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Martinez Ferrada demande aux syndicats de la STM d'interrompre les moyens de pression

«L’impact sur les citoyens est actuellement insoutenable.»

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Martinez Ferrada demande aux syndicats de la STM d'interrompre les moyens de pression Martinez Ferrada demande aux syndicats de la STM d'interrompre les moyens de pression

La mairesse désignée de Montréal, Soraya Martinez Ferrada, a demandé mardi matin à la Société de transport de Montréal (STM) et aux syndicats dont les membres sont en grève de faire une trêve et d’accélérer les négociations. À ces derniers, elle demande d’interrompre leurs moyens de pression.

«L’impact sur les citoyens est actuellement insoutenable», a soutenu la mairesse élue.

«Les Montréalais ne peuvent plus tolérer une grève comme celle-là et l’impact que ça a sur leur vie. Ce que je demande [aux syndicats] aujourd’hui, c’est de faire une trêve sur les mesures [de pression]», a-t-elle poursuivi.

D'après Mme Martinez Ferrada, une pause dans les moyens de pression à la STM représenterait un geste de «bonne foi» de la part des syndicats et de leurs membres.

En cas de grève complète à la STM la fin de semaine prochaine, la mairesse désignée de Montréal a indiqué qu'elle allait se pencher pour offrir aux Montréalais un moyen de se «mobiliser» et de «trouver un plan B».

«Je n'ai pas de pouvoir autre que de demander aux syndicats de la bonne foi [dans leurs négociations]. Ils sont à la table, ils y sont retournés [...] Mon seul pouvoir est de faire appel aux syndicats, qui sont eux aussi des Montréalais», a-t-elle ajouté.

Le ministre du Travail veut mettre fin à la grève

La mairesse désignée Martinez Ferrada a d'ailleurs relevé qu'il était tout à l'avantage des syndicats de s'entendre avant une éventuelle loi spéciale adoptée à Québec, qualifiant cette possibilité «d'épée de Damoclès» planant au-dessus de leurs têtes. Elle a néanmoins ajouté que selon les échos qu'elle avait reçus, les discussions allaient bon train à la table de négociations.

Le ministre du Travail, Jean Boulet, va néanmoins déposer un projet de loi mercredi pour devancer l’entrée en vigueur d’une autre loi, celle qui permet de mettre fin à une grève lorsqu’elle affecte de «manière disproportionnée» la population.

L’information, d’abord rapportée par Le Journal de Québec, a été confirmée par La Presse Canadienne mardi matin. 

Le ministre Boulet a fait adopter en mai dernier la loi 14 «visant à considérer davantage les besoins de la population en cas de grève ou de lock­­-out». Toutefois, cette loi ne doit entrer en vigueur que le 30 novembre. 

Ainsi, pour accélérer l’entrée en vigueur de sa loi, le ministre compte faire adopter un autre projet de loi mercredi. Il doit toutefois avoir l’appui des trois partis d’oppositions pour que sa pièce législative soit adoptée de façon accélérée. 

Québec «attaque» les travailleurs, selon la CSN

Face à l'intention du ministre Boulet de devancer l'adoption de la loi 14, la CSN, qui représente les 2400 employés d'entretien de la STM, n'a pas tardé à répliquer. Selon le syndicat, il s'agit tout simplement d'une «attaque» contre les droits des travailleurs. Par voie de communiqué, on mentionne néanmoins une avancée dans les pourparlers entre les deux camps.

«Les rencontres de médiation des derniers jours ont permis de faire des avancées et les parties se rapprochent de plus en plus. Les discussions se poursuivent mardi dans l’objectif de convenir d’une entente. Le syndicat continue d’agir pour maintenir de bonnes conditions de travail pour les employé-es d’entretien, ce qui sera nécessaire pour bien entretenir les infrastructures vieillissantes de la STM», peut-on lire.

La CSN estime d'ailleurs que la loi 14 viendra bouleverser les relations entre les travailleurs et leurs employeurs à la faveur de ces derniers, qui n'auront désormais «aucun intérêt à négocier de bonne foi».

La présidente de la CSN, Caroline Senneville, souligne par ailleurs que le gouvernement aurait pu éviter cette grève en octroyant un financement «adéquat» au transport collectif.

Des moyens de pression «nécessaires»

Le président du Syndicat du transport de Montréal–CSN, Bruno Jeannotte, a aussi souligné que les moyens de pression de grévistes étaient nécessaires et qu'ils ont permis à ses membres de bénéficier de plus d'ouverture de la part de la STM.

«La grève dérange beaucoup de monde et nous en sommes conscients. Mais sans ce moyen de pression, nous n’aurions pas réussi à faire progresser la STM après plus de 120 rencontres de négociation au neutre. Il faut maintenant qu’elle fasse les compromis nécessaires pour qu’on ait une entente rapidement», estime-t-il.    

Les employés d'entretien ont amorcé, le soir du 31 octobre, une grève qui doit se poursuivre jusqu'au 28 novembre. Des services essentiels sont dispensés aux heures de pointe seulement.

Le syndicat qui représente les 4500 chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro, rattaché à la FTQ, a prévu deux autres journées de débrayage, les 15 et 16 novembre. Il veut n'offrir aucun service durant ces deux journées, un samedi et un dimanche.

Le Tribunal administratif du travail a tenu une audience à ce sujet, lundi, et il doit rendre sa décision sous peu. La Société de transport de Montréal demande que les services essentiels soient, là aussi, dispensés aux heures de pointe.

Avec de l'information de La Presse canadienne.