant cette élection et en faisant une défaite de Justin Trudeau ou est-ce que le Bloc va voter pour garder au pouvoir le gouvernement le plus centralisateur et coûteux de notre histoire?», a-t-il demandé.
Il s'est désolé que les bloquistes «menacent» de garder les libéraux au pouvoir «au moment où on a la chance, finalement, de battre Trudeau et causer des élections afin d'amener un vrai changement basé sur le gros bon sens».
Au cours des derniers jours, les bloquistes ont fait savoir qu'ils sont disposés à marchander leur appui aux libéraux lors de votes de confiance maintenant que les néo-démocrates ont déchiré leur entente avec les libéraux. Leur chef, Yves-François Banchet a aussi signalé que la «première» de ses «exigences» sera d'augmenter les pensions des aînés de 65 à 74 ans, au même niveau que celles versées aux 75 ans et plus.
Dans un parc à proximité du quartier général du Bloc dans la circonscription de LaSalle—Émard—Verdun où il faisait campagne avec une dizaine de ses députés, M. Blanchet a affirmé que son parti n'est pas au service des intérêts des conservateurs et «encore moins au service de l'ambition personnelle de Pierre Poilievre dont, jusqu'à avis contraire, la canisse de programmes est vide».
«Il nous dit essentiellement: "Pouvez-vous voter pour que soit élu un gouvernement conservateur", a-t-il dit. Moi, je suis bloquiste, j'ai le programme du Bloc, je n'ai que les intérêts du Québec à cœur, et les conservateurs seraient mauvais pour le Québec.»
Dans ses attaques contre le Bloc en français et le NPD en anglais, le très bilingue Pierre Poilievre a demandé à M. Singh s'il continue de «trahir» les Canadiens. «C'est le moment pour le NPD de se lever ou de se taire», a-t-il dit.
Bien que M. Singh ait rejeté l'idée qu'il écouterait un jour M. Poilievre, il n'a pas dit comment le NPD voterait lors d'un vote de confiance, expliquant qu'il examinera chaque motion au cas par cas.
La principale conseillère de M. Singh, Anne McGrath, a indiqué que le chef du NPD n'était pas particulièrement désireux de déclencher une élection.
Au gouvernement, la leader à la Chambre, Karina Gould, a refusé de dire à quelle date surviendrait la prochaine journée d'opposition des conservateurs qui leur permettra de déposer leur motion. Selon elle, M. Poilievre joue «des jeux politiques».
Mme Gould a refusé de répondre à de multiples questions quant à savoir si le premier ministre Trudeau compte faire proroger le Parlement. Une prorogation met fin à une session, ce qui a pour conséquence de faire table rase de tous les travaux. Ainsi, tous les projets de loi qui ne sont pas adoptés meurent au feuilleton.
Mercredi, un sondage de la firme Léger plaçait les conservateurs en tête des intentions de vote à l'échelle nationale avec 45 %, les libéraux suivaient loin derrière avec 25 % et le NPD arrivait troisième à 15 %. Au Québec, le Bloc maintient une confortable avance à 34 %. Les libéraux et les conservateurs sont au coude-à-coude à 25 %.
Le coup de sonde a été réalisé en ligne du 6 au 8 septembre auprès de 1521 répondants. Une marge d'erreur ne peut être calculée puisqu'il ne s'agit pas d'un sondage probabiliste.
Les députés néo-démocrates en sont à leur deuxième journée de réunions à Montréal, où ils élaborent un plan pour la gestion du Parlement minoritaire cet automne.
Elle se déroule également dans la ville même où les néo-démocrates espèrent remporter un siège lundi, lorsque les électeurs se rendront aux urnes dans la circonscription de LaSalle—Émard—Verdun. Une deuxième élection partielle se tiendra ce jour-là dans la circonscription de Winnipeg d'Elmwood—Transcona, où le NPD espère conserver un siège pour lequel les conservateurs se disputent également.
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Bien que les néo-démocrates cherchent à se distancer des libéraux, ils ne semblent pas prêts à déclencher une élection générale en votant contre le gouvernement.
M. Singh espère convaincre les Canadiens que son parti peut vaincre les conservateurs fédéraux, qui se maintiennent en tête dans les sondages depuis plus d'un an.
Il a attaqué le chef conservateur en le présentant comme quelqu'un qui ramènerait des coupes à la Stephen Harper dans les programmes sur lesquels les Canadiens comptent, y compris le programme national de soins dentaires.
Les prochaines élections fédérales doivent avoir lieu au plus tard en octobre 2025.
Avec des informations de Nojoud Al-Mallees, à Montréal et d'Émilie Bergeron, à Nanaimo, en Colombie-Britannique