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Contrôleurs routiers: le PQ veut mettre fin «au Far West» sur les routes

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b32062794f45d53b75590e6f68860a0f0ead11543869edf7802b90f3d515a638.jpg Le gouvernement Legault doit permettre aux contrôleurs routiers de faire des inspections surprises, plaide le PQ. Un camion circule sur la route à Montréal, le jeudi 14 novembre 2024.LA PRESSE CANADIENNE/Christinne Muschi (LA PRESSE CANADIENNE/Christinne Muschi)

Le gouvernement Legault doit permettre aux contrôleurs routiers de faire des inspections surprises sur les poids lourds pour mettre fin «au Far West» sur les routes du Québec, plaide le Parti québécois.

Depuis mars, les contrôleurs routiers ne peuvent plus faire d’inspections non planifiées sur les routes du Québec. Le Tribunal administratif du travail estime que les agents s’exposaient à des dangers en n’étant pas armés, donnant raison à la Fraternité des constables du contrôle routier du Québec.

Depuis, des «pommes pourries» parmi les camionneurs bafouent les règles aux dépens de la sécurité routière, a déploré le porte-parole en matière de transports du Parti québécois, Joël Arseneau, vendredi en conférence de presse à l’Assemblée nationale.

«(Les camionneurs fautifs) savent très bien que c'est le Far West actuellement», a dénoncé le député des Îles-de-la-Madeleine, entouré de représentants de la Fraternité des constables du contrôle routier du Québec et de l'Alliance de la fonction publique du Canada.

Ces délinquants en profitent pour circuler avec des camions en surcharge ou adopter d’autres conduites dangereuses, a souligné M. Arseneau.

«Ils “maganent” nos routes de façon incroyable, a-t-il déploré. Ils défoncent littéralement les routes avec une surcharge en toute impunité. Ça va coûter de l'argent aux municipalités, au gouvernement du Québec si la situation se poursuit.»

Le député souverainiste a avancé que le gouvernement avait perdu 8 millions $ en revenus potentiels tirés des constats d’infraction au cours des six derniers mois.

Il accuse le gouvernement «d’être resté les bras croisés» devant les risques courus par les contrôleurs routiers, en ne leur fournissant pas les armes nécessaires à leur sécurité. «On fait des interceptions de véhicules qui transportent du matériel volé, du matériel de contrebande, de la drogue.»

L’industrie du camionnage plaide aussi en faveur d’un retour des inspections. L’Association du camionnage du Québec (ACQ) avait qualifié la situation «d’intolérable», à la fin du mois d’août.

Les comportements à risques des conducteurs fautifs entachent la réputation d’une industrie «historiquement investie dans la sécurité de ses activités», avait souligné l’ACQ.

Le ministre des Transports, Jonatan Julien, a mentionné qu’il n’était en poste que depuis deux semaines, mais qu’il travaillait sur ce dossier «tous les jours», dans une déclaration publiée sur Facebook, jeudi.

Il dit avoir abordé la question avec la Fraternité lors d’une rencontre. «J’ai partagé mon souhait de revoir ses membres patrouiller sur nos routes le plus rapidement possible, mais, pour y arriver, nous avons encore du travail devant nous.»

«J’ai hâte que ce soit réglé, mais si on veut une solution durable, il faut faire les choses dans l’ordre», a ajouté le ministre.

Les choses ne vont pas suffisamment rapidement au goût du vice-président aux relations de travail et à la discipline de la Fraternité, David Gauthier.  «Ça n’a aucun sens présentement. Ce qui se passe sur les routes, ça aurait dû bouger, ça fait longtemps.»

M. Arseneau a accusé le gouvernement «d’avoir fermé les yeux» dans ce dossier. «On a suffisamment perdu de temps. Il faut remettre les contrôleurs routiers sur les routes.»

Stéphane Rolland

Stéphane Rolland

Journaliste