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«La FMOQ aurait souhaité que François Legault joue pleinement son rôle de premier ministre.»
La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) a dit suspendre le boycottage de l’enseignement aux étudiants en médecine, jeudi matin.
Cette décision survient le lendemain que le premier François Legault a annoncé son intention de déposer un projet de loi spéciale vendredi pour briser l'impasse dans les négociations avec les médecins. Néanmoins, dans une réaction écrite, la FMOQ a dit plutôt répondre à l'appel du chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Pablo Rodriguez, et être «très déçue» de la promptitude du gouvernement d'invoquer une loi spéciale.
«La FMOQ aurait souhaité que M. François Legault joue pleinement son rôle de premier ministre, en s’impliquant personnellement dans les discussions afin de favoriser une entente ou de mandater un arbitre indépendant.»
Dans une publication sur les réseaux sociaux jeudi matin, Pablo Rodriguez avait appelé les médecins à interrompre leurs moyens de pression et à retourner s'asseoir à la table de négociations. «François Legault ne doit pas déposer sa loi spéciale. La meilleure entente, c’est une entente négociée pour le bien de tous les Québécois», a plaidé le chef du PLQ.
S'ils ont entendu la demande de M. Rodriguez, les médecins omnipraticiens déplorent toutefois que le gouvernement n'a pas attendu leur réponse à son offre finale, pour laquelle la date butoir avait été fixée à 9h jeudi matin.
Déclaration: La FMOQ accepte de cesser le boycottage de l’enseignement aux étudiants en médecine demandé par le PLQ, mais est très déçue de l’attitude du gouvernement. Détails : https://t.co/t380ZTuhE6 pic.twitter.com/fkHy52gAjs
— Médecins de famille (@FMOQ) October 23, 2025
«Si le gouvernement du Québec refuse de reprendre les négociations, la FMOQ appliquera la procédure prévue à ses règlements : la présentation de la dernière offre aux membres et la tenue d’un vote sur cette proposition», prévient la fédération, qui assure vouloir poursuivre ses négociations «intensives» avec Québec «dans l’objectif d’en arriver à une entente juste et durable, au bénéfice des patients comme des médecins de famille».
Une loi spéciale risque de démobiliser les médecins, qui pourraient être nombreux à claquer la porte, ce qui aurait des conséquences sur les patients, prévient l'opposition libérale.
En point de presse à l'Assemblée nationale jeudi matin, le porte-parole libéral en santé, Marc Tanguay, a plaidé qu'en prônant la ligne dure, le gouvernement ne fera qu'aggraver la situation dans le réseau de la santé.
Une entente négociée entre Québec et les fédérations de médecins reste l'avenue à privilégier, ont également réagi les porte-paroles en santé de Québec solidaire et du Parti québécois, Vincent Marissal et Joël Arseneau.
Dans une vidéo diffusée mercredi soir, François Legault avait lancé un ultimatum aux médecins.
«Si on n'arrive pas à s'entendre d'ici vendredi matin, on va déposer un projet de loi pour changer leur mode de rémunération et pour mettre fin aux moyens de pression», a déclaré le premier ministre.
«On ne fait pas ça contre les médecins, on fait ça pour les Québécois», a souligné M. Legault, qui s'adressait à la population dans le cadre d'un «appel à la nation» pour faire le point sur l'impasse qui «persiste» entre le gouvernement et les médecins.
Plus tôt mercredi, le gouvernement avait déposé une quatrième offre qui a été refusée le jour même par la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), tandis que la Fédération des médecins omnipraticiens (FMOQ) a fait part de son insatisfaction envers cette proposition.
«On a reçu ce matin une proposition qui est une déclaration de guerre, qui est un ultimatum (...), on est en face d'un affront», a affirmé le négociateur de la FMSQ, Lucien Bouchard, en conférence de presse à Montréal au côté du président de la fédération, Vincent Oliva.
La FMSQ n'a pas digéré que cette offre soit «finale», et de son côté, la FMOQ a aussi fait savoir par une déclaration sur les réseaux sociaux que cette offre «finale et non négociable» ne témoignait pas d'une «réelle volonté de relancer les négociations et de trouver des solutions concertées».
Québec faisait pourtant valoir que son offre répondait aux revendications des médecins et ajoutait au moins 800 millions $ supplémentaires sur la table sur quatre ans, dans l'espoir de conclure les négociations une fois pour toutes.
L'enjeu du mode de rémunération est au centre des négociations, le gouvernement souhaitant adopter le projet de loi 106, qui lierait 15 % de la rémunération des médecins à l'atteinte d'indicateurs de performance.
Avec de l'information de La Presse canadienne.