L'arrivée récente de deux transporteurs à bas coût au Canada entraîne une «perturbation» de prix pour les destinations européennes, constate la patronne de Transat.
La société basée à Montréal a affiché des revenus en hausse et a dégagé un bénéfice lors de son troisième trimestre. Mais elle voit deux indicateurs clés de performance présenter des signes de faiblesses.
L'un d'eux est les revenus aériens unitaires. Pour le quatrième trimestre, ils sont supérieurs de 3,1 % par rapport à la même période l'an dernier, sauf que Transat observe actuellement une tendance à la baisse.
La présidente et cheffe de la direction de l'entreprise, Annick Guérard, associe essentiellement cette situation à la concurrence vers le marché européen en septembre et octobre.
La compétition est plus forte depuis ce printemps au pays avec deux nouveaux joueurs. La compagnie française French Bee offre des liaisons Montréal-Paris et le transporteur britannique Virgin Atlantic a fait un retour à Toronto avec des vols directs vers Londres.
«Dans un contexte d'augmentation significative des capacités de nos concurrents sur nos principaux marchés, et compte tenu de l'arrivée de French Bee à Paris et de Virgin Atlantic à Londres, nous constatons clairement une perturbation des prix sur les marchés clés», a indiqué Mme Guérard, jeudi.
«Si l'on examine la situation en Europe en septembre et octobre, les prix de la compétition ont été extrêmement agressifs depuis la mi-août, ce qui explique pourquoi nous avons constaté une tendance à la baisse des revenus aériens unitaires», a-t-elle poursuivi lors d'un appel avec des analystes pour discuter des résultats financiers.
L'interruption des vols chez Air Canada en raison d'un conflit de travail avec ses agents de bord en août a toutefois eu un impact positif sur cet indicateur, a mentionné Mme Guérard.
L'autre mesure de performance en difficulté est les coefficients d'occupation. Pour la période déjà écoulée du quatrième trimestre, ils sont inférieurs de 1,2 point de pourcentage par rapport à la même date en 2024, indique Transat.
Mme Guérard explique que les voyageurs hésitent encore à réserver dans un contexte d'incertitude économique.
«Nous constatons une légère augmentation de la demande de dernière minute. C'est le cas depuis six à neuf mois, je dirais. Les gens hésitent un peu. Ils sont peut-être un peu moins confiants quant à l'évolution de la situation économique», affirme-t-elle.
Résultats financiers
Les revenus de Transat ont augmenté de 4,1 % d'une année à l'autre au troisième trimestre, tandis qu'un accord sur la restructuration de sa dette lui a permis de dégager un bénéfice.
L'entreprise montréalaise a signalé que ses revenus se sont élevés à 766,3 millions $ lors du trimestre qui a pris fin le 31 juillet, en hausse par rapport à 736,2 millions $ il y a un an.
Les revenus aériens unitaires de Transat ont augmenté de 2,6 % sur un an, alors que le trafic exprimé en passagers-milles payants a connu une hausse de 1,0 %.
La capacité offerte sur l'ensemble du réseau a augmenté de 1,9 % comparativement à celle mise en marché en 2024. Celle offerte sur les routes transatlantiques, le principal marché durant cette période, a augmenté de 4,2 %.
Pour le troisième trimestre, Transat a rapporté un bénéfice net de 399,8 millions $, ou 9,97 $ par action, comparativement à une perte nette de 39,9 millions $, ou 1,03 $ par action, il y a un an.
Sur le bénéfice, une somme de 345,1 millions $ provient de la restructuration de la dette à long terme de l'entreprise, alors que Transat a annoncé en juin avoir conclu une entente avec une société d’État fédérale.
La dette de Transat auprès de la Corporation de financement d'urgence d'entreprises du Canada était alors passée de 772 millions $ à 334 millions $.
Sur une base ajustée, Transat dit avoir perdu 0,28 $ par action au cours de son plus récent trimestre, comparativement à une perte ajustée de 0,93 $ par action au cours du même trimestre l'an dernier.
