Une deuxième entente de principe est intervenue entre Québec et les contrôleurs routiers quant au renouvellement de leur convention collective.
L'entente est intervenue jeudi soir entre la Fraternité des constables du contrôle routier du Québec, qui représente 300 membres, et le Conseil du trésor, épaulé par Contrôle routier Québec, une agence rattachée à la Société de l'assurance automobile du Québec.
Dans les faits, il ne s'agit pas de la première entente de principe entre les parties. Il y avait eu une première entente de principe, en avril dernier, mais elle avait été rejetée par les membres, dans une proportion de 53 %.
Les négociations avaient dû reprendre, après que la Fraternité eut sondé ses membres pour savoir ce qui avait causé de l'insatisfaction dans cette première entente.
La nouvelle entente s'est attardée à ces points qui irritaient toujours, soit la conciliation travail-famille, une «prime de fidélisation» pour inciter ceux qui quittent à rester, ainsi que le dossier des lieutenants.
Les autres clauses qui faisaient partie de la première entente sont maintenues, soit 17,4 % d'augmentations sur cinq ans, comme l'ensemble des employés de l'État, ainsi que ce qui avait déjà été négocié pour le régime de retraite, les vacances, les assurances collectives et les primes de soir et de fin de semaine.
En entrevue vendredi, le président de la Fraternité, Jean-Claude Daignault, a dit espérer voir enfin la lumière au bout du tunnel, alors que la convention collective précédente est échue depuis le mois de mars 2023.
«Ça va être la première fois, depuis à peu près 25 ans, qu'on va avoir une paix sociale, si la convention est acceptée par nos membres. Une paix sociale de deux ans, parce qu'habituellement, la convention collective qui était en vigueur était terminée, puis on avait une entente de principe pendant la nouvelle convention collective qui n'était pas encore en vigueur. Ça fait qu'on a tout le temps été en négociation durant les 25 dernières années, sans avoir eu un espace de temps où on n'était pas obligé d'être en négociation. Ça fait que si c'est accepté, on va avoir deux ans de paix sociale», a résumé M. Daignault.
Cette entente de principe devra maintenant être soumise aux directeurs syndicaux, lundi soir prochain. Ensuite, elle sera soumise aux membres du syndicat. M. Daignault espère pouvoir le faire d'ici deux semaines, pour boucler la boucle.
Ce dossier du renouvellement de la convention collective est en effet distinct de celui du port d'armes par les contrôleurs routiers. En octobre dernier, Québec avait annoncé que ceux-ci seraient finalement armés, comme ils le souhaitaient.
Depuis une décision du Tribunal administratif du travail concernant leur sécurité, lorsqu'ils faisaient des interventions non planifiées sur route, les contrôleurs doivent demeurer dans des postes de contrôle.
«Depuis le jugement, mes membres sont confinés dans les postes de contrôle. Ça minait le moral, parce que la capacité d'intervention de mes membres est de beaucoup diminuée. Ça faisait en sorte que ça ne créait pas un climat propice pour être capable d'arriver à quelque chose qui pourrait être perçu comme positif. En ayant réglé ça (le port d'armes), et là, on a une entente de principe, c'est certain que l'atmosphère est beaucoup plus positive de voir que ça avance avec le gouvernement», a conclu M. Daignault.
Avec le dossier du port d'armes qui a été réglé, il restera maintenant à ses membres à suivre la formation nécessaire. M. Daignault dit espérer revoir des contrôleurs routiers sur les routes «à la fin de l'hiver».

