L'auteur présumé d'une vaste opération de fraudes grands-parents a été arrêté au Québec et pourrait être extradé vers les États-Unis pour y être inculpé.
Gareth West, 38 ans, fait partie des 25 Canadiens inculpés par les autorités américaines qui affirment que l'accusé a fraudé plusieurs personnes âgées dans le Vermont et dans 40 autres États.
Ce texte est une traduction d’un article de CTV News.
Sur les médias sociaux, Gareth West se présente comme un riche investisseur immobilier montréalais, mais si les allégations sont fondées, une grande partie de son argent provenait en réalité d'un stratagème élaboré visant à escroquer plus de 21 millions de dollars américains.
Lorsque les autorités américaines ont annoncé les accusations en mars, West était l'une des deux personnes toujours en fuite. La GRC a confirmé à CTV News qu'il avait été arrêté vendredi dernier à Saint-Colomban, au Québec, à environ 65 kilomètres au nord de Montréal, dans la région des Laurentides, et qu'il n'avait pas résisté à son arrestation. Il a comparu en cour samedi et de nouveau lundi. Gareth West et quatre autres suspects sont également accusés d'avoir conspiré en vue de commettre un blanchiment d'argent.

Il est actuellement détenu au centre de détention de Rivière-des-Prairies dans l'attente d'une demande d'extradition vers les États-Unis émanant du Department of Homeland Security.
Selon l'acte d'accusation, les coaccusés travaillaient dans des centres d'appels situés à Pointe-Claire, dans l'ouest de l'île de Montréal, et à Vaudreuil-Dorion, à l'ouest du centre-ville de Montréal. Ils ont été perquisitionnés par la Sûreté du Québec le 4 juin 2024.
Certains des accusés se faisaient passer pour des parents ayant des problèmes juridiques urgents et ayant besoin d'une caution rapide de la part de leurs victimes. D'autres se faisaient passer pour de faux avocats qui disaient aux victimes âgées qu'il existait une «ordonnance de silence» les empêchant de parler à qui que ce soit de la situation d'urgence.
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West, qui se fait également appeler «Buddy» et «Muscles», et ses associés «ont dirigé une entreprise criminelle transnationale dans le seul but de frauder des centaines de retraités de leurs économies en jouant sur leurs émotions et en leur faisant croire que leurs proches étaient en danger», selon Thomas Demeo, agent spécial responsable de l'enquête criminelle de l'Internal Revenue Service (IRS-CI) au bureau de Boston.
Gareth West et quatre autres coaccusés sont également accusés d'avoir conspiré en vue de commettre un blanchiment d'argent. S'il est reconnu coupable, il risque jusqu'à 40 ans de prison.
La vaste opération de fraude grands-parents s'est déroulée entre l'été 2021 et juin 2024 et aurait permis de voler des millions de dollars par an. L'argent était ensuite transféré et converti en dollars canadiens «pour être utilisé au Canada».
Selon Jeff Horncastle, expert en fraude et porte-parole du Centre antifraude du Canada (CAFC), les fraudes grands-parents coûtent à elles seules 3,3 millions de dollars par an aux Canadiens. Selon lui, il ne s'agit là que de la partie émergée de l'iceberg, car le CAFC estime que seuls 5 à 10 % des fraudes sont signalées.
«Nous discutons des fraudes, en général, en disant qu'elles viennent de l'étranger pour la plupart. Mais cette affaire prouve que ce n'est pas toujours le cas», a-t-il déclaré. Il souligne également l'importance de signaler les cas aux autorités policières locales et au Centre antifraude du Canada.
Gareth West doit revenir devant le tribunal le 17 juillet.



