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Les propos ont été tenus dans un contexte de cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas.
La proposition du président américain, Donald Trump, que les États-Unis «prennent possession» de la bande de Gaza et que les Palestiniens soient réinstallés ailleurs a été rapidement rejetée et dénoncée, mercredi, tant par les alliés que par les adversaires des États-Unis.
M. Trump a évoqué cette idée mardi à la Maison-Blanche lors d'un point de presse conjoint avec le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui a souri à plusieurs reprises pendant que le président américain détaillait sa vision pour la construction de nouvelles colonies pour les Palestiniens en dehors de la bande de Gaza.
«Les États-Unis prendront le contrôle de la bande de Gaza, et nous ferons également du bon travail avec elle», a déclaré M. Trump.
«Nous en serons propriétaires et serons responsables du démantèlement de toutes les bombes non explosées dangereuses et autres armes sur le site, de raser le site et de nous débarrasser des bâtiments détruits, de créer un développement économique qui fournira un nombre illimité d’emplois.»
Ces propos ont été tenus dans un contexte de cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas, au cours duquel le groupe militant a remis des otages en échange de la libération de prisonniers détenus par Israël.
L’Égypte, la Jordanie et d’autres alliés des États-Unis au Moyen-Orient ont déjà rejeté l’idée de relocaliser les plus de deux millions de Palestiniens de Gaza ailleurs dans la région. Dans la foulée des propos de M. Trump, le ministère égyptien des Affaires étrangères a publié un communiqué soulignant la nécessité de reconstruire Gaza «sans déplacer les Palestiniens».
L’Arabie saoudite, un allié important des États-Unis, a pour sa part noté que son appel de longue date à un État palestinien indépendant est une «position ferme, constante et inébranlable».
«Le Royaume d’Arabie saoudite souligne également ce qu’il avait précédemment annoncé concernant son rejet absolu de toute atteinte aux droits légitimes du peuple palestinien, que ce soit par le biais des politiques de colonisation israéliennes, de l’annexion de terres palestiniennes ou des efforts visant à déplacer le peuple palestinien de ses terres», peut-on lire dans un communiqué.
Dans la même veine, le premier ministre de l'Australie, Anthony Albanese, a rappelé que son pays soutient depuis longtemps une solution à deux États au Moyen-Orient. Il a assuré que rien n’avait changé.
«La position de l’Australie est la même que ce matin, que l’année dernière, qu’il y a dix ans», a-t-il tranché.
Ce n'est pas la première fois que Donald Trump fait des vagues sur la scène politique internationale – et contrarie des alliés de longue date – depuis son retour au pouvoir. Il a notamment évoqué l’achat du Groenland, l’annexion du Canada et la possible prise de contrôle du canal de Panama.
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Anthony Albanese, dont le pays est l’un des alliés les plus puissants des États-Unis dans la région Asie-Pacifique, semblait frustré d’être interrogé sur les propos du président américain sur Gaza.
«En tant que premier ministre australien, je ne vais pas commenter quotidiennement les déclarations du président américain. Mon travail, c'est de soutenir la position de l’Australie», a-t-il martelé.
Le ministère néo-zélandais des Affaires étrangères a réitéré dans un communiqué son «soutien de longue date à une solution à deux États» et a ajouté qu'il ne «commenterait pas non plus chaque proposition qui sera avancée».
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a également mis de l'avant le soutien de longue date de Pékin à une solution à deux États.
«Nous nous opposons au déplacement forcé de personnes à Gaza et espérons que les parties concernées saisiront le cessez-le-feu et la gouvernance d'après-guerre à Gaza comme une occasion de remettre la question palestinienne sur la bonne voie», a-t-il mentionné.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a dit à l'agence de presse Anadolu que la proposition de M. Trump sur «les expulsions de Gaza» ne serait pas appuyée par son pays.
«Le simple fait d'y penser, à mon avis, est erroné et absurde», a soutenu M. Fidan.
Le Hamas, qui a déclenché la guerre à Gaza avec son attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, a déclaré que la proposition de M. Trump était une «recette pour créer le chaos et la tension dans la région».
«Au lieu de tenir l’occupation sioniste responsable du crime de génocide et de déplacement, elle est récompensée, et non punie», a dénoncé le groupe militant dans un communiqué.
Lors de son attaque contre Israël, le Hamas a tué quelque 1200 personnes, principalement des civils, et a pris environ 250 otages.
La guerre aérienne et terrestre d’Israël qui s’en est suivie a coûté la vie à plus de 47 000 Palestiniens, dont plus de la moitié étaient des femmes et des enfants, selon les autorités sanitaires locales qui ne précisent pas combien de morts étaient des combattants.
La guerre a laissé de grandes parties de plusieurs villes en ruines et déplacé environ 90 % de la population de Gaza, qui compte 2,3 millions de personnes.