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«Une augmentation de cette nature indique vraiment qu'il y a une attaque ciblée spécifique dans ce secteur.»
Propulsées par le vol d’identité et les demandes de crédit falsifiées, les fraudes dans le secteur de l’automobile ont augmenté de 54 % au deuxième trimestre par rapport à l'année dernière, selon un rapport d'Equifax Canada.
«Une augmentation de cette nature indique vraiment qu'il y a une attaque ciblée spécifique dans ce secteur», a souligné Carl Davies, chef de la prévention de la fraude et du vol d’identité chez Equifax Canada, lors d'une entrevue.
La plus forte hausse des taux de fraude dans le secteur automobile a eu lieu en Ontario, où ils ont doublé depuis l'année dernière, selon le rapport publié mardi.
La hausse des prix des véhicules au cours des dernières années a fait de l'industrie une cible de fraude, a indiqué M. Davies, tandis que, selon lui, les recours contre les criminels restent limités.
«Lorsque vous combinez ces deux facteurs, je pense que cela a conduit une grande partie de l'activité frauduleuse dans le secteur automobile cette fois-ci», a-t-il affirmé.
Mais tous les fraudeurs ne sont pas des groupes criminels organisés, a relevé M. Davies.
La fraude de première partie, où l’emprunteur utilise sciemment ses renseignements personnels pour commettre un acte frauduleux, par exemple en mentant sur le montant de ses revenus, demeure le type de fausse déclaration le plus répandu dans le secteur de l’automobile.
Environ 60 % des fraudes dans le secteur automobile sont liées à des consommateurs qui présentent de manière inexacte leur situation financière, a indiqué M. Davies. Bien que ce chiffre soit à peu près comparable à celui de l'année dernière, il demeure une préoccupation pour les prêteurs.
M. Davies estime que le coût élevé de la vie, qui a mis à rude épreuve le budget de nombreux ménages canadiens, pourrait également expliquer la hausse des taux de fraude.
«S'ils ont absolument besoin de la voiture (...), je pense qu'ils feront tout ce qui est nécessaire», a-t-il soutenu.
La fraude de première partie est plus élevée chez les jeunes Canadiens parce qu'ils pensent que les mensonges ne leur feront pas de mal, mais fournir de fausses informations peut entraîner de graves sanctions à long terme comme des refus de prêt, une cote de crédit endommagée et des ramifications juridiques, a souligné M. Davies.
Il croit que la fraude de première partie continuera d'être une tendance alors que les gens sont aux prises avec la crise économique et le chômage élevé.
La proportion de vols d'identité dans les demandes de crédit a continué de croître, selon le rapport, avec 48,3 % de toutes les demandes frauduleuses signalées comme des vols d'identité au deuxième trimestre, en hausse par rapport à 42,9 % au cours de la même période l'année dernière.
Bien que les prêteurs soient les plus touchés par la fraude, M. Davies a déclaré que celle-ci affecte tout le monde à long terme.
«Le prêteur doit malheureusement récupérer ce coût quelque part et, en fin de compte, cela se traduit par des coûts plus élevés pour tout le monde», a-t-il fait valoir.
Equifax a appelé les entreprises et les consommateurs à la prudence et à la vigilance.
Les entreprises devraient utiliser des outils de protection contre le vol d'identité pour détecter la fraude à un stade précoce, suggère le rapport. Cela comprend la vérification des identités, le recoupement des documents financiers et la tenue à jour des tendances régionales en matière de fraude.
«Si quelque chose se présente et que cela semble trop beau pour être vrai, faites confiance à votre instinct», a déclaré M. Davies.