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La famille royale de Suède signe un partenariat stratégique avec le Canada

Il s'agit de leur première visite au Canada depuis 2006.

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Le premier ministre Mark Carney et le roi de Suède, Carl XVI Gustaf, et la reine Silvia arrivent à une cérémonie de bienvenue, sur la colline du Parlement, à Ottawa, le mardi 18 novembre 2025. Le premier ministre Mark Carney et le roi de Suède, Carl XVI Gustaf, et la reine Silvia arrivent à une cérémonie de bienvenue, sur la colline du Parlement, à Ottawa, le mardi 18 novembre 2025. (Patrick Doyle/La Presse canadienne)

Le roi Carl XVI Gustaf et la reine Silvia de Suède sont arrivés à Ottawa mardi matin, accueillis à Rideau Hall par une petite foule de spectateurs agitant des drapeaux suédois.

Le juge en chef Richard Wagner et la ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, faisaient partie de la délégation canadienne venue accueillir le couple royal, qui effectue une visite d'État de trois jours comprenant des étapes dans la capitale nationale et à Montréal.

M. Wagner remplaçait la gouverneure générale Mary Simon, qui se remet d'une maladie. Il devait accueillir le couple royal lors d'un repas officiel à Rideau Hall mardi soir.

«Nos nations partagent un partenariat étroit et amical fondé sur des valeurs communes et le respect mutuel», a déclaré le roi dans un bref discours prononcé devant Rideau Hall.

Il a souligné que le Canada avait été le premier pays à ratifier la demande d'adhésion de la Suède à l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN).

La Suède est devenue le nouveau membre de l'alliance au début de l'année dernière, rompant ainsi avec sa neutralité de longue date en réponse à l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie. Depuis lors, la Suède a renforcé les effectifs d'une brigade dirigée par le Canada sur le flanc est de l'OTAN en Lettonie.

«En tant que nations arctiques, nous partageons un rôle essentiel dans la résolution des défis mondiaux dans la région et dans le maintien de sa sécurité», a déclaré Carl XVI Gustaf.

Le premier ministre Mark Carney a rencontré le roi et la reine dans son bureau mardi après-midi, où il a déclaré que les deux pays signaient un partenariat stratégique «qui s'étend de la défense au commerce, en passant par l'environnement et bien d'autres domaines».

Un communiqué de presse du cabinet du premier ministre indique que l'accord permettra de mettre en relation les industries et les travailleurs canadiens et suédois dans des secteurs tels que l'énergie propre, les minéraux essentiels, la fabrication, la défense, la sylviculture, la recherche et les sciences de la vie.

«Ce nouveau partenariat contribuera à offrir des emplois bien rémunérés et à renforcer les chaînes d’approvisionnement dans les deux économies grâce à une coopération en matière de recherche, à un meilleur échange d’informations, au perfectionnement des compétences et plus encore, peut-on lire dans le communiqué. Il renforcera également la sécurité collective de l’Arctique et de la région euro-atlantique, une priorité pour les deux pays en tant qu’Alliés de l’OTAN.»

Dans une déclaration commune, M. Carney et le premier ministre suédois, Ulf Kristersson, ont indiqué que les deux pays entretenaient des relations étroites fondées sur des valeurs et des intérêts communs.

La déclaration précise que ce partenariat s'inscrit dans le prolongement d'autres accords conclus entre le Canada et l'Union européenne. 

Le roi et la reine ont assisté à un dîner d'État dans la salle de bal de Rideau Hall mardi soir.

Dans un discours, M. Wagner a déclaré que les deux pays comptent non seulement des joueurs de hockey «exceptionnels», mais partagent également des valeurs communes et ont œuvré au renforcement de la collaboration et de la sécurité internationales.

«La Suède et le Canada partagent la vision d'un monde plus inclusif et durable», a affirmé M. Wagner.

Le roi a également pris la parole lors de cet événement, soulignant que le Canada et la Suède ont beaucoup en commun et sont attachés à la démocratie, aux droits de la personne et au libre-échange.

Le roi a également déclaré qu'en tant que nations arctiques, les deux pays jouent un rôle essentiel pour relever les défis complexes de la région et y maintenir la sécurité et la paix.

Des avions suédois assemblés au Canada?

Les principaux ministres du gouvernement suédois, dont la vice-première ministre, Ebba Busch, et le ministre de la Défense, Pal Jonson, ainsi que des représentants de dizaines d'entreprises suédoises ont accompagné le couple royal lors de son voyage au Canada.

«Je pense qu'en ces temps difficiles, il faut vraiment choisir ses amis avec soin, et c'est la raison pour laquelle la Suède choisit le Canada», a déclaré Mme Busch en se joignant à M. Carney et au couple royal pour la réunion.

Elle a ajouté que la Suède est un fabricant de sous-marins et d'avions de chasse, deux types d'équipements que le Canada prévoit d'acheter dans le cadre de l'augmentation de ses dépenses de défense afin d'atteindre son objectif de l'OTAN et d'accroître la capacité de son armée.

L'entreprise suédoise de défense Saab était finaliste pour le contrat de remplacement de la flotte d'avions de combat CF-18 du Canada, contrat qui a finalement été attribué au constructeur américain Lockheed Martin.

Le gouvernement fédéral s'est engagé à acheter 16 avions F-35A de Lockheed Martin sur un achat prévu de 88 appareils destinés à remplacer la flotte vieillissante de CF-18 Hornet du Canada.

Le gouvernement Carney a ordonné une révision de ce contrat en réponse à la guerre tarifaire avec les États-Unis. Il n'a pas précisé quand une décision serait prise.

Saab envisage de commencer à assembler ses avions de combat Gripen au Canada, la demande pour ces appareils étant en forte hausse.

L'entreprise suédoise est en pourparlers avec Bombardier et le gouvernement canadien en vue d'assembler éventuellement les avions au Canada, ce qui créerait des milliers d'emplois.

Les deux entreprises sont déjà partenaires dans le cadre du programme d'avions de surveillance et d'alerte précoce Global Eye, qui sont fabriqués au Canada et envoyés en Suède pour y être équipés de capteurs. Saab a récemment déclaré vouloir développer cette activité au Canada.

La ministre de l'Industrie, Mélanie Joly, a admis mardi que le gouvernement estimait ne pas avoir tiré suffisamment d'avantages industriels de l'accord avec Lockheed Martin et qu'il fallait créer davantage d'emplois au Canada. 

Elle a ajouté que Saab avait assuré au gouvernement que la production au Canada pourrait créer environ 10 000 emplois dans le pays.

— Avec des informations fournies par Kyle Duggan 

Sarah Ritchie

Sarah Ritchie

Journaliste