La Gendarmerie royale du Canada (GRC) a arrêté quatre hommes, dont deux membres actifs des Forces armées canadiennes, soupçonnés d’avoir voulu s’emparer par la force un territoire dans la région de Québec.
Selon l’enquête menée par l'Équipe intégrée sur la sécurité nationale (EISN), Marc-Aurèle Chabot (de Québec), Simon Angers-Audet (de Neuville) et Raphaël Lagacé (de Québec) prévoyaient de créer une milice antigouvernementale en prenant part à des entraînements militaires, des exercices de tir, d’embuscade, de survie et d'orientation ainsi qu’à une opération de repérage.
Marc-Aurèle Chabot et Matthew Forbes - le quatrième suspect - sont les deux membres actifs de l'Armée canadienne. Les Forces armées canadiennes ont indiqué que parmi les suspects arrêtés il y avait également un ancien militaire et un ancien instructeur civil des Cadets de l'Aviation royale du Canada.
Les hommes de 24 ans et 25 ans auraient utilisé plusieurs armes à feu, dont certaines prohibées, des chargeurs à haute capacité et de l'équipement tactique lors de ces activités, selon le communiqué de la GRC.
«Ils s'entraînaient à prendre un territoire dans le nord de la région de Québec et à créer une milice antigouvernementale.»
«Il y a des gens, là-dedans, qui font partie des Forces armées canadiennes, donc les gens avaient de l'expérience sur le terrain», a précisé le caporal.
Ils sont donc accusés d'avoir accompli des actes concrets afin de faciliter une activité terroriste, en vertu de l’article 83.19 du Code criminel. Selon le caporal de la GRC, ils auraient promu une idéologie radicale extrême en voulant s'emparer d'un territoire. «C'est de l'activité terroriste extrême», a-t-il ajouté à Noovo Info. «En aucun temps, la sécurité des citoyens a été mis en danger parce qu'on a pris des moyens pour que ça n'arrive pas.»
L'acte d'accusation indique que les faits auraient eu lieu entre juin 2021 et janvier 2024 à Québec et Montréal, ainsi qu'en Ontario à Rolphton et Petawawa, et ailleurs au Québec, en Ontario et au Canada.

Les trois hommes font également face à des accusations supplémentaires liées à l'entreposage illégal présumé d'armes à feu et à la possession d'explosifs et d'engins prohibés.
De plus, le quatrième individu dans cette affaire, Matthew Forbes, 33 ans de Pont-Rouge, fait face à des accusations en lien notamment avec la possession d'armes à feu, de dispositifs prohibés, d’explosifs et de possession de marchandise contrôlée, en vertu du Code criminel, de la Loi sur les explosifs et de la Loi sur la production de défense. D’autres accusations pour des infractions liées à la possession de dispositifs prohibés, la cession d’armes à feu et de munitions, à l'entreposage négligent d'armes à feu, la possession d’explosifs et la possession de marchandises contrôlées ont été également déposées contre lui.

Tous les quatre ont été arrêtés tôt mardi à Québec. Plus tard dans la journée, ils ont comparu de façon virtuelle devant un tribunal de Québec, où leur prochaine comparution a été fixée au 14 juillet.
L'enquête a débuté en mars 2023 à la suite d'informations obtenues par les enquêteurs de la Sécurité nationale de la GRC, a indiqué le caporal Gasse à Noovo Info.
En janvier 2024, les policiers de la GRC ont réalisé des perquisitions dans la région de Québec, permettant de saisir 16 engins explosifs, 83 armes à feu et accessoires, environ 11 000 munitions de divers calibres, près de 130 chargeurs, quatre pièces de lunette de vision nocturne et de l’équipement militaire.

Les enquêteurs ont également mis la main sur des photos sur un compte Instagram dont le public n'a pas accès. «Avec ce compte suivi par plusieurs personnes, ils faisaient un peu l'apologie des armes à feu et recrutaient des gens qui avaient des intérêts pour des armes à feu. Sur ce site, ils indiquaient les endroits où ils s'entraînaient au Québec et en Ontario», a expliqué M. Gasse à Noovo Info.

La GRC a mené cette enquête en collaboration avec les Forces armées canadiennes, le Service de police de la Ville de Québec et la Sûreté du Québec.
Avec des informations d'Étienne Phénix pour Noovo Info, de CTV News et de La Presse canadienne
Note de la rédaction: La version initiale du reportage vidéo lié à cet article indiquait que Raphaël Lagacé travaillait pour MLK Abilities. En réalité, il était bénévole. Il se présentait comme instructeur sur sa page Facebook, chose que l’organisation dément. MLK Abilities n’a pas voulu répondre aux demandes de commentaires de Noovo Info, affirmant que l’entreprise forme des professionnels. Pour plus d’information, consultez les normes éditoriales de Noovo Info.

