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Le Hamas libère tous les otages vivants; Israël relâche des centaines de prisonniers

Quelle est la suite?

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26b58307e90df76af3eacd9d15eb2a03d0888aae9a0da82b613e86feebe60f02.jpg Des personnes agitent des drapeaux israéliens en signe de célébration alors qu'elles attendent devant l'hôpital Beilinson à Petah Tikva, en Israël, où certains des otages devraient arriver après avoir été libérés de leur captivité par le Hamas dans la bande de Gaza, le lundi 13 octobre 2025. ASSOCIATED PRESS/Francisco Seco (ASSOCIATED PRESS/Francisco Seco)

Les 20 otages vivants qui étaient toujours détenus dans la bande de Gaza et des centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël ont été libérés, lundi, dans le cadre d'un cessez-le-feu mettant fin à deux années de guerre. 

S'adressant au Parlement, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a déclaré qu'il était «déterminé à instaurer cette paix», suscitant l'espoir que cette guerre dévastatrice pourrait prendre fin.

Des foules en liesse ont accueilli les bus transportant les prisonniers libérés en Cisjordanie et à Gaza, tandis que les familles et les amis des otages, rassemblés sur une place de Tel-Aviv, en Israël, ont poussé des cris de joie et de soulagement à l'annonce de la libération des captifs.

Le président américain, Donald Trump, s'est rendu dans la région et s'est adressé à la Knesset, le parlement israélien. Il se rendra aussi en Égypte pour un sommet afin de discuter avec d'autres dirigeants des plans d'après-guerre.

Si de grandes questions subsistent quant à l'avenir du Hamas et de l'enclave palestinienne, l'échange d'otages et de prisonniers fait naître l'espoir de mettre fin à la guerre la plus meurtrière jamais menée entre Israël et le groupe militant.

Le cessez-le-feu devrait également permettre un afflux d'aide humanitaire vers le territoire gazaoui, dont certaines parties sont en proie à la famine.

La guerre a commencé lorsque des militants dirigés par le Hamas ont lancé une attaque-surprise contre le sud d'Israël, le 7 octobre 2023. Quelque 1200 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées, tandis que 251 autres ont été prises en otage.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, l'offensive israélienne qui a suivi a fait plus de 67 000 morts. Le ministère ne fait pas la distinction entre civils et combattants dans son bilan, mais affirme qu'environ la moitié des victimes étaient des femmes et des enfants.

Même si le ministère fait partie du gouvernement dirigé par le Hamas, l'ONU et de nombreux experts indépendants considèrent ses chiffres comme l'estimation la plus fiable du nombre de victimes de la guerre.

Le bilan devrait s'alourdir à mesure que les corps sont retirés des décombres, auparavant inaccessibles en raison des combats.

La guerre a détruit de vastes portions de la bande de Gaza et déplacé environ 90 % de ses quelque deux millions d'habitants. Elle a également déclenché d'autres conflits dans la région, suscité des protestations dans le monde entier et donné lieu à des accusations de génocide niées par Israël.

Libération d'otages et de prisonniers

Des dizaines de milliers d'Israéliens ont suivi le transfert des otages sur des écrans publics à travers le pays.

Les otages libérés, tous des hommes, ont ensuite retrouvé leurs familles. Les images diffusées par les autorités israéliennes laissaient entrevoir des retrouvailles émouvantes.

Le Hamas a déclaré qu'il allait restituer les corps de quatre des 28 prisonniers israéliens décédés, mais on ignore pour l'instant quand les autres corps seront renvoyés en Israël. Une équipe internationale sera chargée de localiser les otages décédés qui ne seront pas rapatriés dans les 72 heures.

Les Palestiniens de Cisjordanie occupée ont applaudi lorsque des bus transportant des dizaines de prisonniers libérés de la prison d'Ofer sont arrivés à Beitunia, près de Ramallah.

Israël a dit avoir libéré plus de 1900 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu.

Plus tard, une foule immense s'est rassemblée pour accueillir les bus transportant d'autres prisonniers à l'hôpital Nasser, dans la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

Parmi les prisonniers figurent 250 personnes condamnées à la prison à vie pour des attaques contre des Israéliens, ainsi que 1700 personnes arrêtées dans l'enclave palestinienne pendant la guerre et détenues sans inculpation.

Un chapitre douloureux

Le retour des otages clôt un chapitre douloureux pour Israël. Depuis leur capture, lors de l'attaque qui a déclenché la guerre, les journaux télévisés ont marqué leurs jours passés en captivité. Les Israéliens ont porté des épinglettes et des rubans jaunes en signe de solidarité.

Des dizaines de milliers de personnes se sont jointes à leurs familles lors de manifestations hebdomadaires pour réclamer leur libération.

Alors que la guerre s'éternisait, des manifestants ont accusé le premier ministre Nétanyahou de traîner les pieds à des fins politiques, alors même qu'il accusait le Hamas d'intransigeance.

La semaine dernière, sous la forte pression internationale et l'isolement croissant d'Israël, les ennemis jurés ont accepté le cessez-le-feu.

Quelle est la suite?

Malgré l'optimisme affiché par M. Trump, de nombreuses questions épineuses subsistent.

L'une des plus difficiles est l'insistance d'Israël pour que le Hamas, affaibli, dépose les armes. Le Hamas refuse de le faire et veut s'assurer qu'Israël retire complètement ses troupes de la bande de Gaza.

Jusqu'à présent, l'armée israélienne s'est retirée d'une grande partie de la ville de Gaza, de Khan Younès et d'autres zones. Des troupes restent présentes dans la majeure partie de Rafah, dans les villes de l'extrême nord du territoire et dans la large bande qui longe la frontière entre Gaza et Israël.

L'avenir de la gouvernance de l'enclave reste également incertain. Selon le plan américain, un organisme international gouvernera le territoire et supervisera les technocrates palestiniens chargés de la gestion des affaires courantes.

Le Hamas a prévenu que le gouvernement de Gaza devra être formé par les Palestiniens.

Plus tard lundi, M. Trump se rendra en Égypte, où le président égyptien, Abdel-Fattah el-Sissi, et lui dirigeront un sommet réunissant les dirigeants de plus de 20 pays sur l'avenir de la bande de Gaza et du Moyen-Orient en général.

Le premier ministre canadien, Mark Carney, participera à ce sommet.