La reconnaissance officielle de l'État palestinien par le Canada a suscité des réactions variées au pays.
La reconnaissance officielle de l'État palestinien par le Canada a suscité des réactions variées au pays.
Le premier ministre Mark Carney en a fait l'annonce dimanche, à quelques heures de sa rencontre avec le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies (ONU), António Guterres, en fin de journée à New York, en marge de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui se déroule cette semaine.
Le Conseil national des musulmans canadiens a déclaré que c'était une journée historique, mais il a ajouté qu'il restait beaucoup à faire.
D'autres groupes ont aussi applaudi l'annonce de M. Carney.
Pour le groupe Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient, il s'agit d'une «véritable victoire politique» résultant de la société civile.
Le groupe espère que le Canada pourra maintenant en faire plus.
Le Canada a raison de reconnaître la Palestine, mais il ne peut pas le faire en dictant des conditions injustes qui seraient en contradiction avec ce droit, a-t-il déclaré. Le Canada doit maintenant oeuvre à concrétiser ce droit à l'autodétermination en faisant tout ce qui est possible de faire pour mettre fin à la présence illégale d'Israël dans la Palestine occupée.»
La députée néo-démocrate Heather McPherson a fait écho à ce sentiment. Selon elle, la reconnaissance ne suffit pas. Le Canada doit agir pour mettre un terme à la famine à Gaza et empêcher l'annexion des territoires occupés en Cisjordanie. «Sans action, il ne laissera plus grand-chose de la Palestine à reconnaître.
D'autres organisations ont condamné cette reconnaissance de l'État palestinien par le Canada.
«Reconnaître un territoire dirigé par des terroristes et là où des otages sont gardés en captivité est une récompense pour les attaques terroristes du 7 octobre», a déclaré le Centre consultatif des relations juives et israéliennes dans un communiqué.
Dans un communiqué conjoint, des proches des huit Canadiens tués lors de ces attaques, ont affirmé que «de récompenser ce climat de terreur par une reconnaissance n'est pas seulement irresponsable, c'est une trahison et cela met en danger la vie des otages actuellement détenus dans les tunnels de Gaza.»
Le B'nai Brith Canada, un autre groupe de défense de la communauté juive, accuse le gouvernement fédéral de vouloir plier à la pression internationale en reconnaissant de façon prématurée un État palestinien établi sur «les promesses vides» de l'Autorité palestinienne.
Le Parti conservateur du Canada s'est montré encore plus virulent dans sa condamnation. N'hésitant pas à employer des propos outrageants, il a lié la question de la Palestine et le Hamas tout en reprochant au gouvernement de tenter de détourner l'attention.
«Les conservateurs défendront toujours le droit d'Israël à exister et à se défendre, aux côtés d'un futur État palestinien démilitarisé, exempt de terrorisme, démocratique et pacifique», a ajouté la formation dans un communiqué.
Les gens qui profitent de la tragédie au Moyen-Orient pour attaquer les Juifs canadiens se sentiront encouragés par l'annonce de M. Carney, prétend le président des Amis du centre Simon-Wiesenthal, Michaell Levitt. «Qu'il s'agisse des manifestations violentes dans nos rues, des encouragements antisémites ou des agressions physiques contre des Juifs, tous les Canadiens doivent se préoccuper de l'extrémisme menaçant la sécurité publique. Pour le bien de la paix dans la région et au pays, il s'agit d'une mauvaise politique à un moment moment», soutient-il dans un communiqué.

