Une députée néo-démocrate victime d'ingérence étrangère chinoise a averti le gouvernement fédéral de faire preuve de prudence dans ses efforts pour améliorer ses relations commerciales avec le deuxième partenaire commercial du Canada.
Jenny Kwan a rapporté être une cible récurrente de l'ingérence de Pékin et a souligné que le gouvernement chinois avait tenté de menacer et d'intimider d'autres Canadiens.
«L'administration Trump menace notre souveraineté par des attaques tarifaires. L'Inde, la Chine et d'autres pays menacent notre souveraineté et notre démocratie par des ingérences étrangères», a-t-elle déclaré.
Le gouvernement du premier ministre Mark Carney a entrepris de dégeler ses relations avec l'Inde et la Chine depuis son arrivée au pouvoir.
Mardi, le premier ministre chinois Li Qiang a rencontré M. Carney à l'ONU. Les deux hommes ont eu des discussions constructives, selon ce dernier.
Le cabinet du premier ministre a indiqué que les deux hommes avaient discuté des efforts visant à revitaliser les relations commerciales et avaient reconnu les «sensibilités» liées à certains dossiers commerciaux, notamment le canola, les fruits de mer et les véhicules électriques.
En octobre dernier, le Canada a imposé des droits de douane de 100 % sur les véhicules électriques chinois, ainsi que des droits de douane sur les batteries, les panneaux solaires et plusieurs autres produits, à l'instar des États-Unis.
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Depuis, les mesures commerciales se sont intensifiées, entraînant des droits de douane de rétorsion sur les graines, l'huile et le tourteau de canola canadiens, allant de 76 % à 100 %, ainsi que sur le porc, le poisson et les fruits de mer.
Le Canada a également imposé des droits de douane de 50 % sur l'acier et l'aluminium chinois dans le cadre d'une série de mesures protectionnistes en réponse aux droits de douane imposés par le président américain Donald Trump.
Rob Oliphant, secrétaire parlementaire de la ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, a déclaré mercredi aux journalistes que le Canada «a besoin d'une relation solide avec chaque partenaire commercial».
«Toute relation avec la Chine sera importante, et ce, en toute vigilance», a-t-il affirmé avant une réunion du caucus libéral à Ottawa.
Lors d'une conférence de presse à New York mardi, M. Carney a indiqué aux journalistes qu'il comptait rencontrer le président chinois Xi Jinping «au moment opportun». Ils devraient tous deux participer au forum de coopération économique Asie-Pacifique en Corée du Sud à la fin octobre.
Le premier ministre de la Saskatchewan, Scott Moe, a plaidé pour une rencontre entre les deux dirigeants afin de mettre fin au conflit commercial sur le canola.
Des relations tendues
Ce mois-ci, M. Moe a dirigé une délégation en Chine, composée notamment de représentants de l'industrie du canola, et a affirmé que la Chine souhaitait «rééquilibrer les relations commerciales».
Le secrétaire parlementaire de M. Carney, Kody Blois, faisait également partie de cette délégation. Selon lui, il est possible pour le gouvernement de «trouver des domaines de coopération» avec des pays «en désaccord sur de nombreux points» avec le Canada.
Il a également souligné que M. Carney avait invité le premier ministre indien Narendra Modi au Sommet du G7 qui s'est tenu en Alberta cet été.
Les deux hommes se sont rencontrés en marge du Sommet et ont convenu de nommer de nouveaux hauts-commissaires. Dinesh Patnaik a prêté serment comme nouveau haut-commissaire de l'Inde au Canada mercredi.
Les relations entre le Canada et l'Inde sont extrêmement tendues depuis 2023. Cet automne-là, le premier ministre de l'époque, Justin Trudeau, a annoncé que le Canada disposait de preuves crédibles du rôle du gouvernement indien dans l'assassinat du militant sikh Hardeep Singh Nijjar en Colombie-Britannique.
En 2024, la GRC a publiquement accusé le gouvernement indien d'être impliqué dans des actes ciblés d'intimidation et de violence contre des Canadiens. Le Canada a expulsé six diplomates et l'Inde a riposté en expulsant six diplomates canadiens.
Mme Kwan a déclaré que le premier ministre «serait sage de garder à l'esprit que ces deux pays ont tenté de porter atteinte à la souveraineté canadienne par des activités d'ingérence étrangère».
Une enquête publique sur l'ingérence étrangère dans les institutions démocratiques canadiennes a révélé que la Chine et l'Inde sont les principaux responsables de l'ingérence étrangère au pays.
Selon Mme Kwan, il semble que l'ingérence étrangère ait été oubliée depuis les élections. L'expansion du commerce au-delà des États-Unis est importante, a-t-elle reconnu, mais «elle doit se faire dans le contexte de la protection de la souveraineté et des institutions démocratiques du Canada».
«Nous ne pouvons pas abandonner cet objectif premier.»

