Un tribunal kényan a ordonné l’exhumation de fosses communes présumées à proximité du lieu du « massacre de Shakahola », où plus de 400 adeptes d’une secte apocalyptique étaient morts de faim en 2023, a indiqué le parquet mercredi.
Les enquêteurs soupçonnent que des victimes ont été « affamées et étouffées » en raison de « l’adoption et la promotion d’idéologies religieuses extrêmes », sans préciser clairement si les dépouilles sont liées au « massacre de Shakahola » ou à une autre secte.
Ces fosses communes présumées se trouveraient en périphérie de Malindi (Sud-Est), ville côtière kényane près de laquelle les restes de 448 personnes avaient été exhumés dans l’affaire mise au jour en 2023.
Dans ce que de nombreux médias kényans considèrent comme une nouvelle affaire, 11 suspects font l’objet d’une enquête pour « implication présumée dans le crime organisé, radicalisation, facilitation du terrorisme et meurtre », a indiqué le parquet sur X.
Selon une déclaration sous serment des enquêteurs kényans, « les enquêtes préliminaires suggèrent que les victimes pourraient avoir été affamées et étouffées en raison de l’adoption et de la promotion d’idéologies religieuses extrêmes », a-t-il poursuivi.
« Les survivants secourus dans la zone n’ont pas pu révéler où se trouvaient plusieurs enfants, ce qui laisse présager d’un acte criminel », a encore précisé le parquet.
Le tribunal de Malindi a donc « ordonné au médecin légiste en chef du gouvernement de procéder à l’exhumation afin de procéder à des autopsies, des tests ADN et des analyses toxicologiques pour déterminer les causes des décès ».
Le 14 avril 2023, informée par un proche d’une victime, la police était entrée dans la forêt de Shakahola, une vaste zone de « bush » de la côte kényane, où elle avait découvert quatre corps et plusieurs personnes quasi mortes de faim. Des fosses communes avaient ensuite été mises au jour.
Le pasteur autoproclamé Paul Nthenge Mackenzie est accusé d’avoir incité ses adeptes à jeûner jusqu’à la mort pour « rencontrer Jésus » avant la fin du monde prévue pour 2023. Il est toujours devant la justice, avec des dizaines d’autres accusés.
Après le massacre de Shakahola, le gouvernement kényan, critiqué pour avoir laissé la secte agir, s’était engagé à davantage contrôler les courants les plus extrêmes.
