Un important dispositif de sécurité a été déployé à Kisumu, ville de l'ouest du Kenya, avant la dernière inhumation publique du corps de l'ancien premier ministre Raila Odinga, samedi, après la mort de cinq personnes lors des deux dernières obsèques publiques.
Des militaires, des policiers et des équipes de surveillance aérienne étaient présents au stade de soccer où des milliers de personnes en deuil avaient passé la nuit à attendre la possibilité de voir le corps de Raila Odinga.
Une légère échauffourée a fait plusieurs blessés, mais aucun incident majeur n'a été signalé. Des dizaines de personnes en deuil se sont évanouies, submergées par l'émotion, la chaleur et les longues files d'attente pendant l'inhumation.
M. Odinga était une personnalité respectée et importante au Kenya et au-delà, un homme politique chevronné salué par de nombreuses personnes, dont l'ancien président américain Barack Obama, pour son combat pour la démocratie.
Le premier ministre Odinga est décédé mercredi en Inde à l'âge de 80 ans et devrait être inhumé dimanche dans sa maison rurale de Bondo, dans l'ouest du Kenya. Ses partisans, connus pour leur passion et leur résilience, se sont mobilisés par milliers depuis l'arrivée de sa dépouille dans le pays jeudi.
La police a tiré à balles réelles et a lancé des gaz lacrymogènes, tuant trois personnes dans un stade de soccer jeudi, après une confrontation lors de la première inhumation publique.
Vendredi, une bousculade a éclaté peu après le départ des dignitaires du lieu des funérailles nationales, faisant deux morts et 163 blessés.
La veuve de M. Odinga, Ida, avait appelé, lors de la cérémonie, les Kenyans à un deuil pacifique. Son frère, Oburu, a imploré les personnes en deuil à ne donner aucune raison à la police d'utiliser des gaz lacrymogènes ou la force.
«Raila ne devrait pas être aspergé de gaz lacrymogènes dans la mort. Il a été aspergé de gaz lacrymogènes suffisamment de son vivant. S'il vous plaît, ne créons pas une situation où il serait à nouveau aspergé de gaz lacrymogènes», a-t-il dit.
Raila Odinga s'est présenté à la présidence du Kenya à cinq reprises en trois décennies. Bien qu'il n'ait jamais réussi à devenir président, il est vénéré pour sa vie d'activisme qui a contribué à faire du Kenya une démocratie multipartite dynamique.
La dépouille de M. Odinga a été exposée au Parlement vendredi matin avant les funérailles, un honneur réservé uniquement au président et aux anciens présidents.
Le président William Ruto a fait l'éloge de lui, le qualifiant de patriote et d'homme d'État altruiste qui a contribué à stabiliser le Kenya.
M. Ruto a fait campagne pour M. Odinga en 2007, une élection contestée et entachée de violences. Les deux hommes étaient rivaux lors des élections suivantes, dont la plus récente en 2022.
Les deux dirigeants ont signé un accord cette année après des mois de manifestations antigouvernementales, qui ont vu la nomination de membres de partis d'opposition à des postes ministériels.