Ce ne sont pas toutes les municipalités québécoises qui ont eu à déplorer un faible taux de participation aux élections de dimanche dernier.
Par exemple: Calixa-Lavallée.
Située en Montérégie, cette petite municipalité de paroisse de quelque 500 habitants a vu plus de 78 % des personnes inscrites venir aux urnes.
«La participation des citoyens a toujours été importante ici. Cette année, elle a été particulièrement remarquable, souligne la directrice générale de Calixa-Lavallée, Pénélope Larose. Comme notre municipalité n’est pas grande, les gens se connaissent tous. Ils s’intéressent à ce qui se passe et sont activement impliqués dans la vie communautaire.»
Ce fut aussi le cas à Lac-Édouard, en Mauricie. Là, le taux de participation a dépassé les 80%.
Les données publiées par le ministère des Affaires municipales indiquent que le taux de participation s’est élevé à 41,3 % dans l’ensemble de la province, une hausse de 2,6 points de pourcentage par rapport à 2021.
D’autres données provenant d’Élections Canada révèlent que plus d’une vingtaine de municipalités ont eu un taux de participation supérieur à 70 %.
Dans la plupart des cas, il s’agit de très petites municipalités comptant moins de 1000 habitants. Pour plusieurs, ce succès est attribuable aux liens serrés au sein des collectivités, aux efforts des candidats ou à la présence de plusieurs candidats dans des endroits où les dirigeants politiques sont souvent élus par acclamation.
Calixa-Lavallée est l’une de ces municipalités. Selon Mme Larose, c’étaient les «plus grosses élections des 20 dernières années». La mairie était en jeu, ainsi que six postes de conseillers. En 2021, tous les candidats avaient été élus par acclamation.
«On a constaté un véritable élan d’enthousiasme. Plusieurs opinions et différentes visions ont pu s’exprimer», ajoute la directrice générale de la municipalité.
Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, le taux de participation s’est élevé à 72,38 %. La présidente locale des élections, Isabelle Leduc, a attribué ce succès aux candidats eux-mêmes.
«Ils ont fait beaucoup de porte-à-porte au cours de la campagne. Ils ont téléphoné aux gens pour les encourager à voter, raconte-t-elle. Ils ont vraiment fait du bon boulot en étant très présents sur le terrain, comparativement aux élections précédentes ou à d’autres endroits.»
D’autres facteurs de ce succès, dit Mme Leduc: les efforts de l’administration municipale pour encourager les gens à voter, le désir du changement au sein de la population et la mise en place du vote itinérant, qui a pu accroître la participation parmi les personnes âgées.
Comme dans bien d’autres endroits, Desbiens a aussi profité de luttes vraiment compétitives, alors que la fois précédente, la plupart des élus étaient seuls dans la course.
«Ç’a vraiment été historique, lance Mme Leduc. Nous fêterons nos cent ans l’an prochain. Et nous avons eu droit à des élections historiques.»
Thierry Giasson, un professeur de sciences politiques à l’Université Laval, dit que plusieurs facteurs peuvent influencer le taux de participation, notamment la perception d’une concurrence réelle.
Les données provinciales indiquent que les taux de participations sont habituellement plus élevés dans les municipalités de moins de 2000 habitants à cause de la pression sociale, croit-il.
«Dans une petite municipalité, on connaît ses voisins. Tout le monde connaît tout le monde. Les responsables électoraux sont nos voisins, nos beaux-frères, nos belles-sœurs, notre père, notre mère. Bref, tout le monde sait qui va voter et qui ne va pas voter.»
Mais il arrive aussi que le taux de participation dans certaines petites municipalités soit peu important, sans doute à cause du grand nombre de propriétaires de résidence secondaire qui y habitent.
Parmi les cinq plus grandes villes de la province, seule Québec a réussi à dépasser un taux de participation de 50 %.
D’un autre côté, les électeurs de plusieurs petites municipalités n’ont pas eu la chance de voter. Plus de 4500 candidats, dont 564 maires, ont été élus par acclamation.
