Début du contenu principal.
La ministre des Relations internationales, Martine Biron, passe de la parole aux actes. Dès le mois prochain, la gestion des cartes de crédit des représentations à l'étranger sera rapatriée à Québec.
Sa sous-ministre adjointe, services à la gestion, au réseau et à la performance, Karine Savoie, a fait parvenir une communication officielle aux chefs de poste du Québec à l'étranger en fin de journée jeudi.
Elle y écrit: «La gestion des cartes de crédit sera dorénavant centralisée à Québec. (...) Cette gestion des paiements (Visa et Mastercard) se fera directement par la Direction de la coordination administrative-Réseau, et ce, pour l'ensemble des représentations.»
Mme Biron a été plongée dans l'embarras cette semaine lorsqu'on a appris que les représentations du Québec aux États-Unis avaient cumulé l'an dernier près de 11 000 $ en frais de retard sur leurs cartes de crédit.
À la délégation de Chicago, les frais d'intérêt ont atteint 6602 $, a révélé le député libéral André Albert Morin lors de l'étude des crédits budgétaires du ministère des Relations internationales, mercredi.
Encore récemment, en février, la délégation de New York payait 977 $ en frais de retard.
«Les Québécois n’ont pas à payer ces frais-là», s'est indigné M. Morin. «Vous avez raison, M. le député de l'Acadie. Les fonds publics, c’est important (...) qu'ils soient bien dépensés», lui avait répondu la ministre.
Jeudi matin, Mme Biron s'est présentée devant les journalistes furieuse. «C'est inacceptable!», a-t-elle déclaré.
«Il y a des millions de Québécois qui paient leurs cartes de crédit. Alors, je ne comprends pas pourquoi les chefs de poste ne sont pas capables. (...) Il n'y a rien de plus simple que de payer sa carte de crédit», a-t-elle pesté.
La ministre s'est même dite prête à retirer les cartes de crédit aux représentations du Québec à l'étranger.
«Je me dis que si c'est si compliqué que ça, ils vont payer avec leurs cartes de crédit personnelles, puis ils se feront rembourser leurs frais, puis ils paieront les intérêts», a-t-elle lancé.
Vendredi, M. Morin s'est félicité d'avoir «mis en lumière la mauvaise gestion des cartes de crédit dans les délégations du Québec».
Mais il s'est questionné sur la pertinence de «tout centraliser à Québec». «En procédant ainsi, la ministre risque d'alourdir l'appareil administratif, sans garantir un meilleur résultat», a-t-il déclaré à La Presse Canadienne.
«Une directive claire pour encadrer les paiements aurait suffi, d'après lui. Nous resterons très attentifs à la suite du dossier», a-t-il ajouté.