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Québec autorise les armes à feu pour les contrôleurs routiers

Les constables le réclament depuis des années.

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Un constable du contrôle routier interpelle un automobiliste sur un pont, à Gatineau, au Québec. Photo prise le 2 avril 2020. Un constable du contrôle routier interpelle un automobiliste sur un pont, à Gatineau, au Québec. Photo prise le 2 avril 2020. LA PRESSE CANADIENNE/Adrian Wyld (Adrian Wyld | La Presse canadienne)

Après plusieurs mois de tergiversation, les contrôleurs routiers pourront être armés, ont annoncé mercredi le ministre des Transports, Jonatan Julien, et le ministre de la Sécurité publique, Ian Lafrenière.

 

Cette mesure se mettra en place au cours des prochaines semaines, a précisé le gouvernement. «Plusieurs étapes devront être franchies par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ)», indique-t-on par voie de communiqué.

Les premières cohortes formées devraient être envoyées sur les routes dans quatre à six mois. L'intégralité des contrôleurs routiers devraient être formés d'ici 12 à 18 mois, selon Ian Lafrenière. 

Les contrôleurs ne peuvent plus effectuer de patrouilles sur la route en raison d’une décision du Tribunal administratif du travail rendue en mars dernier et touchant à leur sécurité.

Contrôle routier Québec — une agence rattachée à la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) — avait dû suspendre les interventions sur route non planifiées des contrôleurs. Ces derniers sont, depuis, confinés aux postes de contrôle.

Cette relégation entraîne une perte de revenus pour Québec, puisque les contrôleurs routiers font notamment respecter la réglementation sur le poids des véhicules; ils peuvent donc distribuer des constats d'infraction.

Les constables du contrôle routier réclament depuis des années d'être armés, certains d'entre eux ayant subi des agressions lors d'interceptions.

«En permettant aux contrôleuses et contrôleurs routiers de porter une arme à feu pour effectuer leur travail, nous les protégeons davantage, de même que toute la population.»
- Ian Lafrenière, ministre de la Sécurité publique

Une décision «pas prise à la légère»

En conférence de presse mardi en fin d'après-midi, le ministre des Transports et de la Mobilité durable, a parlé d'une décision qui n'a pas été prise «à la légère». 

Il a aussi souligné que l'arme à feu a été choisie plutôt qu'un pistolet à impulsion électrique (taser) pour son effet dissuasif supérieur.

De plus, au cours des prochains jours, des opérations nationales concertées auront lieu en collaboration avec des corps policier. 

Un changement des pratiques de travail

La SAAQ a également procédé à des changements du côté des pratiques de travail des contrôleuses et contrôleurs routiers. Un plan répondant «à chacune des 27 exigences formulées par le Tribunal administratif du travail», a été déposé auprès de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Le ministère de la Sécurité publique et la Sûreté du Québec ont collaboré à l’établissement de ces mesures.

On souhaite également adapter le modèle national de l'emploi de la force de l'École nationale de police du Québec à cette nouvelle décision. 

Des lieux de contrôle dès novembre

Des «lieux de contrôle fixes» seront mis en place au cours du mois de novembre. La date exacte de leur mise en place n’a pas été précisée mercredi. Toutefois, on a souligné que 56 lieux sont en cours d'examen. Des directives concernant l’encadrement des équipements, l’adaptation des lieux de travail pour l’entreposage des armes et le déploiement d’une formation sont à venir. 

«Dès mon arrivée au ministère, j'ai pris les moyens nécessaires pour bien comprendre la réalité des contrôleuses routières et des contrôleurs routiers et les enjeux liés à leur sécurité. Après de nombreuses discussions avec les partenaires concernés, j'ai pris une décision responsable et j'ai rallié les parties prenantes pour obtenir un consensus», a affirmé Jonatan Julien. 

De son côté, Ian Lafrenière, ministre de la Sécurité publique parle de cette annonce comme une «étape décisive pour mieux faire respecter nos lois et nos règlements à cet effet». 

Avec de l'information de La Presse canadienne.