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La plupart des Américains estiment que la paralysie budgétaire est un problème majeur

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9183750284ddc6251ab3608e9543df3dacdcd6e74f959134600d5efbdc2470fb.jpg Des voyageurs font la queue pour le contrôle à l'aéroport international Louis Armstrong de La Nouvelle-Orléans à Kenner, en Louisiane, le mercredi 15 octobre 2025. (Gerald Herbert | Associated Press)

Alors que la paralysie du gouvernement américain s'éternise, un nouveau sondage du Centre de recherche sur les affaires publiques Associated Press-NORC (AP-NORC) révèle que la plupart des Américains la considèrent comme un problème majeur, et que tous les principaux acteurs sont tenus responsables de la situation.

Selon ce même sondage, environ six Américains sur dix estiment que le président Donald Trump et les républicains au Congrès ont une «très grande» ou une «grande» responsabilité dans la paralysie budgétaire, tandis que 54 % sont du même avis concernant les démocrates au Congrès.

Le sondage, réalisé au moment où la paralysie du gouvernement entrait dans sa troisième semaine, intervient alors que les dirigeants avertissent qu'elle pourrait bientôt devenir la plus longue de l'histoire.

Les démocrates réclament une prolongation des crédits d'impôt qui ont permis à des millions de personnes de se payer une assurance maladie depuis la pandémie de coronavirus, tandis que les républicains refusent de négocier tant que le Congrès n'aura pas adopté un projet de loi de financement pour la réouverture du gouvernement.

L'enjeu est particulièrement important pour les démocrates, désormais hors du pouvoir et en quête d'un combat unificateur auquel se rallier avant les élections cruciales de mi-mandat de 2026.

 

Une part légèrement plus importante de la frustration de l'opinion publique semble viser le parti au pouvoir. Le sondage montre qu'environ la moitié des Américains attribuent une «grande» responsabilité à Donald Trump dans la paralysie du gouvernement, soit la plus grande part de responsabilité avancée par le sondage.

Sophia Cole, une mère républicaine de 38 ans originaire de Saint-Louis, attribue la responsabilité de la paralysie à M. Trump et au Congrès à parts égales. Mme Cole, qui se décrit comme une partisane de Donald Trump, a déclaré que les deux camps «devraient pouvoir s'entendre» sur un compromis, mais estime qu'il incombe en dernier ressort au président républicain de négocier un accord.

Les effets de la paralysie commencent à se faire sentir dans tout le pays. Des vols ont été retardés et des centaines de milliers d'employés fédéraux en chômage partiel ou travaillant sans paie commencent à manquer d'argent.

Le sondage révèle que 54 % des adultes américains qualifient la paralysie de «problème majeur», tandis que seuls 11 % trouvent que ce n'est «pas un problème du tout».

Le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a déclaré cette semaine que le pays se dirigeait vers l'une des plus longues paralysies de l'histoire américaine. La dernière, sous le premier mandat de Trump, avait duré 35 jours, un record, et avait suscité un sentiment public similaire.

La Maison-Blanche a averti que l'impact de la paralysie pourrait être plus grave cette fois-ci. Alors qu'environ 2 millions de militaires ont été payés à temps cette semaine, l'administration a utilisé les fonctionnaires fédéraux comme levier et, le week-end dernier, elle a commencé à mettre à exécution ses menaces de licenciement. Mais mercredi, un juge fédéral californien a temporairement bloqué les licenciements, affirmant qu'ils semblaient motivés par des raisons politiques et qu'ils étaient effectués sans grande réflexion.

Plus de soutien que d'opposition à la prolongation des subventions aux soins de santé

Au cœur de cette paralysie se trouve l'impasse concernant les crédits d'impôt fédéraux pour les personnes souscrivant à une assurance maladie via le marché de la Loi sur la protection des patients et les soins abordables (ACA). Les démocrates souhaitent la prolongation de ces crédits, tandis que les républicains affirment qu'ils n'aborderont la question qu'une fois l'administration publique rouverte.

Le sondage montre qu'environ quatre adultes américains sur dix sont favorables à la prolongation des crédits d'impôt, tandis qu'environ un sur dix s'y oppose catégoriquement. Une part importante (42%) n'a pas d'opinion, ce qui suggère que de nombreux Américains ne suivent pas de près le conflit principal à l'origine de la paralysie.

Les démocrates affirment que le maintien des prix de l'assurance maladie est au cœur de leur combat et que les prix grimperont en flèche si le Congrès ne fait rien.

Le sondage suggère que la santé pourrait être un enjeu important pour les démocrates à l'avenir. Il révèle que 38 % des Américains font confiance aux démocrates pour une meilleure gestion de la santé, tandis que seuls 25 % font davantage confiance aux républicains.

Aucun parti ne constate de hausse significative de popularité

Les deux partis ont présenté la paralysie du gouvernement comme un prélude aux élections de mi-mandat de 2026, les démocrates cherchant à renverser la Chambre. Jusqu'à présent, cependant, cela ne semble pas avoir significativement modifié l'opinion sur un parti ou l'autre.

Environ trois adultes américains sur dix ont une opinion «assez» ou «très» favorable du Parti démocrate, conformément à un sondage AP-NORC de septembre. Quatre sur dix ont une opinion «assez» ou «très» favorable du Parti républicain, comme le mois dernier.

La confiance dans le Congrès, quant à elle, reste extrêmement faible. Seuls environ 4 % des Américains déclarent avoir «une grande» confiance dans la manière dont il est géré, tandis que 43 % n'ont «qu'une certaine» confiance et environ la moitié n'en ont «quasiment» aucune.