Début du contenu principal.
Les secteur espère que le premier ministre Justin Trudeau pourra obtenir un report des tarifs.
Le secteur automobile canadien et l'économie dans son ensemble ont évité la menace immédiate des tarifs douaniers, mais des risques importants demeurent.
Le répit de dernière minute accordé lundi après-midi, avant que les États-Unis n'imposent des tarifs de 25 %, ne fait que prolonger l'incertitude, selon Lana Payne, présidente nationale d'Unifor.
«Personne ne devrait pousser un soupir de soulagement, a-t-elle déclaré lors d'une entrevue. Il s'agit d'une pause de 30 jours sur un plan beaucoup plus vaste que le président a en ce qui concerne les tarifs douaniers et sur tout ce qu'il espère pouvoir extraire du Canada en ce moment. Et la liste sera longue.»
Unifor fait face à la menace des tarifs douaniers depuis que le président américain Donald Trump a indiqué en novembre qu'il prévoyait de les imposer. Pendant ce temps, le Canada a perdu des investissements et a vu d'autres décisions retardées, tandis que les quelque 120 000 membres d'Unifor occupant des emplois «dépendants du commerce» vivent avec l'incertitude, a souligné Mme Payne.
«Le problème est que la menace des tarifs douaniers est toujours là et qu'elle va perdurer, ce qui nuit à notre économie. Elle nuit aux investissements dans notre pays et aux travailleurs canadiens», a-t-elle insisté.
Il est important de poursuivre à toute vitesse la construction d'une économie canadienne plus résiliente afin de créer un plus grand tampon contre ce type de volatilité, a soutenu Mme Payne.
«Je pense que nous reconnaissons tous maintenant que le monde a changé, et il a certainement changé pour le Canada», a-t-elle mentionné.
À VOIR ÉGALEMENT | Le parc industriel de Granby se prépare aux tarifs américains
Bien que la nouvelle d'un sursis ait été un soulagement, les gouvernements fédéral et provinciaux du Canada doivent utiliser le temps qui s'offre à eux pour élaborer des plans d'urgence robustes, a avancé Dennis Darby, directeur des Manufacturiers et Exportateurs du Canada.
«Ce sursis temporaire ne doit pas être gaspillé», a-t-il déclaré dans un communiqué, appelant à la fois à des plans de tarifs douaniers et à la résolution de problèmes structurels de longue date.
Flavio Volpe, président de l’Association des fabricants de pièces d’automobile du Canada qui siège au Conseil des relations canado-américaines de Justin Trudeau, a indiqué qu'il était confiant dans la façon dont le Canada a abordé la menace des tarifs.
«Nous travaillons de manière constructive avec nos collègues pour faire baisser la température et organiser les prochaines discussions», a-t-il fait savoir sur les médias sociaux après l'annonce du sursis.
Il a prévenu plus tôt dans la journée que l'industrie automobile serait probablement confrontée à des fermetures d'ici une semaine environ si les tarifs étaient mis en place, compte tenu de l'interconnexion du secteur.
«S’il provoque l’arrêt, il entendra les habitants de l’Alabama, du Tennessee, du Michigan et de l’Ohio. Vous n’avez pas besoin d’entendre ce que les Ontariens pensent après cela», a-t-il fait valoir, s’exprimant depuis un fabricant de pièces automobiles à Woodbridge, en Ontario.
Lana Payne a expliqué que la déclaration de samedi, selon laquelle les tarifs allaient arriver et que le Canada ripostait, a fait connaître la nouvelle et la menace à un public beaucoup plus large.
«Tout d'un coup, cela devient une réalité pour beaucoup de gens aux États-Unis, y compris beaucoup d'entreprises qui ne parlaient pas vraiment beaucoup, y compris beaucoup d'industries, beaucoup de PDG, beaucoup de dirigeants d'entreprise qui ne parlaient pas vraiment beaucoup», a-t-elle précisé.
La forte résistance du Canada et la réaction des marchés lundi ont fait une différence, selon elle.
«J'ai le sentiment que le Canada doit continuer à faire preuve de la détermination dont il fait preuve, et nous ne pouvons pas relâcher notre effort ici», a-t-elle martelé.
— Avec des informations de Liam Casey à Woodbridge, en Ontario.