La ministre canadienne des Affaires étrangères, Anita Anand, a appelé à la «désescalade», après qu'Israël eut attaqué vendredi des sites nucléaires et de missiles iraniens et que l'Iran eut menacé de «sévères sanctions» en représailles.
Selon l'armée israélienne, la frappe israélienne a impliqué plus de 200 avions et une centaine de cibles.
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L'Iran a confirmé la mort de trois de ses principaux chefs militaires et a lancé plus de 100 drones sur Israël en réponse, mais Israël a déclaré que les drones étaient interceptés hors de son espace aérien.
«Toute autre action risque de déclencher un conflit régional plus vaste, avec des conséquences dévastatrices, a soutenu Anita Anand dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. La désescalade doit être la priorité. Nous demandons à toutes les parties d’éviter tout geste qui pourrait déstabiliser davantage la région. La protection des civils doit demeurer primordiale.»
Les dirigeants israéliens ont décrit l'attaque comme une frappe préventive visant à déjouer une menace imminente en détruisant la capacité de l'Iran à fabriquer des armes nucléaires. L'Iran maintient que son programme nucléaire est exclusivement à des fins civiles.
Mme Anand a déclaré que le Canada «reste profondément préoccupé par la menace que représente le programme nucléaire et de missiles balistiques de l’Iran».
La ministre a aussi exhorté tous les Canadiens présents dans la région à faire preuve d'une «grande prudence» et à suivre les conseils des autorités locales.
À ce stade, le Canada n'a annoncé aucun changement au personnel de ses ambassades en Israël et dans la région. Le Canada a fermé son ambassade en Iran en 2012.
Les États-Unis ont évacué certaines personnes de leur ambassade en Irak avant qu'Israël n'attaque l'Iran.
Dennis Horak, dernier ambassadeur du Canada en Iran, a prévenu que, si Ottawa décidait d'évacuer les ambassades de la région, la première mesure serait d'ordonner le départ des personnes à charge et du personnel non essentiel.
«Des plans d'urgence concernant les plans d'évacuation et autres mesures similaires sont en place dans toutes les ambassades et ils seront examinés et pourraient être réexaminés», a indiqué M. Horak.
«Idéalement, notre ambassade en Israël souhaiterait faire sortir au moins les personnes à charge, mais là encore, la logistique pourrait s'avérer complexe», a ajouté l'ancien ambassadeur.
Comme l'espace aérien israélien est actuellement fermé, M. Horak a précisé que les Canadiens pourraient quitter le pays par la route en rejoignant la Jordanie.
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Le Canada se préparant à accueillir le G7 la semaine prochaine, Dennis Horak a estimé que le moment était «opportun» pour les dirigeants mondiaux de discuter du conflit au Moyen-Orient.
«La définition du succès est une tout autre histoire, a-t-il dit. Je pense donc que le moment est opportun.»
Ailleurs dans le monde
Les dirigeants étrangers ont, pour la plupart, appelé à la retenue et à la désescalade après les frappes revendiquées par Israël en Iran, tandis que le président américain Donald Trump a exhorté Téhéran à «conclure un accord» sur le nucléaire «avant qu'il ne reste plus rien».
ONU
Le secrétaire général Antonio Guterres a exhorté Israël et l'Iran à «faire preuve de la plus grande retenue».
États-Unis
Le président américain Donald Trump a exhorté Téhéran à «conclure un accord avant qu'il ne reste plus rien». «Il y a déjà eu énormément de morts et de destructions mais il est encore temps de faire que ce massacre, y compris de prochaines attaques planifiées encore plus brutales, cesse», a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.
Donald Trump et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont «convenu» de «l'importance de la diplomatie et du dialogue» dans la résolution du conflit entre Israël et l'Iran lors d'un entretien téléphonique vendredi soir, a par ailleurs annoncé Downing Street.
Russie
Le président russe Vladimir Poutine, qui s'est entretenu séparément au téléphone vendredi avec son homologue iranien Massoud Pezeshkian et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, «condamne» les frappes israéliennes et a proposé à M. Netanyahu de jouer «un rôle de médiateur» avec l'Iran pour éviter une nouvelle escalade des tensions.
