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L'ambassadeur des États-Unis, Mike Waltz, a déclaré que l'adoption de la résolution «redonne espoir à Haïti».
Le Conseil de sécurité de l'ONU a voté mardi l'autorisation de créer une force internationale beaucoup plus importante, forte de 5550 membres et dotée de pouvoirs accrus, afin de contribuer à enrayer l'escalade de la violence des gangs en Haïti.
La résolution, coparrainée par les États-Unis et le Panama, transformera l'actuelle force multinationale dirigée par le Kenya en une «Force de répression des gangs» dotée du pouvoir d'arrêter les membres présumés de gangs, pouvoir dont elle est actuellement dépourvue.
Le vote s'est soldé par 12 voix contre 0, la Russie, la Chine et le Pakistan s'étant abstenus.
L'ambassadeur des États-Unis, Mike Waltz, a déclaré que l'adoption de la résolution «redonne espoir à Haïti».
«C'est un espoir qui s'est rapidement estompé à mesure que les gangs terroristes ont étendu leur territoire, violé, pillé, assassiné et terrorisé la population haïtienne… (et) mis en péril l'existence même de l'État haïtien», a-t-il affirmé.
Les gangs ont gagné en puissance depuis l'assassinat du président Jovenel Moïse en 2021. Ils contrôlent désormais 90 % de la capitale, Port-au-Prince, et ont étendu leurs activités, notamment les pillages, les enlèvements, les agressions sexuelles et les viols, dans les zones rurales. Haïti n'a pas eu de président depuis cet assassinat.
L'ambassade des États-Unis à Port-au-Prince a déclaré que le message du Conseil de sécurité était clair: «L'ère de l'impunité pour ceux qui cherchent à déstabiliser Haïti est révolue».
L'ambassadeur du Panama auprès des Nations unies, Eloy Alfaro de Alba, a indiqué que les coauteurs étaient convaincus que «grâce à cette force, il sera possible de rétablir la sécurité nécessaire à la reconstruction politique et à la tenue d'élections», ainsi que de relancer l'économie et de créer des opportunités pour le peuple haïtien.
L'ambassadeur de la Chine auprès des Nations unies, Fu Cong, s'est toutefois montré très critique à l'égard de la résolution, qui, selon lui, «risque d'aggraver la situation déjà complexe et désastreuse d'Haïti».
Il a particulièrement critiqué les États-Unis, qui, selon lui, non seulement n'ont pas versé le financement promis à la force dirigée par le Kenya, mais doivent également 800 millions $ US au budget de maintien de la paix de l'ONU, tout en exigeant que d'autres pays partagent le fardeau financier de la nouvelle Force de répression des gangs.
L'ambassadeur de la Russie à l'ONU, Vassily Nebenzia, a déclaré que Moscou s'était abstenu, car le Conseil de sécurité «se retrouve une fois de plus plongé dans une aventure dangereuse et mal conçue». Les précédentes résolutions de l'ONU n'ont «pas produit de résultats durables, et nous avons toutes les raisons de croire que cette nouvelle mission, sous un titre encore plus prestigieux, subira le même sort», a-t-il fait valoir.
Les premiers Kenyans sont arrivés en Haïti en juin 2024, et la force était censée compter 2500 soldats, mais elle souffre d'un manque de financement et en compte actuellement moins de 1000.
La résolution de sept pages exprime sa gratitude au Kenya pour avoir dirigé la force multinationale, mais réaffirme les conclusions du secrétaire général António Guterres en février, selon lesquelles celle-ci n'a pas été en mesure de suivre le rythme de l'expansion spectaculaire des gangs et doit être renforcée. Le mandat de la force actuelle expire jeudi.
La résolution a été adoptée en vertu du Chapitre 7 de la Charte des Nations unies, ce qui signifie qu'elle peut être appliquée militairement. Elle autorise les États membres de l'ONU à mettre en place une Force de répression des gangs, en coopération avec le gouvernement haïtien, pour une période initiale de 12 mois.
La nouvelle force est autorisée à mener, indépendamment ou avec la police haïtienne, des «opérations ciblées de lutte contre les gangs, basées sur le renseignement, afin de neutraliser, d'isoler et de dissuader les gangs qui continuent de menacer la population civile, de violer les droits de la personne et de saper les institutions haïtiennes».
Elle est également autorisée à assurer la sécurité des infrastructures critiques, notamment l'aéroport, les ports, les écoles et les hôpitaux, en collaboration avec la police et les forces armées haïtiennes, ainsi qu'à soutenir les efforts haïtiens «de lutte contre le trafic illicite et le détournement d'armes et de matériel connexe».
La résolution stipule que la force sera composée de 5500 militaires et de 50 civils, rémunérés par des contributions volontaires. M. Waltz, l'envoyé américain, a exhorté les pays à fournir du personnel et des fonds. La résolution demande à António Guterres de créer un bureau des Nations unies pour fournir un soutien logistique et opérationnel à la nouvelle force.
Laurent Saint-Cyr, chef du Conseil présidentiel de transition d'Haïti, a salué le vote de mardi.
«Ce vote marque un tournant décisif dans la lutte contre les groupes criminels armés qui affligent nos familles, paralysent notre économie et menacent l'avenir de notre nation», a-t-il soutenu.