Début du contenu principal.
Cette demande a été approuvée par une «confirmation verbale et informelle» et au moins un membre du personnel politique de M. Singh pourra être aux côtés de celui-ci, a dit une source néo-démocrate.
Le premier ministre Justin Trudeau a acquiescé aux demandes du chef néo-démocrate Jagmeet Singh d’être accompagné pour consulter les informations sensibles consignées par le rapporteur spécial sur l’ingérence étrangère, David Johnston, dans une annexe confidentielle.
Le bureau de M. Trudeau l’a confirmé lundi, en fin de journée, à La Presse Canadienne. Dans une déclaration écrite, on fait d’abord allusion au fait que l’occasion de lire les informations ayant trait à la sécurité nationale découle d’une recommandation de M. Johnston et qu’une cote de sécurité venant avec l’obligation de secret à perpétuité est nécessaire.
«Tout le monde peut être d’accord avec l’évaluation de l’ancien gouverneur général selon laquelle tous les dirigeants doivent travailler à partir d’une compréhension commune des faits réels, peut-on lire. C’est pourquoi le premier ministre a écrit aux chefs de l’opposition pour leur proposer de faire le processus de sécurité afin qu’ils puissent examiner l’annexe confidentielle du rapport, et a accepté les demandes du NPD pour faciliter l’examen de M. Singh.»
Dans une lettre envoyée jeudi dernier à M. Trudeau, le chef du NPD a réclamé que deux membres de son équipe puissent obtenir la cote de sécurité dite «très secrète». Les chefs conservateur et bloquiste, Pierre Poilievre et Yves-François Blanchet, ont décliné l’offre parce qu’ils estiment que cela les réduirait au silence, refus que M. Singh dépeint comme des places vacantes.
«Je demanderais que ces deux places soient par conséquent accordées à des membres de mon équipe qui m’accompagneraient, et qui pourraient suivre le même processus de vérification de la sécurité et être liés par le même niveau de confidentialité», a-t-il écrit.
Cette demande a été approuvée par une «confirmation verbale et informelle» et au moins un membre du personnel politique de M. Singh pourra être aux côtés de celui-ci, a dit une source néo-démocrate qui n’était pas autorisée à parler publiquement de cette question.
Ce membre de l’équipe du chef du NPD a fait savoir que les détails faisaient encore l’objet de discussions avec les libéraux. Ainsi, il est possible qu’un ou deux conseillers politiques soient désignés pour accompagner M. Singh. Si un seul d’entre eux peut être envoyé, l’autre place reviendra à un membre du caucus parlementaire néo-démocrate.
M. Singh a aussi réclamé d’être informé, aux côtés de ces personnes, de l’impact de l’obligation de secret à perpétuité sur les commentaires qu’il fera en public sur l’enjeu de l’ingérence étrangère. Il a noté, dans sa missive, que M. Johnston a écrit dans son rapport que le niveau de divulgation de ses conclusions est «sans précédent».
«Je m’attends à pouvoir parler aussi librement de mes conclusions fondées sur les renseignements que je suis autorisé à consulter et à ce que ma capacité à critiquer les actions du gouvernement ne soit pas limitée», a signalé M. Singh en ajoutant qu’il allait demander des garanties consignées sur papier.
La source néo-démocrate a précisé qu’aucune réponse sur papier n’avait été communiquée pour l’instant.
Il est déjà prévu que le député du NPD Don Davies ait accès à des informations sensibles entourant l’ingérence étrangère puisqu’il siège au Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement (CPSNR). À la demande de M. Johnston, ce groupe de députés et sénateurs travaillant à huis clos passera en revue son travail, y compris l’annexe confidentielle.
L’objectif défendu par le rapporteur spécial est que les parlementaires puissent dire, en ayant consulté les éléments de renseignement, s’ils arrivent aux mêmes conclusions que lui ou non.