L'Église catholique et l'Église d'Angleterre, divisées depuis des siècles sur des enjeux qui incluent désormais l'ordination des femmes prêtres, franchiront une étape historique sur le chemin de l'unité la semaine prochaine lorsque le roi Charles III du Royaume-Uni et le pape Léon XIV prieront ensemble à la Chapelle Sixtine, ont annoncé vendredi des responsables.
La cérémonie œcuménique du 23 octobre marquera la première fois depuis la Réforme que les chefs des deux Églises chrétiennes prieront ensemble.
Le palais de Buckingham et des responsables du Vatican ont annoncé vendredi les détails du voyage de deux jours que Charles et la reine Camilla entreprendront les 22 et 23 octobre. Cette visite était initialement prévue en avril, mais a été reportée après la maladie du pape François, peu avant son décès.
Charles, chef titulaire de l'Église d'Angleterre, souhaitait ardemment visiter le Vatican pendant l'Année Sainte 2025, une célébration du christianisme célébrée une fois tous les 25 ans. Ce faisant, il suit les traces de sa défunte mère, la reine Élisabeth II, qui lui avait rendu visite lors du Jubilé de 2000, a déclaré Mgr Flavio Pace, secrétaire du Bureau du Vatican pour la promotion de l'unité des chrétiens.
Lors de sa visite, Charles recevra un nouveau titre officiel et une reconnaissance dans une basilique pontificale, Saint-Paul-hors-les-Murs, qui entretient des liens traditionnels forts avec l'Église d'Angleterre. Le titre de «Confrère royal», signe de communion spirituelle, lui sera remis, ainsi qu'une chaire spéciale ornée de ses armoiries, qui restera dans la basilique pour lui et ses héritiers, ont indiqué des responsables.
Les anglicans se sont séparés de l'Église catholique en 1534, lorsque le roi d'Angleterre Henri VIII s'est vu refuser une annulation de mariage. Si, depuis des décennies, les papes entretiennent des relations chaleureuses avec l'Église d'Angleterre et la Communion anglicane dans son ensemble, en vue d'une plus grande unité, les deux Églises restent divisées sur des questions telles que l'ordination de femmes prêtres, interdite par l'Église catholique.
Il est significatif que l'archevêque désignée de Canterbury, Sarah Mullally, ne rejoigne pas le roi et la reine, n'ayant pas encore été officiellement intronisée chef spirituel de l'Église d'Angleterre. Elle est la première femme à occuper ce poste, considéré comme le premier parmi ses pairs au sein de la Communion anglicane, qui compte plus de 85 millions de membres répartis dans 165 pays.
À sa place, l'archevêque d'York présidera avec le pape la messe de la Chapelle Sixtine, au cours de laquelle des hymnes seront chantés par des membres des chœurs royaux aux côtés de la chorale de la Chapelle Sixtine, a indiqué Mgr Pace.