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La GRC demande plus de ressources pour lutter contre les ingérences étrangères

En mai dernier dans une note interne, la GRC affirmait que les menaces contre la sécurité nationale étaient en progression.

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5b484c865b2817669033f00265558f77d9f3ecc8c7689316a6e3e32d5b0805a6.jpg L'actuel commissaire de la GRC, Mike Duheme, arrive à une conférence de presse qui s'est déroulée le 14 octobre 2024 au quartier général de la force policière. LA PRESSE CANADIENNE/Justin Tang (LA PRESSE CANADIENNE/Justin Tang)

La GRC a mis en garde le ministère fédéral de la Sécurité publique contre le manque de ressources dans la lutte contre les ingérences étrangères.

Les agences de sécurité du pays subissent des pressions de diverses communautés du pays pour qu'elles en fassent davantage pour lutter contre la répression transnationale et l'ingérence de pays comme la Chine, la Russie, l'Iran ou l'Inde.

Dans le budget de 2023, un montant de 48,9 millions $ sur trois ans avait été accordé à la GRC afin de protéger les personnes au Canada contre le harcèlement et l’intimidation, d’accroître sa capacité d’enquête, de s'engager plus activement auprès des collectivités qui risquent davantage d’être ciblées;

Dans une synthèse rédigée en mai pour le nouveau ministre de la Sécurité publique, Gary Anandasangaree, la GRC affirmait que les menaces contre la sécurité nationale étaient en progression.

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La police fédérale prévenait le gouvernement que, sans un financement adéquat, elle devrait détourner des ressources pour faire face aux menaces les plus graves, nuisant à ses capacités de réagir aux autres risques.

En janvier, un rapport fédéral sur l'ingérence étrangère avait recommandé au gouvernement de «veiller à ce que la Gendarmerie royale du Canada dispose de ressources suffisantes pour enquêter sur les activités d’ingérence étrangère et les perturber».

La commission, présidée par la juge Marie-Josée Hogue, avait formulé plus de 50 recommandations afin d'améliorer l'état de préparation du fédéral, de favoriser la transparence, d'affermir l'intégrité du système électoral et lutter contre les menaces contre les différentes communautés installées au pays.

Elle souhaitait notamment que la GRC donne la priorité au recrutement, à la formation et à la rétention de son personnel pouvant s'occuper des ingérences étrangères. 

Le gouvernement de Mark Carney doit présenter le 4 novembre son premier budget.

La GRC a indiqué à La Presse Canadienne qu'elle avait besoin des ressources spécialisées afin de lutter efficacement contre l'ingérence étrangère dont la nature est «complexe et multidimentionnelle.

«La GRC doit être bien équipée pour respecter ce mandat, tout comme elle doit l'être contre les autres menaces à la sécurité nationale, comme la violence des extrémistes et les cybermenaces», a-t-elle déclaré. 

Elle observe que le gouvernement Carney avait promis l'embauche de 1000 personnes à la GRC lors de son discours du Trône.

 

«Cet investissement soulagerait la GRC des pressions existantes et l'aiderait à maintenir le rythme avec l'application des lois fédérales actuelles. Ces enjeux comprennent la sécurité nationale et transnationale, le crime organisé et les cyberattaques, mais ne s'y limitent pas. La GRC est entièrement engagée à combattre l'ingérence étrangère sur tous les plans. Elle y met les outils nécessaires pour y parvenir.»

La note de synthèse transmise par la GRC en mai soulignait que les institutions démocratiques pouvaient être la cible d'États hostiles qui désiraient l'élection de certains candidats, de faire valoir certains discours et d'obtenir de l'influence sur le processus législative.

«Des États hostiles ciblent les processus démocratiques et les acteurs de tous les ordres de gouvernement, les médias, les personnalités publiques et la société civile aussi, ajoutait-elle. Les États autocratiques veulent saper la confiance envers la démocratie en soi.

Jim Bronskill

Jim Bronskill

Journaliste