La porte-parole du Nouveau Parti démocratique (NPD) en matière d'immigration, Jenny Kwan, affirme que le gouvernement doit en faire plus pour faire sortir de la bande de Gaza les personnes ayant demandé un visa temporaire dans le cadre du programme de réunification familiale élargi.
Le programme a cessé d'accepter les demandes de visa le 6 mars 2025, lorsque le plafond de 5000 demandeurs a été atteint. En date du 1er août, environ 860 personnes étaient arrivées au Canada dans le cadre de ce programme.
Mme Kwan, qui a tenu une conférence de presse lundi dans le foyer de la Chambre des communes aux côtés de Palestiniens dont les proches sont bloqués dans la bande de Gaza, estime que le gouvernement peut trouver d'autres moyens de recueillir les données biométriques nécessaires dans les zones de guerre.
Le gouvernement recueille des données biométriques, comme les empreintes digitales et les photographies, pour effectuer des contrôles de sécurité sur les réfugiés qui demandent à venir au Canada.
«Il n'y a eu aucune volonté politique pour tenter de mettre les gens en sécurité. Nous avons connu des situations où il est difficile pour les familles d'obtenir leurs données biométriques», a déclaré Mme Kwan.
«Nous exigeons donc que le gouvernement agisse. Nous voulons des alternatives à la mesure biométrique, nous voulons que le gouvernement évacue et fasse sortir les gens. Nous voulons que le gouvernement et (Affaires mondiales Canada) s'occupent du dossier afin que nous puissions négocier des visas de sortie.»
La Presse Canadienne a contacté la ministre de l'Immigration, Lena Diab, pour obtenir ses commentaires, mais n'a pas encore reçu de réponse.
Un porte-parole d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a déclaré qu'il n'existe aucun moyen de recueillir des données biométriques dans l'enclave palestinienne pour le moment, et qu'Israël et l'Égypte décident de qui peut sortir du territoire. Normalement, les données biométriques sont collectées dans un consulat canadien.
Omar Omar, fondateur de la Ligue des Canadiens de Gaza, a déclaré que sa sœur avait fait une demande dans le cadre du programme de visa temporaire. Il a expliqué qu'elle était atteinte d'un cancer et qu'une organisation non gouvernementale américaine l'avait aidée à obtenir sa sortie vers l'Égypte, où elle suit une chimiothérapie.
M. Omar a indiqué qu'il demandait depuis des années des nouvelles des mesures prises par le gouvernement pour aider les détenteurs de visa à quitter Gaza et qu'il était frustré des retours.
«Il n'y a aucun changement et ils ont répété les mêmes réponses encore et encore. On a l'impression que c'est une réponse ChatGPT avec la même justification», a-t-il déclaré.«Nous voyons le nombre de personnes évacuées par d'autres pays.»
Mme Kwan indique que d'autres pays, dont la France et la Belgique, ont réussi à garantir le passage des Palestiniens hors du territoire gazaoui et que le gouvernement canadien n'a pas engagé d'organisations non gouvernementales sur le terrain pour faciliter les sorties.
Le ministère a déclaré que les demandeurs ne pourront pas soumettre leurs données biométriques complètes avant leur départ de Gaza. Il a ajouté que, même s'il transmettait les noms des demandeurs aux autorités locales pour faciliter leur sortie au poste frontière de Rafah, il ne pouvait garantir qu'ils seraient autorisés à traverser.
Najla Alzaanin, une Palestinienne-Canadienne, a également appelé Ottawa à faire davantage pour faire sortir les gens. Elle a expliqué que sa mère et sa sœur avaient soumis leurs données biométriques au consulat du Canada en Égypte une semaine avant l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Elle a déclaré avoir fait face à une porte close lorsqu'elle a tenté de contacter la ministre de l'Immigration.
«Il ne s'agit pas seulement d'un échec politique. C'est une discrimination à notre égard, en tant que Palestiniens-Canadiens qui vivons ici, a affirmé Mme Alzaanin. Le Canada nous dit que la vie de notre famille n'a aucune importance.»

