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Kellogg n'exclut pas que Washington autorise Kyiv à frapper en profondeur en Russie

Ces déclarations s’inscrivent dans un changement de ton significatif de l’administration Trump vis-à-vis du conflit.

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L'envoyé spécial américain pour l'Ukraine et la Russie, Keith Kellogg, à droite, et le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'entretiennent lors de leur rencontre à Kyiv, en Ukraine, le 20 février 2025. (AP Photo)

Des frappes en profondeur de l’Ukraine contre la Russie avec des armes américaines ne sont pas à exclure, a affirmé dimanche l’émissaire américain pour l’Ukraine Keith Kellogg, sur la chaîne Fox News.

Interrogé pour savoir si le président Donald Trump avait autorisé l’Ukraine à utiliser des missiles longue portée contre la Russie, Keith Kellogg a répondu: «en lisant ce que (Donald Trump) a dit, ce que le vice-président (JD) Vance a dit et ce que le secrétaire d’État (Marco) Rubio a dit, la réponse est oui».

«Utilisez la capacité de frapper en profondeur. Il n’existe pas de sanctuaires», a affirmé M. Kellogg.

Interrogé sur la même chaîne, le vice-président JD Vance a indiqué que Washington envisageait aussi de vendre aux Européens des missiles Tomahawk à longue portée pour les livrer à l’Ukraine.

«Comme le président (Trump) l’a dit, nous y réfléchissons», a dit M. Vance, en précisant que Washington examinait «un certain nombre de demandes des Européens». Le président prendra «la décision finale» dans «l’intérêt supérieur des États-Unis», a-t-il ajouté. 

Moscou a de son côté minimisé lundi ces déclarations.

«Il n’y a pas de panacée capable de changer la situation sur le front pour le régime de Kyiv. Il n’y a pas d’arme magique. Que ce soit les Tomahawks ou d’autres missiles, ils ne peuvent rien changer», a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors d’un point de presse à Moscou.

Ces déclarations s’inscrivent dans le cadre d’un changement de ton significatif de l’administration Trump vis-à-vis du conflit depuis quelques jours.

La semaine dernière, Donald Trump avait jugé que Kyiv pourrait «regagner son territoire dans sa forme originelle et peut-être même aller plus loin», après avoir assuré pendant des mois que l’Ukraine devrait, au contraire, probablement céder des territoires.

Le vice-président américain JD Vance avait déclaré de son côté que Donald Trump était de plus en plus «impatient» vis-à-vis de Moscou, tandis que le secrétaire d’État Marco Rubio exhortait son homologue russe Sergueï Lavrov à arrêter la «tuerie» en Ukraine.

Après avoir privilégié le dialogue avec Vladimir Poutine et parfois rudoyé son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, Donald Trump a aussi récemment comparé la Russie à un «tigre de papier».

En février, il avait à l’inverse sèchement lancé à Volodymyr Zelensky, dans le bureau ovale, qu’il «n’avait pas les cartes en main» dans ce conflit déclenché en février 2022 par l’invasion russe.