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Environ 1000 syndiqués manifestaient samedi devant le centre de foires de Sherbrooke, où la Coalition avenir Québec de François Legault tenait son congrès.
Mécontent du progrès des négociations, le front commun des syndicats du secteur public commence à s'impatienter et laisse planer la menace de grève.
Les syndiqués sont particulièrement scandalisés par la hausse de 30 000 $ de la rémunération des élus que le gouvernement Legault veut faire adopter par l'entremise d'un projet de loi déposé cette semaine.
Un millier de syndiqués ont manifesté samedi devant le centre de foires de Sherbrooke, où la Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault tient son congrès ce week-end.
«Nous, on demande 100 $ d'augmentation par semaine pour l'ensemble des travailleurs du secteur public, eux, ils vont se donner 582 $ d'augmentation par semaine et ils nous disent que le 100 $, c'est trop!», a déploré le premier vice-président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), François Enault, en entrevue avec La Presse Canadienne avec les autres leaders syndicaux durant la manifestation.
«À un moment donné, ce qui est bon pour minou est bon pour pitou!»
Le congrès se déroulait sous haute surveillance et les manifestants étaient tenus très à l'écart, avec un imposant périmètre de barrières, un déploiement important de policiers à pied et à cheval, des procédures de fouilles à l'entrée du bâtiment, etc.
Mais les syndiqués avaient un message destiné aux militants caquistes réunis pour appuyer le gouvernement et accorder un vote de confiance à François Legault.
«Quand des militants d'un même parti sont ensemble, tout va bien, on se donne des tapes dans le dos, mais c'est important de voir qu'à l'extérieur, c'est du vrai monde, des gens qui travaillent pour la population du Québec», a fait valoir le président de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé (APTS), Robert Comeau.
Les leaders syndicaux ont déploré que les négociations avancent seulement sur les enjeux que le gouvernement veut régler, mais pas sur les enjeux que les travailleurs veulent régler.
«Quand le gouvernement «spin» avec deux ou trois priorités, tandis que nous on en a plusieurs, on n'est pas capables d'avancer», a commenté le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Éric Gingras.
M. Enault estime que la seule table de négociations actuellement au Québec où l'employeur demande des reculs à ses employés est celle entre le gouvernement et les travailleurs du secteur public.
«Il n'y a pas une négociation dans le secteur privé où on demande des reculs, alors que le gouvernement nous demande des reculs dans le régime de retraite, c'est inacceptable!»
Les syndicats dénoncent la lenteur des négociations et sont en train de mobiliser les troupes.
«On est en train de préparer le mouvement et à l'automne, c'est certain que si les choses ne vont pas bien, on va aller voir nos membres pour les consulter, et s'il faut aller là, il y en aura une grève», a assuré M. Gingras.
«Le but n'est pas de faire la grève, on s'y prépare», a dit M. Comeau, en rappelant qu'il faut au moins six mois de préparatifs pour entreprendre une grève dans le secteur public.
«On ne veut pas se rendre là, on pense encore qu'on est capable de s'entendre aux tables (de négociations), mais on prépare le tout pareil, on n'a pas le choix.»
Les conventions collectives des 600000 employés de l'État sont arrivées à échéance le 31 mars dernier.
Québec a jusqu'ici offert des augmentations salariales de 9 % sur cinq ans, plus un montant forfaitaire de 1000 $ et une somme équivalant à 2,5 % réservée à des «priorités gouvernementales». Québec affirme donc présenter une offre allant jusqu'à 13 % sur cinq ans.
Le front commun réclame de son côté 100 $ par semaine d'augmentation ou l'indice des prix à la consommation (IPC) plus 2 % pour la première année des contrats de travail, selon la formule la plus avantageuse pour les travailleurs, puis l'IPC plus 3 % pour la deuxième année et l'IPC plus 4 % pour la troisième année.