«Les frappes militaires non provoquées contre un État membre souverain de l'ONU, ses citoyens, des villes pacifiques endormies et des installations nucléaires et énergétiques sont absolument inacceptables», a indiqué plus tôt le ministère russe des Affaires étrangères.
Arabie saoudite
Le ministère des Affaires étrangères d'Arabie Saoudite a exprimé «sa ferme condamnation et sa dénonciation des agressions israéliennes flagrantes» contre un «pays frère», «qui portent atteinte à sa souveraineté et à sa sécurité et constituent une violation flagrante des lois et des normes internationales».
Jordanie
La Jordanie, frontalière d'Israël, a annoncé qu'elle n'autoriserait aucune violation de son espace aérien dans le cadre d'un quelconque conflit. L'autorité nationale de l'aviation a annoncé la fermeture de son espace aérien et l'immobilisation de tous les avions par mesure de précaution.
Oman
Le sultanat, qui joue le rôle de médiateur entre les États-Unis et l'Iran dans leurs discussions sur le programme nucléaire de Téhéran, a qualifié l'attaque israélienne d'«escalade dangereuse», «qui menace d'exclure les solutions diplomatiques et de compromettre la sécurité et la stabilité de la région», selon l'agence de presse officielle.
Chine
La Chine s'est dite «très préoccupée par l'attaque israélienne contre l'Iran» et «profondément inquiète des graves conséquences que cette initiative pourrait entraîner». Elle «est opposée à toute violation de la souveraineté, de la sécurité et de l'intégrité territoriale de l'Iran», a souligné un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Inde
L'Inde «exhorte les deux camps à éviter toute escalade», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Randhir Jaiswal. «Des canaux existent pour le dialogue et la diplomatie, ils doivent être utilisés», a-t-il souligné.
Pakistan
Le ministère des Affaires étrangères a condamné «fermement» les frappes israéliennes et exprimé sa «solidarité» avec l'Iran, dans un communiqué.
Turquie
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a averti qu'Israël cherchait à entraîner le monde dans un «désastre» après ses frappes sur l'Iran, exhortant la communauté internationale à mettre fin au «banditisme» d'Israël. «Les attaques d'Israël contre notre voisin, l'Iran, sont une provocation évidente qui ne tient pas compte du droit international», a-t-il déclaré sur X.
La Turquie a exhorté Israël à «mettre fin immédiatement à ses actions agressives» qui «pourraient entraîner de nouveaux conflits», selon le ministère des Affaires étrangères.
Union européenne
La cheffe de la diplomatie de l'Union européenne, Kaja Kallas, assure que «ma diplomatie demeure la meilleure voie à suivre».
France
Le président français Emmanuel Macron a affirmé vendredi que Téhéran portait «une lourde responsabilité dans la déstabilisation de toute la région», tout en appelant à la «négociation» et «la reprise du dialogue», après les frappes lancées par Israël sur l'Iran.
Il a par ailleurs indiqué que la France, si elle est «en situation de le faire», participerait «aux opérations de protection et de défense» d'Israël en cas de «représailles» menées par l'Iran.
Un peu plus tôt, la France a appelé «toutes les parties à la retenue et à éviter toute escalade susceptible de compromettre la stabilité régionale», le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot jugeant «essentiel que toutes les voies diplomatiques soient mobilisées pour désamorcer les tensions».
Italie
Le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani a eu vendredi un entretien téléphonique avec son homologue iranien Abbas Araghchi, a indiqué son ministère, qu'il a appelé à «revenir au plus vite à la négociation».
Allemagne
Le chancelier allemand Friedrich Merz a appelé Israël et l'Iran à éviter «toute nouvelle escalade» propre à «destabiliser l'ensemble de la région», tout en soulignant «le droit d'Israël à se défendre».
Royaume-Uni
«Les informations sur ces frappes sont préoccupantes, et nous exhortons toutes les parties à faire un pas en arrière et à réduire d'urgence les tensions. L'escalade ne sert personne dans la région», a déclaré le Premier ministre Keir Starmer dans un communiqué.
Avec des informations de l'Agence France-Presse et de l'Associated Press.

