Hydro-Québec rapporte un bénéfice net de 553 millions $ pour son troisième trimestre, en hausse de 61 % par rapport à la même période en 2024. Les ventes dans la province ont contribué à ce résultat, pendant que le volume des exportations est en chute et que les importations se dirigent vers une «année record».
La société d'État a présenté vendredi ses plus récents résultats financiers. Au cours des mois de juillet, août et septembre, elle a vu son bénéfice net bondir de 209 millions $ par rapport à il y a un an.
Les ventes sur le territoire québécois ont été légèrement plus élevées d'environ 85 millions $, alors que les tarifs ont subi une augmentation au 1er avril. Les charges d'exploitation de la société ont aussi été moindres par rapport à pareille date l'an dernier.
Hydro-Québec comptabilise également dans sa performance financière du troisième trimestre l'abandon de sa participation dans Innergex. Elle déclare un ajustement comptable de 256 millions $ lié à la vente à perte de ce placement à La Caisse (autrefois la Caisse de dépôt et placement du Québec).
Si les ventes au Québec affichent une hausse, celles à l'extérieur de la province ont été marquées par un recul de 112 millions $. Le volume des exportations a diminué, alors que la société gère «avec prudence» ses réservoirs. Leur capacité est affectée en raison des faibles quantités de précipitations des dernières années.
Hydro-Québec mentionne cependant que les prix plus élevés sur le marché lui ont permis de compenser cette baisse. Sur les neuf premiers mois, elle rapporte des revenus en hausse de 242 millions $ à ce chapitre, par rapport à l'an dernier.
Hydro-Québec dit avoir usé d'une «stratégie de commercialisation efficace qui a permis de maximiser la valeur des exportations».
«On a réduit nos exportations depuis 2023, mais on est compensé par des prix élevés parce qu'on réussit avec notre bonne stratégie d'aller identifier les bons prix au courant de l'année», a dit le vice-président exécutif et chef de la direction financière, Maxime Aucoin, en point de presse vendredi.
«Ça nous permet de maintenir des revenus très similaires à ce qu'on avait, ou même légèrement supérieurs à ce qu'on avait il y a six ou sept ans», au moment où le volume d'exportations était plus important, a ajouté M. Aucoin.
Vers une «année record» en importations
Hydro-Québec révèle par ailleurs qu'elle continue d'importer davantage en raison des faibles précipitations qui ont des conséquences sur la capacité de ses réservoirs. Ses achats d'électricité ont grimpé de 553 millions $ entre janvier et septembre.
M. Aucoin estime que ce sera une «année record» en termes d'importations. Il a indiqué que la société d'État n'est plus en situation de surplus énergétique comme il y a quelques années.
«Depuis deux ou trois ans, on importe davantage chaque année. Les importations qu'on a jusqu'à date, qui sont près de 10 térawattheures (TWh), sont naturellement plus élevées que ce qu'on a vécu par le passé. Mais on réussit quand même à les avoir à de bons prix. Cette année, autour de cinq sous le TWh», a dit M. Aucoin.
Il a répété que le recours accru aux importations vise à gérer la faible hydraulicité et les stocks énergétiques «de manière prudente et à coût raisonnable».
«Cet automne, on a eu un retour de la faible hydraulicité. Face à cela, on s'est ajusté. (...) Donc, on s'est mis en position de net importateur», a affirmé M. Aucoin. La société assure que ce contexte de faible hydraulicité depuis 2023 n'a «pas d’impact» sur sa capacité à approvisionner le Québec en énergie.
Pour les neuf premiers mois de 2025, Hydro-Québec rapporte un bénéfice net de 2,83 milliards $, ce qui constitue une hausse de près de 30 % par rapport à la même période l'an dernier.
Ce résultat financier s'explique entre autres par l'augmentation des ventes d'électricité dans la province avec des températures plus froides l'hiver dernier, ainsi qu'une hausse de la valeur des exportations, avance Hydro-Québec.
