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«J'ai échangé avec plusieurs de mes contacts au sein de l'administration. Mon équipe a également été en contact avec eux.»
L'ambassadrice du Canada aux États-Unis a déclaré que son équipe à Washington avait maintenu le contact avec les autorités américaines depuis que le président Donald Trump avait annoncé la suspension des négociations commerciales.
«J'ai échangé avec plusieurs de mes contacts au sein de l'administration. Mon équipe a également été en contact avec eux», a indiqué Kirsten Hillman, qui a comparu par vidéoconférence devant le Comité sénatorial des affaires étrangères et du commerce international à Ottawa, mercredi.
Mme Hillman, qui est également la principale négociatrice du Canada auprès des États-Unis, a précisé qu'au cours des cinq derniers jours, ses représentants avaient communiqué avec des responsables de la Maison-Blanche, du département d'État, du département de la Sécurité intérieure et du département de l'Énergie des États-Unis.
Les discussions ne portent pas explicitement sur les négociations commerciales, a-t-elle ajouté, car les dirigeants ont indiqué que celles-ci étaient «suspendues pour le moment».
La semaine dernière, M. Trump a annoncé l'arrêt des négociations commerciales avec le Canada en raison d'une publicité commandée par le gouvernement de l'Ontario, qui utilisait des extraits d'une déclaration de l'ancien président Ronald Reagan affirmant que les droits de douane nuisaient aux économies. Donald Trump a également menacé d'imposer un droit de douane supplémentaire de 10 % sur les produits canadiens, mais on ignore encore si et comment il sera appliqué.
Le président et le premier ministre Mark Carney ont affiché une attitude cordiale lors de leur dîner en Corée du Sud mercredi, après que Donald Trump a déclaré ne pas souhaiter rencontrer le dirigeant canadien, tous deux participant cette semaine au sommet de l'APEC (Coopération économique pour l'Asie-Pacifique).
Selon Mme Hillman, MM. Trump et Carney ont échangé quelques mots durant leur séjour en Asie, preuve que les canaux de communication au plus haut niveau demeurent ouverts.
Donald Trump a fait l'éloge de Mark Carney lors d'une visite à la Maison-Blanche plus tôt ce mois-ci et a affirmé que le premier ministre quitterait la réunion satisfait. Bien qu'aucun accord n'ait été conclu, Mme Hillman a indiqué que les négociations commerciales étaient devenues plus productives.
«Nous avons eu des discussions beaucoup plus approfondies, quasiment quotidiennes, pendant deux semaines», a raconté Mme Hillman.
Donald Trump a relevé les droits de douane sur les produits canadiens à 35 % en août, mais ces droits ne s'appliquent pas aux marchandises conformes à l'Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM). Mme Hillman a déclaré que l'exemption prévue par l'ACEUM signifie que la majorité des exportations canadiennes vers les États-Unis sont exemptées de droits de douane.
Les droits de douane distincts imposés par Donald Trump en vertu de l'article 232 de la Loi de 1962 sur l'expansion du commerce (Trade Expansion Act) pénalisent fortement les industries canadiennes de l'acier, de l'aluminium, de l'automobile, du bois et du cuivre.
Mme Hillman a indiqué que les négociations commerciales avaient porté sur la recherche d'une solution pour ces droits sectoriels. Elle a précisé qu'ils «tentaient de définir les contours d'une première étape vers un accord entre le Canada et les États-Unis».
«Nos perceptions divergentes quant à ce qui constituerait un bon accord persistaient. Nous n'y étions pas encore parvenus, mais nous travaillions à réduire ces divergences et nous avions certainement réussi à en réduire certaines, a affirmé Mme Hillman. Il reste du travail à faire. Je ne veux pas laisser entendre que nous étions sur le point de conclure un accord, mais nous avions, à mon avis, réalisé davantage de progrès au cours de ces semaines que depuis très longtemps.»
Le Canada est prêt à reprendre les négociations commerciales dès que les États-Unis seront prêts, a déclaré Mme Hillman.
«Cette relation est solide et résiliente. Nous collaborons sur de nombreux projets, a-t-elle ajouté. Les canaux de communication sont ouverts et nous reprendrons les négociations. Vous savez pourquoi? Parce que c'est dans l'intérêt des Américains et des Canadiens.»
L'ambassadrice du Canada a répondu mercredi à de nombreuses questions des sénateurs concernant les relations canado-américaines, mises à mal par le programme tarifaire massif de Donald Trump et ses menaces répétées de faire du Canada un État américain.
Mme Hillman a précisé que le Canada n'est pas la seule cible des droits de douane de Donald Trump et que les États-Unis ont fondamentalement modifié leur approche commerciale avec tous les pays.
Interrogée sur la possibilité que l'administration Trump cherche à détruire l'industrie automobile canadienne, Mme Hillman a expliqué ne pas le croire, se basant sur les échanges techniques qu'elle a eus avec ses homologues américains. Elle a ajouté que les États-Unis sont conscients que le Canada est un client important pour l'industrie automobile américaine.
Le Canada se prépare également à l'examen obligatoire de l'ACEUM qui aura lieu l'an prochain. Mme Hillman a indiqué que les priorités sont de cibler au maximum cet examen, d'obtenir un renouvellement rapide, de garantir un accès préférentiel au marché et un environnement commercial stable et prévisible pour les entreprises canadiennes.
«Nous abordons maintenant ce processus d'examen avec lucidité et pragmatisme», a-t-elle dit.