Un nouveau service pour soutenir les femmes ayant un problème de santé mentale et vivant en situation d'itinérance voit le jour à Montréal.
Après avoir lancé le programme de réaffiliation en itinérance, santé mentale (PRISM) en 2017 pour les hommes au Pavillon Macaulay, voilà que l'organisme Mission Bon Accueil — avec l'aide du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l'Île-de-Montréal — offre maintenant cette aide aux femmes.
Dans un communiqué publié lundi, il est précisé que l'implantation du PRISM «permettra un accès rapide à un milieu transitoire thérapeutique, un accompagnement clinique et psychosocial intensif, ainsi qu'un espace sécurisant et bienveillant pour les femmes de 18 ans et plus».
L'initiative de Mission Bon Accueil permet donc d'offrir huit chambres en hébergement 24 heures sur 24, sept jours sur 7, au 4755 rue Acorn à Montréal.
«Ce soutien vise à favoriser une transition vers un logement stable et un véritable cheminement de rétablissement pour cette clientèle vulnérable», ajoute-t-on.
«PRISM est un programme qui a fait ses preuves pour accompagner les personnes vivant avec des problèmes de santé mentale à retrouver une stabilité résidentielle en combinant les meilleurs soins psychiatriques avec l'expertise d'organismes communautaires», a mentionné Sam Watts, président-directeur général, Mission Bon Accueil.
Selon des données transmises par le ministère de la Santé et des Services sociaux, les avantages du programme PRISM sont confirmés par la recherche, qui montre qu'entre 63 % et 81 % des individus sont encore en logement un an après avoir terminé le programme. «Cette stabilité résidentielle s'accompagne également d'améliorations sur le plan de la qualité de vie», conclut-on.
Montréal subventionne des projets
La Ville de Montréal a récemment fait savoir qu'elle souhaitait investir près de 22,5 millions de dollars, sur trois ans, dans 42 projets proposés par 39 organismes communautaires visant à lutter contre l'itinérance dans la métropole. Le comité exécutif prévoit de les analyser le 20 août.
«Les actions que nous finançons contribueront à mieux accompagner les personnes vulnérables, à renforcer les efforts de cohabitation dans nos quartiers, et à appuyer les acteurs de première ligne», avait alors mentionnée la mairesse Valérie Plante.
Parmi les projets retenus, la Ville évaluera notamment le déploiement de navettes pour personnes en situation d'itinérance en 2026.
Nomination d'un top gun?
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, milite par ailleurs pour la nomination par le gouvernement du Québec d'un top gun pour gérer les dossiers en lien avec l'itinérance, notamment dans la métropole.
Le gouvernement Legault a souvent utilisé l'expression top gun pour désigner des gestionnaires chevronnés, notamment dans le secteur de la santé.
«Tous les paliers de gouvernement doivent se mobiliser pour s'attaquer aux causes profondes de cette crise humanitaire. La Ville est proactive, elle n'a jamais autant agi, et elle ne s'arrêtera pas», avait mentionné Mme Plante dans un communiqué.
En réponse à la mairesse Valérie Plante qui demande un «top gun» de l’itinérance lors du prochain remaniement ministériel, le ministre des Services sociaux, Lionel Carmant, accuse la Ville de Montréal de tarder à agir dans ce dossier.
Rappelons que le nombre de personnes en situation d'itinérance continue d'augmenter au Québec. Selon un recensement effectué pendant une seule nuit en 2024, on observe une hausse de 15% de l'itinérance hébergée depuis un an et demi. Et près de 42% des 9307 personnes sans-abri hébergées se retrouvent à Montréal.
Avec des informations d'Audrey Bonaque et Véronique Dubé, Noovo Info.

