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Le chef du NPD laisse la porte ouverte à un appui au budget

Le budget n’a pas obtenu la même ouverture de la part du Bloc et des verts.

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Le chef intérimaire du NPD, Don Davies, photographié à Ottawa le mercredi 8 octobre 2025. Le chef intérimaire du NPD, Don Davies, photographié à Ottawa le mercredi 8 octobre 2025. (Spencer Colby/La Presse canadienne)

Les néo-démocrates, qui pourraient déterminer l’avenir du budget du gouvernement minoritaire de Mark Carney, ont laissé la porte ouverte à appuyer le budget. 

«Je peux vous dire que les néo-démocrates vont prendre le temps d’étudier le budget», a déclaré en mêlée de presse le chef intérimaire, Don Davies.

Les libéraux ont besoin du soutien d’au moins trois députés de l’opposition pour éviter de perdre la confiance de la Chambre et de devoir déclencher des élections.

M. Davies a souligné qu’il y avait des points positifs et négatifs dans le budget déposé par le ministre des Finances, François-Philippe Champagne.

Il s’est dit favorable notamment aux 51 milliards $ prévus pour les infrastructures sur 10 ans. «Ça pourrait créer de bons emplois qui soutiennent les familles», a-t-il commenté. 

Il a déploré l’intention de réduire l’effectif de la fonction publique de près de 40 000 postes. «Couper des emplois syndiqués, qui soutiennent financièrement les familles, ça va dans la direction inverse.»

Les députés du NPD suivent généralement la ligne de parti lors d’un vote de confiance, mais le chef par intérim n'a pas complètement écarté une entorse à la tradition. «Je ne me souviens pas d’un vote libre sur un vote de confiance en mes 17 ans sur la colline parlementaire, mais toutes les options sont sur la table», a-t-il répondu. 

Le budget n’a pas obtenu la même ouverture de la part des autres partis d’opposition.

En Chambre, le chef de l’opposition officielle, Pierre Poilievre, a déclaré que les conservateurs n’appuieront pas le budget. Il a dénoncé la taille du déficit prévu de 78,3 milliards $.

«Aujourd'hui, les libéraux ont introduit le déficit le plus grand et coûteux dans l'histoire de notre pays hors de la COVID», a-t-il dénoncé. 

M. Poilievre n'a pas tenu de mêlée de presse avec les médias après la publication du budget. 

Le budget du gouvernement minoritaire libéral ne répond favorablement à aucune des demandes faites par le Bloc québécois, a dit son chef, Yves-François Blanchet, en mêlée de presse. 

«Le Bloc québécois a présenté des demandes qui ont été explicitement établies comme étant non négociables pour la suite des choses et elles ne se trouvent pas dans le budget», a-t-il déploré.

M. Blanchet doit consulter son caucus, mais il a dit qu’il «pouvait difficilement» voir comment son parti pourrait voter en faveur du budget. 

Outre la taille du déficit, il a aussi critiqué l’approche environnementale des libéraux. «Ce gouvernement-là dit : "le changement climatique n'existe pas, on ne met pas d'argent là-dedans"», a accusé le chef bloquiste. 

La cheffe du Parti vert, Elizabeth May, s’est dite «tellement déçue» par la stratégie climatique du gouvernement Carney, en mêlée de presse.

«Ça va créer de grands gagnants dans le secteur privé et offrir plus de subventions aux énergies fossiles», a-t-elle avancé. 

Les verts n’ont pas l’intention d’appuyer le budget. Elle a invité le premier ministre, Mark Carney, à tendre la main pour obtenir l’appui des partis d’opposition. 

Stéphane Rolland

Stéphane Rolland

Journaliste