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La moitié des Canadiens auraient «honte» d'avoir Poilievre comme premier ministre, selon un sondage

Malgré son retour à la Chambre des communes.

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Le chef conservateur Pierre Poilievre s'exprime lors d'une conférence de presse à Surrey, C.-B., le mercredi 20 août 2025. (La Presse canadienne)

Malgré une victoire décisive aux élections partielles de lundi, qui lui a redonné un siège à la Chambre des communes, le chef du Parti conservateur du Canada (PCC), Pierre Poilievre, ne parvient pas à séduire les Canadiens dans l'ensemble du pays.

Selon les nouveaux chiffres de l'institut Angus Reid, alors que 73 % des Canadiens considèrent M. Poilievre comme un «fervent critique du gouvernement» dans son rôle d'opposant officiel, 50 % déclarent qu'ils auraient «honte» de l'appeler premier ministre.

Ce texte est la traduction d'un article de CTV News.

52% des personnes interrogées ont également mentionné qu'elles pensaient qu'il n'était pas sincère. Selon l'institut de sondage, ces deux derniers chiffres ont augmenté depuis décembre 2023, soit un peu plus d'un an après l'arrivée de M. Poilievre à la tête du parti.

Le pourcentage de personnes ayant affirmé qu'elles auraient «honte» d'appeler Poilievre premier ministre a augmenté de 10 points de pourcentage depuis la fin de l'année 2023.

M. Poilievre est chef du PCC depuis septembre 2022, date à laquelle il a remporté la direction du parti grâce à une victoire retentissante au premier tour de scrutin face à Jean Charest. Ce leadership fera l'objet d'un vote de révision obligatoire à la fin du mois de janvier prochain.

Lors des élections générales d'avril, M. Poilievre a perdu sa circonscription de longue date de la région d'Ottawa au profit d'une recrue libérale. Mais si M. Poilievre a lui-même perdu son siège, le parti a gagné deux douzaines de circonscriptions dans tout le pays.

Dans la circonscription rurale de Battle River-Crowfoot, en Alberta, l'ancien député conservateur Damien Kurek s'est retiré pour donner à M. Poilievre la possibilité de se présenter pour le remplacer. Lundi, c'est ce qu'a fait M. Poilievre, en regagnant un siège à la Chambre des communes lors d'une élection partielle, avec plus de 80 % des voix, soit un peu moins que les 83 % obtenus par M. Kurek lors de l'élection d'avril.

En ce qui concerne les électeurs conservateurs, les chiffres d'Angus Reid montrent que 68 % d'entre eux soutiennent toujours M. Poilievre. Mais parmi les personnes qui envisageaient de voter pour les conservateurs en avril et qui ont finalement décidé de ne pas le faire le jour de l'élection, 54 % souhaitent que M. Poilievre perde l'examen de leadership de janvier et soit remplacé.

Dans ce même groupe - ceux qui ont envisagé de voter pour les conservateurs mais qui ont pris la décision à la dernière minute de ne pas le faire - 59 % ont déclaré que M. Poilievre ressemblait trop au président américain Donald Trump, 59 % estiment que la campagne était trop négative, et 70 % ont mentionné que le parti «n'a pas formulé de plan clair pour le pays».

Les électeurs conservateurs, quant à eux, ne semblent pas blâmer M. Poilievre pour la perte des élections. Selon Angus Reid, 39 % d'entre eux ont répondu que M. Trump était le principal responsable de la défaite, suivi par le premier ministre Mark Carney (22 %). Seuls 14 % des électeurs conservateurs considèrent que M. Poilievre est le principal responsable de la défaite.

Carney devance Poilievre

Les nouveaux chiffres de Nanos Research montrent également une baisse similaire du soutien à Poilievre.

Selon les nouvelles données de cette semaine, les libéraux ont 12 points d'avance sur les conservateurs, avec 44 % et 32 % respectivement. Cependant, M. Poilievre accuse un retard de 27 points sur M. Carney à la question sur le premier ministre préféré.

Ces chiffres contrastent fortement avec le début de l'année, lorsque les conservateurs devançaient les libéraux - sous la direction de l'ancien premier ministre Justin Trudeau - de plus de 20 points.

Selon M. Nanos, M. Poilievre devra agir rapidement pour combler l'écart entre son parti et les libéraux et, surtout, entre lui et M. Carney, la révision de la direction du parti en janvier étant une date cible possible pour voir une amélioration dans les sondages nationaux.

Avec des informations de Stephanie Ha de CTV News

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