Début du contenu principal.
Bart De Wever a prêté serment tôt lundi.
La Belgique a un nouveau premier ministre dont l’objectif politique a longtemps été de s'en prendre à l'unité de la nation, de vider les structures de l’État et de donner toujours plus d’autonomie à la Flandre au détriment du reste du pays.
Bart De Wever a prêté serment tôt lundi, regardant droit vers le roi Philippe, le dernier monarque d’une maison royale qu'il a souvent eu en dégoût parce qu’elle symbolise le concept d’unité belge. Il a juré allégeance au roi.
C’est une autre indication que les temps changent, et que les demandes audacieuses d’indépendance flamande ont fait place à l’espoir d’un changement progressif et d’un nouvel équilibre entre la Flandre néerlandophone, avec 6,7 millions d’habitants, la Wallonie francophone, avec 3,7 millions, et cette Bruxelles multilingue de 1,2 million d'âmes.
Le premier ministre et les principaux ministres ont prêté serment en néerlandais et en français, tandis que plusieurs autres membres des deux côtés de la fracture linguistique sont restés fidèles à leur propre langue lors d’une courte cérémonie au Palais royal.
«On ne peut pas (…) participer à un gouvernement et attendre que le système soit remis en cause. Je n’ai jamais cru à cela», a-t-il déclaré au journal De Standaard. «L’autre option est de participer quand on le peut et d’obtenir des choses pour sa communauté, et c’est ce que nous avons fait.»
«Quand on ne participe pas, on repart certainement les mains vides», a-t-il ajouté.
Les questions linguistiques sont présentes au pays depuis le siècle dernier, alors que la nation dominée par la France a progressivement cédé la place à une scène politique équilibrée, la prouesse industrielle de la Wallonie déclinant pendant que la puissance économique flamande prenait de l'ampleur.
M. De Wever, du parti nationaliste flamand N-VA, succède à Alexander De Croo, qui est resté en poste en tant que ministre intérimaire depuis les élections de juin de l’année dernière. Le premier ministre De Wever a rejoint ses collègues dirigeants de l’Union européenne lors d’un sommet à Bruxelles plus tard lundi.
Dans un communiqué, la N-VA a promis que le gouvernement assainira le budget, mettra en œuvre une politique sociale équitable, récompensera le travail, mettra en œuvre la politique migratoire la plus stricte jamais vue, abolira la sortie du nucléaire et investira dans la sécurité.
Un sujet est immédiatement ressorti: la question d'un gouvernement paritaire. Alors que M. De Croo avait atteint une quasi-parité entre hommes et femmes, M. De Wever n’a que trois femmes dans son équipe.
M. De Wever a réuni un mélange éclectique de cinq partis pour sortir de l'impasse de sept mois dans les négociations de coalition. Le nationaliste flamand n'a eu la chance de réussir à former une coalition que parce que les socialistes du PS, l'ennemi politique de M. De Wever, ont perdu leur emprise sur la Wallonie, qui lui avait été acquise pendant des générations. Cela lui a permis de conclure un accord avec le parti MR.