Début du contenu principal.
Cette élection constitue le premier test électoral pour Donald Trump depuis son retour à la Maison-Blanche.
Les électeurs de New York décideront mardi du résultat d'un clivage générationnel et idéologique lorsqu'ils choisiront le prochain maire de la plus grande ville des États-Unis.
Zohran Mamdani, qui a remporté les primaires démocrates, affronte l'ancien gouverneur Andrew Cuomo, qui se présente en tant qu'indépendant. Le candidat républicain, Curtis Sliwa, tente de créer la surprise.
À LIRE AUSSI | Zohran Mamdani: le poids du monde sur les épaules de New York
Une victoire de M. Mamdani donnerait à New York son premier maire musulman et son plus jeune dirigeant depuis des générations, tout en propulsant le socialiste démocrate au rang de vedette politique.
Si M. Cuomo l'emporte, il aura réussi un retour politique remarquable quatre ans après avoir démissionné de son poste de gouverneur à la suite d'une série d'allégations de harcèlement sexuel.
M. Sliwa, créateur du groupe de surveillance Guardian Angels, tente de prendre les rênes de la ville à un moment où de nombreux New-Yorkais recherchent un dirigeant capable de tenir le président Donald Trump à distance.
La course a fait de M. Mamdani une figure nationale, car il a suscité la colère de M. Trump et d'autres républicains, qui ont tenté de le présenter comme le visage d'un nouveau Parti démocrate plus radical.
M. Trump a également menacé de prendre le contrôle de la ville si M. Mamdani l'emporte, ainsi que de l'arrêter et de l'expulser. M. Mamdani est citoyen américain, mais il est né en Ouganda.
M. Trump a offert à contrecœur son soutien à M. Cuomo à la veille de l'élection, affirmant que M. Mamdani apporterait le «désastre» à la ville. Le président a invité les partisans de M. Sliwa à voter plutôt pour l'ancien gouverneur.
M. Mamdani, un législateur de 34 ans, a déjà battu M. Cuomo une fois lors des primaires démocrates, insufflant une dose d'énergie aux progressistes. Il a mené une campagne axée sur la réduction du coût de la vie.
Cette fois-ci, M. Cuomo compte sur le soutien des modérés et des républicains pour l'emporter. Il espère que le retrait tardif du maire sortant, Eric Adams, et son soutien lui donneront un coup de pouce.
Il a également reçu l'appui de l'ancien maire de New York Michael Bloomberg.
M. Mamdani a fait les manchettes au niveau national et a obtenu le soutien de personnalités progressistes de renom, notamment le sénateur Bernie Sanders et la représentante Alexandria Ocasio-Cortez.
Il a promis d'augmenter les impôts des New-Yorkais les plus riches et d'utiliser cet argent pour rendre les bus urbains gratuits et offrir des garderies gratuites et universelles. Il a également promis de geler les loyers des personnes vivant dans environ un million d'appartements à loyer réglementé.
Parallèlement, les critiques de M. Mamdani à l'encontre de la police de la ville et des actions militaires du gouvernement israélien à Gaza – qu'il a qualifiées de génocidaires – ont déconcerté certains centristes.
Bien que M. Mamdani ait pris ses distances par rapport à certaines de ses déclarations passées, certains hauts responsables démocrates new-yorkais restent inquiets et ont soit tardé à le soutenir, soit carrément refusé de le faire.
Pour M. Sliwa, qui est âgé de 71 ans, la voie vers la victoire est étroite dans cette ville à forte majorité démocrate.
Elle repose sur sa capacité à obtenir les votes des républicains, grâce à son message de fermeté envers la criminalité, tout en ralliant les modérés qui ne veulent pas voir M. Mamdani ou M. Cuomo l'emporter.
M. Trump et d'autres républicains ont peint un tableau sombre de New York sous la direction potentielle de M. Mamdani.
M. Cuomo, qui est âgé de 67 ans, a véhiculé un message similaire. Se présentant comme indépendant, il s'est positionné comme un dirigeant chevronné, capable de gérer la vaste bureaucratie de la ville, contrastant ainsi avec l'inexpérience relative de M. Mamdani.
Or, l'expérience de M. Cuomo en tant que gouverneur est peut-être aussi sa plus grande vulnérabilité.
Il a démissionné en 2021 à la suite d'un rapport concluant qu'il avait harcelé sexuellement au moins 11 femmes. Certaines de ces femmes se sont plaintes d'attouchements, de séduction, de baisers et de commentaires suggestifs non désirés.
Une assistante a déposé une plainte auprès de la police, l'accusant de lui avoir touché la poitrine, mais le procureur a refusé de poursuivre.
M. Cuomo s'est d'abord excusé pour certains de ses comportements, affirmant qu'il s'était écarté de ce qui est considéré comme une conduite appropriée sur le lieu de travail.
Cependant, ces derniers mois, il s'est montré provocateur, traitant ses accusatrices de menteuses et attribuant sa chute à ses adversaires politiques.