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L'accusation pourrait clore son dossier d'ici la fin de la semaine prochaine, a déclaré le procureur Joshua Steinglass.
Alors que Michael Cohen, l'allier devenu ennemi de Donald Trump, devrait comparaître à la barre des témoins lundi, le juge chargé de l'affaire de pot-de-vin de l'ancien président a lancé un avertissement sévère aux procureurs: demandez à Cohen d'arrêter ses messages et ses attaques contre M. Trump.
Les commentaires du juge Juan M. Merchan interviennent alors que s'achève vendredi une semaine cruciale du premier procès pénal d'un ancien président américain. L'accusation pourrait clore son dossier d'ici la fin de la semaine prochaine, a déclaré le procureur Joshua Steinglass.
Les procureurs ont préparé leur dossier en prévision du témoignage important de M. Cohen, qui a organisé le paiement de 130 000 $ à l'actrice pornographique Stormy Daniels pour l'empêcher de rendre publique avant les élections de 2016 une prétendue relation sexuelle avec Donald Trump une décennie plus tôt. M. Trump nie avoir eu des relations sexuelles avec Mme Daniels.
L'avertissement du juge souligne à quel point Michael Cohen est non seulement le témoin le plus crucial des procureurs, mais aussi le plus compliqué. Autrefois loyaliste de Donald Trump, il est devenu l’un de ses critiques les plus féroces depuis qu’il a plaidé coupable à des accusations fédérales, dénigrant et se moquant régulièrement de l’ancien président sur les réseaux sociaux.
Les avocats de la défense diront que l’avocat désormais radié, qui a purgé une peine de prison, cherche s'en prendre à M. Trump et qu’on ne peut pas le croire.
Deux personnes proches du dossier ont déclaré à l'Associated Press (AP) que M. Cohen devrait témoigner lundi. Les gens n’ont pas pu discuter publiquement de la question et ont parlé à l'AP sous couvert d’anonymat.
Les avocats de Donald Trump se sont plaints après que M. Cohen, dans une vidéo sur les réseaux sociaux, portait cette semaine une chemise avec une silhouette ressemblant à l’ancien président derrière les barreaux. La défense a fait valoir qu'il était injuste que leur client soit soumis à une interdiction de parler publiquement des témoins alors que M. Cohen est libre de dire du mal de M. Trump.
«Cela devient chaque jour un problème que le président Trump ne soit pas autorisé à répondre à ce témoin, mais que ce témoin soit autorisé à continuer à parler», a déclaré l'avocat de la défense Todd Blanche.
Le juge Merchan a déclaré aux procureurs qu'ils devraient informer Michael Cohen «que le juge lui demande de s'abstenir de faire d'autres déclarations» sur l'affaire ou sur Donald Trump. Les procureurs ont déclaré au juge qu'ils avaient déjà demandé à M. Cohen et aux autres témoins de ne pas parler de l'affaire, mais qu'ils n'avaient aucun moyen direct de contrôler leur comportement.
Michael Cohen n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires vendredi de l'Associated Press.
À la fin de la troisième semaine de témoignages, l'affaire, qui repose, en fin de compte, sur la tenue de dossiers comptables, s'est concentrée sur un témoignage profondément technique - un contraste frappant avec le récit dramatique, voire carrément sordide, de Mme Daniels sur sa présumée relation sexuelle avec Donald Trump qui a fasciné les jurés plus tôt cette semaine.
Le témoignage sec de vendredi a semblé parfois mettre à l’épreuve la patience des jurés.
M. Trump a discuté fréquemment avec ses avocats et a lu une pile de papiers sur la table devant lui pendant que les jurés entendaient des témoins tels que des employés d'AT&T et de Verizon, qui authentifiaient les enregistrements téléphoniques.
En quittant le palais de justice, Donald Trump a abordé l’allégation au cœur de l’affaire: selon laquelle il aurait falsifié les registres de son entreprise pour dissimuler la nature des remboursements d’argent discrets à Michael Cohen. Les avocats de l'ancien président ont présenté les écritures comptables en cause dans l’affaire comme des actions pro forma effectuées par un employé de la Trump Organization.
De retour à la barre des témoins vendredi matin se trouvait Madeleine Westerhout, une ancienne assistante de Donald Trump à la Maison-Blanche. Les procureurs ont utilisé le témoignage de Mme Westerhout pour détailler le processus par lequel M. Trump a reçu du courrier personnel – y compris des chèques à signer – alors qu'il était à la Maison-Blanche. C’est pertinent, car c’est ainsi qu’il a reçu et signé les chèques qui remboursaient Michael Cohen pour le paiement à Stormy Daniels, disent les procureurs.
En interrogeant Mme Westerhout, l'avocat de M. Trump a obtenu des témoignages visant à étayer l'argument de la défense selon lequel Mme Daniels avait été payée pour garder le silence afin de protéger la famille de Trump, et non sa campagne.
Mme Westerhout a déclaré aux jurés que l'accusé était «très bouleversé» lorsque le «Wall Street Journal» a publié un article en 2018 sur l’accord secret avec Mme Daniels.
«Je pensais qu'il savait que cela serait blessant pour sa famille», a déclaré Mme Westerhout, même si elle a reconnu qu'elle ne se souvenait pas qu'il l'ait dit spécifiquement.
Les jurés ont également vu des publications sur les réseaux sociaux montrant que Trump avait initialement félicité Cohen après que l'avocat de l'époque ait fait l'objet d'une enquête fédérale. Trump a commencé à le critiquer après que Cohen ait plaidé coupable de violations du financement de campagne, ainsi que d'autres crimes, et a affirmé que Trump lui avait demandé d'organiser le paiement de Daniels. Trump n’a jamais été accusé d’un quelconque crime lié à cette enquête fédérale.
L’histoire de Mme Daniels concernant une prétendue relation sexuelle avec M. Trump a été un élément crucial pour les procureurs, qui cherchent à montrer que le républicain et ses alliés ont enterré des histoires peu flatteuses dans les dernières semaines de l’élection présidentielle de 2016 dans le but d’influencer illégalement la course.
Cette affaire pénale pourrait être la seule sur quatre contre le républicain à être jugée avant que les électeurs ne décident en novembre de son renvoi à la Maison-Blanche. Donald Trump a plaidé non coupable et se présente comme la victime d’un système judiciaire politiquement entaché qui s’efforce de lui refuser un autre mandat.