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Lors de leur réunion, M. Trudeau a parlé des «progrès lents mais réels qui sont réalisés» en Haïti.
Justin Trudeau a exhorté les dirigeants mondiaux à se réunir pour élaborer un plan sérieux et immédiat pour répondre aux besoins humanitaires des Haïtiens alors que la nation caribéenne continue d'être assiégée par la violence des gangs, la faim et l'instabilité politique.
«Nous devons veiller à ce que tout le monde, en particulier la prochaine génération d'Haïtiens, se voie offrir un avenir meilleur et plus brillant», a dit M. Trudeau lors d'une réunion de haut niveau d'un groupe consultatif des Nations unies pour Haïti, lundi.
Le discours a suivi une réunion bilatérale entre M. Trudeau et le premier ministre par intérim du pays, Garry Conille.
M. Conille a pris ses fonctions plus tôt cette année après qu'Ariel Henry ait été contraint de quitter le pays en raison de la montée des troubles et de la violence des gangs criminels qui ont envahi une grande partie de la capitale d'Haïti.
Selon la vice-secrétaire générale de l'ONU, Amina Mohammed, les gangs sèment le chaos et facilitent la prise de contrôle des communautés vulnérables. Selon un rapport de l'ONU de juin, près de 580 000 personnes ont été déplacées de chez elles et le pays est confronté à de graves pénuries de nourriture, d'eau, d'abris et de soins médicaux.
Haïti a tenu ses dernières élections en 2016. Le pays a récemment fait ses premiers pas vers un nouveau scrutin, en créant un conseil électoral provisoire. Lors de la réunion de lundi avec M. Trudeau, M. Conille a déclaré qu'Haïti se préparait à des élections qui pourraient avoir lieu en 2026.
Dans la matinée, M. Trudeau a déclaré aux autres dirigeants mondiaux lors d'une réunion du Groupe consultatif ad hoc des Nations unies sur Haïti que «nous devons nous réunir» avec un plan sérieux pour répondre d'abord aux besoins humanitaires du pays et pour garantir un soutien à une transition politique. Il a appelé la communauté internationale à soutenir le gouvernement de transition, tout en avertissant que le statu quo ne pouvait pas continuer.
IM. Trudeau a réitéré les appels qu'il lance depuis deux ans pour que davantage de pays sanctionnent les élites politiques et commerciales d'Haïti qui ont aidé les gangs à semer l'anarchie dans le pays.
Il a également déclaré que les policiers kenyans doivent recevoir davantage de soutien pour mener un effort mondial visant à démanteler les gangs. Le Kenya dirige une mission internationale controversée en Haïti, mais que l'ONU juge nécessaire pour mettre fin à la violence et freiner le flux d'armes vers d'autres pays des Antilles.
Bien que le Canada soit étroitement impliqué dans la réponse aux crises humanitaires, sécuritaires et politiques en cours, il ne fournira pas de troupes sur le terrain, a déclaré la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly. Le Canada continuera à offrir un soutien financier, a-t-elle ajouté.
«Ce qui se passe en Haïti est clairement catastrophique, a dit Mme Joly. Nous voyons les chiffres et nous voyons trop d’enfants innocents, de femmes innocentes, d’hommes innocents confrontés à la famine et à de véritables problèmes de faim.»
Bob Rae, ambassadeur du Canada aux Nations unies, a déclaré que des progrès positifs avaient été réalisés récemment, mais que lors de sa visite en Haïti il y a quelques semaines, la situation était toujours choquante.
«C’est mauvais, c’est très mauvais», a affirmé M. Rae, qui a rejoint M. Trudeau lors des réunions de lundi.
Le premier ministre a également rencontré Malala Yousafzai, lauréate du prix Nobel de la paix, avant d'assister à un repas de travail organisé par le chancelier allemand, Olaf Scholz.
Plus tard lundi, M. Trudeau prendra part à une conversation sur un ton qui devrait être bien différent, alors qu'il sera l'invité de l'émission de fin de soirée américaine «The Late Show with Stephen Colbert», sur les ondes de CBS.
M. Trudeau est arrivé à New York dimanche. Il a prononcé un discours au «Sommet de l’avenir», disant aux dirigeants qu'ils avaient le choix de se mettre la tête dans le sable ou de s'unir pour affronter les défis mondiaux.
Le sommet a pour objectif de réformer l'ONU, de revigorer le multilatéralisme et de trouver des solutions aux nouveaux défis à un moment où l'organisation mondiale est critiquée pour sa gestion de questions telles que l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la guerre dans la bande de Gaza et la guerre civile au Soudan.
M. Trudeau a demandé aux dirigeants d'adopter le «Pacte pour l'avenir», un plan de 42 pages visant à répondre à un large éventail de défis mondiaux du XXIe siècle. Ce plan a été approuvé par l'Assemblée générale de l'ONU lors de l'ouverture du sommet de deux jours.
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Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a remercié les dirigeants et les diplomates d'avoir fait les premiers pas et d'avoir ouvert «la porte» vers un avenir meilleur.
Le pacte a été fortement contesté par la Russie, l'Arabie saoudite et d'autres pays qui s'opposent à certaines dispositions sur des questions telles que le changement climatique et la réforme des institutions financières internationales.
Son sort a été incertain jusqu'au dernier moment. Le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, a même avoué que M. Guterres avait préparé trois discours pour être prêt à toute éventualité.
M. Guterres avait averti la semaine dernière que «les défis internationaux évoluent plus vite que notre capacité à les résoudre». L'adoption du pacte a apporté un certain optimisme à un moment où l'instabilité géopolitique croissante dans le monde jette une ombre sur l'assemblée.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, doit participer mardi à une réunion spéciale du Conseil de sécurité de l'ONU. La Russie, qui dispose d'un siège permanent au Conseil de sécurité, a été vivement critiquée pour son agression en Ukraine, en violation de la Charte de l'ONU.
La ministre canadienne Joly prononcera plus tard la déclaration nationale du Canada à l'Assemblée générale de l'ONU. Le discours mettra l'accent sur «la détermination inébranlable du Canada à promouvoir la coopération multilatérale, les droits de la personne, la démocratie et l’état de droit», selon un communiqué de son cabinet.
«Au vu des nombreuses crises mondiales, nous avons besoin d’une ONU forte, efficace et moderne, assure la ministre Joly. Grâce à un dialogue constructif, à un apprentissage partagé et à une résolution collective des problèmes lors de la semaine de l’Assemblée générale de l'ONU de cette année, je suis convaincue que nous pouvons travailler ensemble de manière efficace pour aborder certaines des questions les plus critiques de notre époque.»
— Avec des informations de l'Associated Press