Les agents de bord d'Air Canada et Air Canada Rouge ont rejeté à 99,1 % l'entente de principe avec l'employeur, samedi. Cette décision n'aura cependant pas d'influence sur les vols, puisqu'aucune grève ni lock-out ne pourra avoir lieu.
Le taux de participation au vote s'est élevé à 99,4 %, rapporte le Syndicat de la fonction publique (SCFP), qui représente les agents de bord.
La question des salaires reste le principal point d'achoppement dans les négociations.
Selon le syndicat, même avec l'augmentation de salaire proposée par le transporteur aérien, «les agent(e)s de bord d’Air Canada toucheraient encore moins que le salaire minimum fédéral de 17,75 $ l’heure».
L'entente de principe prévoyait une augmentation salariale de 12 % cette année pour la plupart des agents de bord en début de carrière et de 8 % pour les membres plus expérimentés. Ces gains seraient suivis d'augmentations plus faibles les années suivantes.
«Il est inacceptable que des employé(e)s à temps plein d’une compagnie aérienne nationale et fleuron du pays gagnent moins que le salaire minimum et doivent recourir à des mesures de soutien au revenu», a souligné le syndicat dans un communiqué.
La question salariale va désormais se retrouver en médiation et pourrait être tranchée en arbitrage au besoin.
«Air Canada et le SCFP avaient envisagé cette éventualité et avaient convenu que, si l’entente de principe n’était pas ratifiée, la partie relative aux salaires serait soumise à une médiation et, si aucun accord n’était conclu à ce stade, à un arbitrage», a précisé l'entreprise dans un communiqué en réaction au résultat du vote.
Le transporteur aérien a par ailleurs mentionné que les parties avaient préalablement convenu qu'aucune interruption de travail ne pouvait avoir lieu.
Les vols continueront donc d'être assurés puisqu'il n'y aura ni grève ni lock-out.
«La période de négociations a été difficile pour toutes les parties prenantes d’Air Canada. Nous sommes profondément reconnaissants de la patience et de la confiance dont nos clients ont fait preuve tout au long de ce processus», a affirmé l'entreprise.
La plupart des autres clauses prises dans l'entente de principe feront toujours partie d'une nouvelle convention collective avec l'employeur.
Le syndicat a par ailleurs rappelé que l'intervention d'Ottawa dans les négociations «a eu un effet corrosif impossible à ignorer».
«Plutôt que de rester neutre, celui-ci a faussé l’équilibre du processus en offrant à Air Canada le levier lui permettant de limiter les augmentations salariales proposées aux agent(e)s de bord», a-t-il précisé.
Les activités de la compagnie aérienne avaient été perturbées le mois dernier lorsqu'une grève de trois jours avait été déclenchée. Elle avait pris fin le 19 août avec l'intervention d'un médiateur fédéral, mais avait tout de même bouleversé les plans de milliers de voyageurs.
Le vote des 10 000 membres syndiqués avait débuté le 27 août et se terminait samedi à 15 heures.
