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Goodfood promet «des changements significatifs» pour reconquérir les consommateurs

L’inflation alimentaire a tempéré l’appétit des consommateurs pour les repas prêts à cuisiner.

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2e018a7cab39d63355f6b886f8a5cbf67d91a9d495129c0911007fccfb8b17e2.jpg Marché Goodfood a fait miroiter «des changements significatifs » à son modèle d’affaires dans «les prochains mois». Le siège social de Goodfood photographié le 6 février 2023 à Montréal. LA PRESSE CANADIENNE/Ryan Remiorz (Ryan Remiorz | La Presse canadienne)

Alors que l’engouement pour les menus prêts à cuisiner ne cesse de s’étioler, Marché Goodfood a fait miroiter «des changements significatifs» à son modèle d’affaires dans «les prochains mois». 

L’entreprise montréalaise mène une revue stratégique qui porte sur son offre et sur de potentielles acquisitions, a indiqué son président et chef de l’exploitation, Neil Cuggy, jeudi, lors d’une conférence téléphonique avec les analystes. La vente de l’entreprise n’a pas été évoquée.

L’inflation alimentaire a tempéré l’appétit des consommateurs pour les repas prêts à cuisiner, tandis qu’ils accordent plus d’importance à la chasse aux aubaines à l’épicerie.

La revue stratégique vise justement à s’assurer de présenter une offre plus alléchante, a dit M. Cuggy. «La question est de savoir comment nous créerons de la valeur pour les consommateurs et de nous assurer qu’ils s’en rendent compte, a-t-il précisé. (On veut comprendre) quel type de services ils cherchent et leur donner ce qu’ils veulent.»

L’exode des clients de Goodfood se poursuit. Au quatrième trimestre clos le 6 septembre, la société a servi 66 000 abonnés actifs, une perte de 10 000 membres en 3 mois. À la même période l’an dernier, l’entreprise en comptait 101 000.

La société avait 278 000 membres au quatrième trimestre 2020, alors que ses services avaient le vent dans les voiles durant le confinement pandémique.

M. Cuggy a souligné que le quatrième trimestre est généralement une période plus calme, tandis que les Canadiens font plus d’activités à l’extérieur durant les mois d’été. 

Il a toutefois reconnu que le contexte est difficile pour l’industrie des repas prêts à cuisiner. «Nous ne pensons pas que les vents contraires vont se dissiper complètement au cours des prochains trimestres, mais on croit s’approcher d’une accalmie.»

«Il reste beaucoup de défis structurels dans le marché que nous devons combattre», a-t-il enchaîné.  

 

Un autre virage stratégique

Pour redresser la barre, la société a appelé le président exécutif du conseil de Six Flags Entertainment Corporation, Selim Bassoul, à la rescousse, en août dernier. 

L’annonce de sa nomination à titre de président du conseil a coïncidé avec le départ du cofondateur, président du conseil d’administration et chef de la direction, Jonathan Ferrari. 

L’autre cofondateur de Goodfood, Neil Cuggy, conserve ses fonctions de président et chef des opérations. 

Il s’agit d’un autre virage stratégique pour l’entreprise qui a exploré différentes avenues. 

Par le passé, la société a misé brièvement sur l’épicerie en ligne pour finalement abandonner ses ambitions. Goodfood a aussi surpris les investisseurs au début de l’année en ajoutant du bitcoin à son bilan.  

Sur une encaisse de 16 millions $, la société détenait 3,4 millions $ en bitcoin par l’intermédiaire d’un fonds négocié en Bourse (FNB) à la fin du quatrième trimestre. La valeur de l'investissement dans la cryptomonnaie s’est ainsi appréciée de 400 000$.

Depuis plusieurs trimestres, Goodfood mise sur ses clients les plus rentables. Si les marges et les revenus par abonnés augmentent, les clients les plus fidèles de l’entreprise ne semblent plus suffire pour combler la perte d’abonnés. 

Au cours de sa présentation, M. Cuggy a évoqué le besoin de «stabiliser» les revenus de l’entreprise. «Nous sommes vraiment concentrés sur l’acquisition de plus de clients rentables.»

D’autres acquisitions en vues

La direction mise également sur les acquisitions. L’achat de Genuine Tea, qui continue d’afficher «une forte croissance rentable», est perçu comme une démonstration des mérites de la stratégie.

Le chef des finances, Roslane Aouameur, a évoqué une cible générant des ventes «disons de 10 millions $ et plus », comparativement à Genuine Tea qui avait des ventes d’environ 5 millions $. 

«Je crois que le bassin d’occasions est bon, mais signer une entente prend du temps parce que ces entreprises sont généralement plus petites, avec des informations financières moins élaborées», a répondu le chef des finances. 

Une perte de 4,1 millions $

La société a dévoilé une perte de 4,1 millions $ par rapport à une perte de 3,2 millions $ à la même période l’an dernier. Malgré la perte comptable, ses activités lui ont permis d’ajouter 300 000 $ à ses liquidités durant la même période. 

Pour leur part, les ventes ont diminué de 27 % pour s’établir à 25 millions $.

Stéphane Rolland

Stéphane Rolland

Journaliste