La Russie a réduit dimanche les festivités en l'honneur de sa marine, invoquant des préoccupations de sécurité avec la poursuite des attaques de drones ukrainiens qui constitue un défi pour le Kremlin.
Les autorités russes ont annulé les défilés de navires de guerre à Saint-Pétersbourg, dans la région de Kaliningrad, sur la Baltique, et dans le port extrême-oriental de Vladivostok, qui ont habituellement lieu à l'occasion des célébrations annuelles de la Journée de la Marine.
Interrogé sur la raison de l'annulation du défilé à Saint-Pétersbourg, alors même que le président Vladimir Poutine était arrivé dans sa ville natale pour visiter le quartier général de la marine, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré aux journalistes que «cela est lié à la situation générale et aux raisons de sécurité, qui priment sur tout».
Le ministère russe de la Défense a précisé que les défenses aériennes avaient abattu 99 drones ukrainiens au-dessus de plusieurs régions pendant la nuit. Plus tard dans la journée, des responsables ont signalé que d'autres drones avaient été abattus près de Saint-Pétersbourg. Une femme a été blessée par des fragments de drone dans la région de Lomonossov, selon les autorités locales.
L'aéroport Pulkovo de Saint-Pétersbourg a suspendu des dizaines de vols tôt dimanche en raison de la menace des drones.
Lors de son déplacement à Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine a visité le bâtiment historique de l'Amirauté pour prendre connaissance des rapports sur les manœuvres navales de quatre jours qui se sont achevées dimanche. L'exercice «Tempête de Juillet» a impliqué 150 navires de guerre, des pays baltes au Pacifique.
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Vladimir Poutine s'est engagé à construire davantage de navires de guerre et à intensifier l'entraînement de la marine, ajoutant que «la puissance de frappe et la capacité de combat de la marine atteindront un niveau qualitativement nouveau».
Il a également visité la frégate Amiral Grigorovitch de la flotte de la Baltique, à la base navale de Kronstadt, à l'ouest de Saint-Pétersbourg, pour féliciter son équipage qui a repoussé une attaque ukrainienne de drone dans la région plus tôt dans la journée.
La réduction de l'ampleur des célébrations de la Journée de la Marine reflète les inquiétudes de Moscou face aux attaques de drones ukrainiennes à grande échelle à travers le pays.
Lors d'une série de frappes menées plus tôt dans la guerre, qui en est maintenant à sa quatrième année, l'Ukraine a coulé plusieurs navires de guerre russes en mer Noire, paralysant les capacités navales de Moscou et l'obligeant à redéployer sa flotte de la Crimée occupée par la Russie vers Novorossiisk.
Lors d'une attaque audacieuse baptisée «Toile d'araignée» le 1er juin, l'Ukraine a utilisé des drones pour frapper plusieurs bases aériennes russes abritant des bombardiers à long rayon d'action à travers la Russie, de la péninsule arctique de Kola à la Sibérie. Les drones ont été lancés depuis des camions discrètement postés à proximité des bases, prenant l'armée russe par surprise et portant un coup humiliant au Kremlin.
Ce raid a détruit ou endommagé de nombreux bombardiers utilisés par Moscou pour lancer des attaques aériennes contre l'Ukraine, apportant un soutien moral majeur à Kyiv, alors que ses forces, en sous-effectif et sous-armée, font face aux attaques russes le long de la ligne de front longue de 1000 kilomètres.
La Russie a continué de bombarder l'Ukraine dimanche avec des frappes de drones et de missiles.
À Soumy, dans le nord-est de l'Ukraine, une attaque de drone a endommagé des infrastructures civiles, un bâtiment administratif et des locaux non résidentiels, faisant trois blessés. Ailleurs dans la région, deux hommes ont péri après avoir été touchés par une mine terrestre et une femme a été blessée lors d'une attaque de drone contre une autre localité, a indiqué l'administration militaire régionale.
Le président français Emmanuel Macron s'est entretenu par téléphone avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky dimanche et a déclaré plus tard sur X qu'il réaffirmait le soutien de la France à Kyiv et s'engageait à accroître la pression sur Moscou pour l'obliger à «agréer un cessez-le-feu ouvrant la voie à des discussions pour une paix solide et durable, avec la participation des Européens».
