Une femme noire a été détenue pendant plusieurs heures par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM)pour conduite avec facultés affaiblies alors qu'elle était en train de faire un accident vasculaire cérébral (AVC).
Neslyne Meus a perdu le contrôle de sa voiture et a percuté une barrière en ciment le 24 juillet dernier.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«J'ai dit que je n'avais jamais pris de drogue, mais ils m'ont arrêtée quand même. J'avais beaucoup de mal à parler, même à sortir de la voiture.»
Elle a été emmenée au poste de police où elle a passé près de quatre heures.
«Ils m'ont fait passer de nombreux tests, et évidemment, je ne pouvais pas coopérer à 100% parce que je penchais déjà vers la gauche», a-t-elle raconté, en raison de son état de santé.
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Mme Meus se souvient également que les agents ont menacé de porter d'autres accusations si elle ne coopérait pas, ce qui était difficile compte tenu de son état. On lui a demandé de passer un alcootest, mais elle n'a pas pu souffler assez fort pour que le test fonctionne.
Mme Meus est infirmière, tout comme sa fille Victoria, qui s'est montrée très émue en évoquant cette nuit-là.

«Je suis infirmière, donc connaître son diagnostic et les conséquences possibles m'a vraiment stressée», a confié sa fille Victoria lors de la conférence de presse.
Par l'intermédiaire du Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR), Mme Meus va porter plainte pour profilage racial contre les agents qui l'ont arrêtée.
«Nous espérons que le SVPM prendra cela comme un signal d'alarme», a indiqué Fo Niemi, directeur exécutif du CRARR. «Il faut améliorer la formation, la détection des urgences médicales et la manière d'éviter que les préjugés raciaux n'interfèrent avec la capacité à prodiguer les premiers secours.»
Mme Meus s'est rendue aux urgences dès sa sortie de garde à vue et dit avoir passé neuf jours à l'hôpital.
«Ce que je constate, c'est que lorsque les policiers voient une personne noire, qu'il s'agisse d'une femme ou d'un homme, ils ont davantage tendance à la fouiller pour trouver autre chose que la véritable raison pour laquelle ils l'ont interpellée», a-t-elle dit lors de la conférence de presse.
Elle a ajouté qu'elle s'estimait chanceuse d'être en vie, étant donné qu'elle a passé des heures dans un commissariat alors qu'elle aurait dû recevoir des soins pour un AVC.
Dans une déclaration à CTV News, le SPVM a indiqué ne pas commenter les interventions policières spécifiques, mais que toute personne ayant un problème pouvait déposer une plainte.
Un texte rédigé par Jack Richardson pou CTV News

